Absolution Providentielle. Pamela Fagan Hutchins

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Absolution Providentielle - Pamela Fagan Hutchins

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poussai le verre dans sa direction, luttant contre ma peur de partager des poux avec une étrangère. Je ne voulais pas paraître impolie.

      - Je l’ai gouté, dis-je pour la prévenir.

      Elle retira la paille du cocktail et la jeta vers la poubelle derrière le bar. Panier raté.

      - Merci. Chanter donne soif. Elle me tendit la main.

      - Je suis Ava.

      Je lui serrai la main.

      - Katie

      - Les gens se lèvent et partent avant qu’on n’ait fini la soyée. Ça fait des poblèmes.

      J’essayais de suivre, mais son accent chantant me déstabilisait. J’avais raté la moitié de ce qu’elle disait. Elle eut pitié de moi.

      - Là, tu ne me comprends pas. Elle s’enfila le Bloody Mary.

      - J’ai dit que mes camarades de groupe venaient de me quitter et que nous n’avions même pas fait notre dernier set. Nous allons avoir des problèmes avec le propriétaire. Elle s’était exprimée parfaitement cette fois, en prononçant chaque mot distinctement.

      - Oh, woa, oui, je comprends maintenant.

      - Désolée. Je parle avec l’accent local lorsque je me produis, ou lorsque je parle à d’autres habitants. Mais je peux faire l’aristo, quand j’en ai besoin.

      - Faire l’aristo ?

      - Parler comme une dame. C’est comme parler deux langues. Parler le patois graisse les pattes et impressionne les touristes. Ça fait partie de la vie d’un natal.

      - Qu’est-ce que ça veut dire natal ?

      - En local, ça veut dire « né ici ». Vous pouvez vivre à Saint Marcos pendant quarante ans, mais vous n’êtes vraiment local que si vous êtes natal.

      Ce que j’étais.

      - Maintenant, je vous dois un verre, dit-elle en faisant signe au barman, et je paie toujours mes dettes à mes amis.

      Chapitre 6

      Station balnéaire de la Fleur de Paon, St. Marcos, USVI

      Le 18 mars 2012

      Je me réveillai sur ma chaise longue le lendemain matin, encore vêtue de ma maxi robe de la veille. Même chanson, différents couplets. Mais j’étais encore plus dégoûtée de moi-même que d’habitude. J’étais ici pour enquêter sur la mort de mes parents et retrouver mon équilibre, ce qui était censé inclure une réduction de ma consommation d’alcool. Et penser à autre chose qu’à Nick. Il semblait que tout ce que j’avais fait était déplacer mes problèmes dans ce nouvel univers, et que j’étais prête continuer le présent en me basant sur le passé. Bien joué, ma fille.

      Dans un moment de panique, je me souvins d’une partie de la nuit précédente. Le courriel de Nick. Le punch au rhum. Le bar de l’hôtel. Est-ce que je lui avais envoyé un autre message ? Oh, par pitié, non.

      Je sautai sur mes pieds, mon cœur résonnant dans mes tympans. L’eau bleue taquinait le sable ambré de la plage devant moi. Au loin, deux petits enfants jouaient avec des seaux près des vagues. Au-dessus de moi, le soleil du matin traversait les feuilles de palmier pour réchauffer le tapis d’herbe devant mon patio. La sérénité de ma retraite me réconfortait. Tout irait bien.

      Je trouvai mon téléphone à côté de moi et je fis défiler les textes et les courriels envoyés sur mon iPhone. Rien, Dieu merci. J’avais tout gâché hier soir. Mais aujourd’hui, j’étais décidée à enquêter sur le mystère de la mort de mes parents, et à reprendre à zéro sur le plan personnel. Après quelques heures de sommeil supplémentaires. Je me repliai sur ma chaise.

      - Hé, ma fille, on fait la fête comme des rock stars, articula une voie de femme. Une femme juste à côté de moi semblait-il.

      Je me redressai d’un bon. Je reconnaissais la voix rauque. Le nom de la femme à qui elle appartenait ne me revenait pas. Je réfléchis. Abigail ? Ariel ? Eva ? Non. Ava. C’était Ava.

      Je me forçais à rire.

      - Ouais, je suppose que c’est ce que j’ai fait. Au moins, ce dont je me souviens.

      Je regardais la chaise longue de l’autre côté du patio, et, bien sûr, Ava y était étalée. Elle se leva, s’étira de la pointe des pieds au bout des doigts en tendant les bras vers le ciel, ce qui aurait mieux donné dans une tenue autre qu’une mini-robe en lycra jaune. Je détournai mon regard. Elle se rassit et se renversa sur sa chaise, se tripotant la paupière.

      - Eh bien, je suppose que nous ferions mieux de commencer, dit-elle en posant un faux cil sur la table du patio et tirant sur l’autre paupière.

      - Je vote d’abord pour un baril d’eau et deux Excedrin avec des œufs.

      Je n’avais absolument aucune idée de ce qu’elle voulait dire. J’essayai de dissiper les brumes de gueule de bois enfumant mon cerveau. Devrais-je m’inquiéter ? J’avais lu des histoires de pirates et d’escrocs dans les Caraïbes. Peut-être qu’elle était une sorte d’arnaqueuse. Je pourrai, par essence, être sa prisonnière. Bon, je délirais, mais pourquoi pas. Quelque chose chatouilla les cellules de ma mémoire, puis disparut.

      Ava continuait à parler.

      - Je connais le cuisinier du restaurant. C’est un pote. Ava attrapa le téléphone posé sur la table du patio à côté d’elle.

      Je l’écoutais commander dans son patois insulaire. Elle avait continué ses ablutions pendant qu’elle était au téléphone, retirant des boucles d’oreilles, un bracelet et un collier, et elle se releva en raccrochant.

      - Allez, allez, Katie. Ils nous attendent en bas. Elle retira sa robe d’un seul geste fluide, révélant des courbes café au lait impeccables, quelque peu contenues par un soutien-gorge et une culotte en satin imprimé léopard. Mes mains posées sur mes propres hanches saillantes, j’avais l’air de Pippi Longstocking à côté de Beyoncé. Elle s’engouffra dans ma chambre.

      Je serrais les dents et me concentrai sur ses mots. Poste de police. Oui. C’est ça. Des bribes de notre conversation d’hier soir me revenaient en mémoire, notamment le fait que j’avais raconté à Ava ma quête pour découvrir ce qui était arrivé à mes parents, et son appel à un policier avec qui elle sortait ou qui voulait sortir avec elle ou quelque chose comme ça. Oui. C’est ça. Je me rappelais.

      Soulagement.

      Elle passa la tête derrière la porte en rassemblant ses longs cheveux noirs bouclés en un chignon haut.

      - Ça te dérange si j’utilise la douche d’abord ?

      - C’est bon, répondis-je.

      Elle leva un sourcil.

      - Tu vas bien ?

      Je sautais sur mes pieds.

      -

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