Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11 - George Gordon Byron

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liens, pour me servir de son expression, se terminent aussi malheureusement que ceux de son héros et de son héroïne.

      »Il y a un troisième chant de Childe Harold, plus long qu'aucun des deux autres, qui est suivi de quelques autres bagatelles, – entr'autres une histoire sur le château de Chillon. Je n'attends qu'une bonne occasion de les transmettre au grand Murray qui, j'espère, est dans un état florissant. Où est Moore? – Pourquoi ne voyage-t-il pas? – faites-lui mes amitiés, et assurez tous mes amis de ma parfaite considération et de mon souvenir, et en particulier lord et lady Holland, et votre duchesse de Sommerset.

      »P. S. Je vous envoie un fac simile. – C'est un billet de Bonstetten. – Je pense que vous serez bien aise de voir l'écriture du correspondant de Gray.»

      LETTRE CCXLV

A M. MURRAY

      Diodati, 29 sept. 1816.

      «Je suis très-flatté de la bonne opinion que M. Gifford a prise du manuscrit, et je le serai bien plus encore, s'il répond à votre attente, et justifie sa bienveillance. Il m'a plu aussi à moi-même, mais cela ne doit compter pour rien. Les sensations, sous l'influence desquelles j'en ai écrit la plus grande partie, ne doivent pas m'être enviées. Quant au prix, je n'en ai fixé aucun, mais j'ai laissé M. Kinnaird, M. Shelley et vous, arranger tout cela. Bien certainement ils feront de leur mieux, et pour vous, je sais bien que vous n'élèverez aucune difficulté. Cependant, je suis tombé parfaitement d'accord avec M. Shelley, que les dernières 500 livres sterling ne seraient que conditionnelles, et je désire pour moi-même, qu'il soit ajouté que le paiement n'en aura lieu que dans le cas où vous vendrez un certain nombre d'exemplaires, qui doit être fixé par vous-même. J'espère que cela est honnête. Dans toute affaire de ce genre, il y a des risques à courir, et jusqu'à ce qu'ils soient passés de façon ou d'autre, je ne voudrais pas y ajouter, particulièrement dans des tems comme ceux-ci, et surtout rappelez-vous bien, je vous prie, que je ne pourrais faire aucune perte qui m'affligeât autant que de vous en occasionner une dans une affaire que vous auriez faite avec moi.

      »Le monologue sur la mort de Shéridan a été composé pour le théâtre, à la requête de M. Kinnaird. J'ai fait de mon mieux; mais lorsque je n'ai pas le choix du sujet, je ne prétends répondre de rien. M. Hobhouse et moi, nous arrivons d'un voyage à travers les lacs et les montagnes. Nous avons été visiter le Grindelwald et la Iungfrau, et nous sommes montés sur le sommet du Wengen. Nous avons vu des torrens de neuf cents pieds de profondeur, et des glaciers de toutes les dimensions. Nous avons entendu le pipeaux des bergers et le bruit des avalanches. – Nous avons vu les nuages s'élever en fumée des vallées au-dessous de nous comme la vapeur de l'océan de l'enfer. – Nous avons parcouru, il y a un mois, Chamouny et tout ce qui en dépend; mais quoique le Mont-Blanc soit plus haut, il n'est pas comparable, pour les effets sauvages à la Iungfrau, aux Eighers, au Shreckhorn et aux glaciers du Mont-Rose.

      »Nous partons pour l'Italie la semaine prochaine. La route est, depuis un mois, infestée de brigands, mais il faut en courir la chance, et prendre toutes les précautions qui seront nécessaires.

»P. S. Rappelez-moi particulièrement au souvenir de M. Gifford et dites-lui de ma part tout ce que vous pensez que je puis lui dire. Je suis fâché que le portrait de Philippe n'ait pas plu à M. Maturin; je croyais qu'il passait pour un bon portrait. S'il eût fait le discours sur l'original, peut-être eût-il obtenu plus facilement son pardon du propriétaire, et du peintre du portrait 33

Note 33: (retour) Ce passage paraîtra un peu obscur au lecteur, lord Byron y faisant allusion à une circonstance dont il ne donne pas d'autre explication.(Note du Trad.)

      LETTRE CCXLVI

A M. MURRAY

      Diodati, 30 sept. 1816.

      «J'ai répondu hier à vos obligeantes lettres. Aujourd'hui, le monologue est arrivé avec sa page de titre, qui est, à ce que je présume, une publication séparée. – Je vous somme de vouloir bien faire effacer ces mots: «À la requête d'un ami

      Pressé par la faim, et à la requête d'amis.

      À moins qu'il ne vous plaise d'ajouter «par un homme de qualité,» ou «par un homme d'esprit et d'honneur de la ville.» Dites seulement: «Composé pour être récité à Drury-Lane.»

      »Demain, je dîne à Coppet. Après-demain, je lève le camp, et je pars pour l'Italie. Ce soir, étant sur le lac, dans mon bateau, avec M. Hobhouse, le mât qui porte la grande voile tomba comme on l'attachait, et me frappa si violemment à la jambe (et à la mauvaise, par malheur), que cela me fit faire une chose fort sotte, c'est-à-dire que je m'évanouis, mais que je m'évanouis complètement. Il faut que cela ait fait tressaillir quelque nerf, car l'os n'a pas souffert, et je m'en ressens à peine. Il y a six heures que cela s'est passé. Il en a coûté à M. Hobhouse quelqu'inquiétude, et une grande quantité d'eau froide pour me faire revenir. La sensation que j'ai éprouvée est très-singulière: cela ne m'était jamais arrivé que deux fois dans ma vie auparavant, l'une par suite d'une blessure que je m'étais faite à la tête, il y a plusieurs années, et l'autre, il y a aussi bien long-tems, pour être tombé dans un grand tas de neige. – On éprouve d'abord une espèce de vertige, puis le néant, puis une perte totale de mémoire. Quand on commence à revenir, ce dernier point ne serait pas le plus désagréable, si l'on ne la retrouvait pas.

      »Vous demandez le manuscrit original. M. Davies a la première copie nette que j'en ai faite, et j'ai ici la première composition, que je vous enverrai ou que je vous garderai, puisque vous le souhaitez.

      »Quant à votre nouveau projet littéraire, s'il se présente quelque chose qui, dans mon opinion, puisse vous convenir, je vous l'enverrai. En ce moment, il faut que je songe à amasser, m'étant passablement épuisé par l'envoi que je vous ai fait. L'Italie ou la Dalmatie avec un autre été peuvent me remettre à flot. Je n'ai aucun plan et je suis presque aussi indifférent sur ce qui peut arriver que sur les lieux où je vais.

      »Je vous prie de me rappeler de nouveau à M. Gifford et de lui réitérer mes remerciemens pour toute la peine qu'il a prise et pour son obligeance envers moi.

      »D'après le commencement de cette lettre, n'allez pas croire que je garde la chambre. Je vous ai raconté cet accident faute d'avoir autre chose à vous dire; mais il n'y paraît plus, et je me demande seulement, de par le diable, ce que je pouvais avoir.

      »J'ai parcouru dernièrement les Alpes Bernaises et leurs lacs. Je trouve plusieurs de ces sites (dont quelques-uns ne sont pas ceux que les Anglais fréquentent le plus) plus beaux même que Chamouny que j'ai été voir quelque tems auparavant. Je suis retourné à Clarens et j'ai traversé les montagnes qui sont derrière. J'ai fait pour ma sœur un journal très-court de cette excursion que je lui ai envoyé hier en trois lettres. Elle ne vous lira pas tout, mais si vous aimiez la description du pittoresque, elle vous montrera, j'en suis sûr, ce qui a rapport aux rochers, etc., etc.

      »Quant à Christabel, je ne veux pas que personne s'en moque; c'est un poème beau et original.

      »Mme de Staël désire voir l'Antiquaire et je vais le lui porter demain. Elle a fait de Coppet le lieu le plus agréable de la terre par ses talens et la société qu'elle y reçoit.

      »Votre toujours dévoué, etc.»N.

      Je donnerai les extraits suivant du journal dont il est question dans la lettre précédente.

EXTRAITSDU JOURNAL DE LORD BYRON

      18 septembre 1816.

      «Hier, 17 septembre, je

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