Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс
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– Cela est certainement assez singulier, Sam; mais si nous restons là, debout, nous perdrons nos places.
– Comment! est-ce qu'il n'y a rien à faire en conséquence, monsieur? s'écria Sam tout à fait démonté par la tranquillité avec laquelle M. Pickwick se préparait à s'enfoncer dans l'intérieur.
– À faire? dit le philosophe; qu'est-ce qu'on pourrait faire?
– Est-ce qu'il n'y aura personne de rossé pour avoir pris cette liberté, monsieur? demanda Sam, qui s'était attendu, pour le moins, à recevoir la commission de défier le cocher et le conducteur en combat singulier.
– Non, certainement, répliqua M. Pickwick avec vivacité. Sous aucun prétexte! Montez à votre place, sur-le-champ.
– Ah! murmura Sam en grimpant sur son banc, faut que le gouverneur ait quelque chose; autrement il n'aurait pas pris ça aussi tranquillement. J'espère que ce jugement-ici ne l'aura pas affecté; mais ça va mal, ça va très-mal,» continua-t-il en secouant gravement la tête.
Et, ce qui est digne de remarque, car cela fait voir combien il prit cette circonstance à cœur, il ne prononça plus une seule parole jusqu'au moment où la voiture atteignit le turnpike de Kensington. C'était pour lui un effort de taciturnité tellement extraordinaire, qu'il peut être considéré comme tout à fait sans précédent.
Il n'arriva rien durant le voyage qui mérite une mention spéciale. M. Dowler rapporta plusieurs anecdotes, toutes illustratives de ses prouesses personnelles; et, à chacune d'elles il en appelait au témoignage de Mme Dowler. Alors cette aimable dame racontait, sous la forme d'appendice, quelques circonstances remarquables que M. Dowler avait oubliées, ou peut-être que sa modestie avait omises; car ces additions tendaient toujours à montrer que M. Dowler était un homme encore plus étonnant qu'il ne le disait lui-même. M. Pickwick et M. Winkle l'écoutaient avec la plus grande admiration: par intervalles, cependant, ils conversaient avec Mme Dowler, qui était une personne tout à fait séduisante. Ainsi, grâces aux histoires de M. Dowler et aux charmes de son autre moitié, grâces à l'amabilité de M. Pickwick et à l'attention imperturbable de M. Winkle, les habitants de l'intérieur de la diligence exécutèrent leur voyage en bonne harmonie et en parfaite humeur.
Les voyageurs de l'extérieur se conduisirent comme leurs places le comportaient. Ils étaient gais et causeurs au commencement de tous les relais, tristes et endormis au milieu, et de nouveau brillants et éveillés vers la fin. Il y avait un jeune gentleman en manteau de caoutchouc, qui fumait des cigares tout le long du chemin; et il y avait un autre jeune gentleman dont la redingote avait l'air de la parodie d'un paletot, qui en allumait un grand nombre; mais, se sentant évidemment étourdi, après la seconde bouffée, il les jetait par terre, quand il croyait que personne ne pouvait s'en apercevoir. Il y avait sur le siége un troisième jeune homme qui désirait se connaître en chevaux, et par derrière, un vieillard qui semblait très-fort en agriculture. On rencontrait sur la route une constante succession de noms de baptême, en blouses ou en redingotes grises, qui étaient invités par le garde à monter un bout de chemin, et qui connaissaient chaque cheval et chaque aubergiste de la contrée. Enfin on fit un dîner, qui aurait été bon marché à une demi-couronne par tête, si on avait eu le temps d'en manger quelque chose. Quoi qu'il en soit, à sept heures du soir, M. Pickwick et ses amis, et M. Dowler ainsi que son épouse se retirèrent respectivement dans leur salon particulier à l'hôtel du Blanc-Cerf, en face de la grande salle des bains de Bath; hôtel illustre dans lequel les garçons, grâces à leur costume, pourraient être pris pour des étudiants de Westminster, s'ils ne détruisaient pas l'illusion par leur sagesse et leur bonne tenue.
Le lendemain matin, le déjeuner des pickwickiens avait à peine été enlevé, lorsqu'un garçon apporta la carte de M. Dowler, qui demandait la permission de présenter un de ses amis. M. Dowler lui-même suivit immédiatement sa carte, amenant aussi son ami.
L'ami était un charmant jeune homme d'une cinquantaine d'années tout au plus. Il avait un habit bleu très-clair, avec des boutons resplendissants; un pantalon noir et la paire de bottes la plus fine et la plus luisante qu'on puisse imaginer. Un lorgnon d'or était suspendu à son cou par un ruban noir, large et court. Une tabatière d'or tournait élégamment entre l'index et le pouce de sa main gauche; des bagues innombrables brillaient à ses doigts; un énorme solitaire, monté en or, étincelait sur son jabot. Il avait, en outre, une montre d'or et une chaîne d'or, avec de massifs cachets d'or. Sa légère canne d'ébène portait une lourde pomme d'or; son linge était le plus fin, le plus blanc, le plus roide possible; son faux toupet le mieux huilé, le plus noir, le plus bouclé des faux toupets. Son tabac était du tabac du régent, son parfum, bouquet du roi. Ses traits s'embellissaient d'un perpétuel sourire, et ses dents étaient si parfaitement rangées qu'à une petite distance il était difficile de distinguer les fausses des véritables.
«Monsieur Pickwick, dit Dowler, mon ami Angelo-Cyrus Bantam, esquire, magister ceremoniorum. – Bantam, monsieur Pickwick. Faites connaissance.
– Soyez le bienvenu à Ba-ath, monsieur. Voici en vérité une acquisition… Très-bien venu à Ba-ath, monsieur… Il y a longtemps, très-longtemps, monsieur Pickwick, que vous n'avez pris les eaux. Il y a un siècle, monsieur Pickwick. Re-marquable.»
En parlant ainsi, M. Angelo-Cyrus Bantam, esq., m.c. prit la main de M. Pickwick; et, tout en disloquant ses épaules par une constante succession de saluts, il garda la main du philosophe dans les siennes, comme s'il n'avait pas pu prendre sur lui de la lâcher.
– Il y a certainement très-longtemps que je n'ai bu les eaux, répondit M. Pickwick, car, à ma connaissance, je ne suis jamais venu ici jusqu'à présent.
– Jamais venu à Ba-ath, monsieur Pickwick! s'écria le grand maître en laissant tomber d'étonnement la main savante. Jamais venu à Ba-ath! ha! ha! ha! Monsieur Pickwick, vous aimez à plaisanter! Pas mauvais, pas mauvais! Joli, joli! Hi! hi! hi! re-marquable.
– Je dois dire, à ma honte, que je parle tout à fait sérieusement. Je ne suis jamais venu ici.
– Oh! je vois, s'écria le grand maître d'un air extrêmement satisfait. Oui, oui. Bon, bon. De mieux en mieux. Vous êtes le gentleman dont nous avons entendu parler. Nous vous connaissons, monsieur Pickwick, nous vous connaissons.»
Ils ont lu, dans ces maudits journaux, les détails de mon procès, pensa M. Pickwick. Ils savent toute mon histoire.
«Oui, reprit Bantam, vous êtes le gentleman résidant à Clapham-Green, qui a perdu l'usage de ses membres pour s'être imprudemment refroidi après avoir pris du vin de Porto; qui, à cause de ses souffrances aiguës, ne pouvait plus bouger de place, et qui fit prendre des bouteilles de la source des bains du roi à 103°, se les fit apporter par un chariot dans sa chambre à coucher à Londres, se baigna, éternua et fut rétabli le même jour. Très-remarquable.»
M. Pickwick reconnut le compliment que renfermait cette supposition, et cependant il eut l'abnégation de la repousser. Ensuite, prenant avantage d'un moment où le maître des cérémonies demeurait silencieux, il demanda la permission de présenter ses amis, M. Tupman, M. Winkle et M. Snodgrass; présentation qui, comme on se l'imagine, accabla le maître des cérémonies de délices et d'honneur.
«Bantam, dit M. Dowler, M. Pickwick et ses amis sont étrangers; il faut qu'ils inscrivent leurs noms. Où est le livre?
– La registre des visiteurs distingués de Ba-ath sera à la salle de la Pompe aujourd'hui à deux heures. Voulez-vous guider nos amis vers ce splendide bâtiment et me procurer l'avantage d'obtenir