Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II - Чарльз Диккенс страница 27

Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II - Чарльз Диккенс

Скачать книгу

poker rebelle, d'une pelle et de pincettes réfractaires. Le pourtour de la salle est divisé en stalles pour la séquestration des voyageurs, et la salle elle-même est garnie d'une pendule, d'un miroir et d'un garçon vivant; ce dernier article étant habituellement renfermé dans une espèce de chenil où se lavent les verres, à l'un des coins de la chambre.

      Le jour en question, une des stalles était occupée par un homme d'environ quarante-cinq ans, dont le crâne chauve et luisant sur le devant de la tête, était garni sur les côtés et par derrière d'épais cheveux noirs qui se mêlaient avec ses larges favoris. Son habit brun était boutonné jusqu'au menton; il avait une vaste casquette de veau marin et une redingote avec un manteau étaient étendus sur le siége, à côté de lui. Lorsque M. Pickwick entra, il leva les yeux de dessus son déjeûner avec un air fier et péremptoire tout à fait plein de dignité; puis, après avoir scruté notre philosophe et ses compagnons, il se mit à chantonner de manière à faire entendre que, s'il y avait des gens qui se flattaient de le mettre dedans, cela ne prendrait point.

      «Garçon! dit le gentleman aux favoris noirs.

      – Monsieur! répliqua, en sortant du chenil ci-dessus mentionné, un homme qui avait un teint malpropre et un torchon idem.

      – Encore quelques rôties!

      – Oui, monsieur.

      – Faites attention qu'elles soient beurrées, ajouta le gentleman d'un ton dur.

      – Tout de suite, monsieur,» repartit le garçon.

      Le gentleman aux favoris noirs recommença à chantonner le même air; puis, en attendant l'arrivée des rôties, il vint se placer le dos au feu, releva sous ses bras les pans de son habit, et contempla ses bottes en ruminant.

      «Vous ne savez pas où la voiture arrête à Bath? dit M. Pickwick d'un ton doux en s'adressant à M. Winkle.

      – Hum! Eh! qu'est-ce! dit l'étranger.

      – Je faisais une observation à mon ami, dit M. Pickwick, toujours prêt à entrer en conversation. Je demandais où la voiture arrête à Bath. Vous pouvez peut-être m'en informer, monsieur?

      – Est-ce que vous allez à Bath?

      – Oui, monsieur.

      «Et ces autres gentlemen?

      – Ils y vont aussi.

      – Pas dans l'intérieur! Je veux être damné si vous allez dans l'intérieur!

      – Non, pas tous.

      – Non certes, pas tous, reprit l'étranger avec énergie. J'ai retenu deux places, et, s'ils veulent empiler six personnes dans une boîte infernale qui n'en peut tenir que quatre, je louerai une chaise de poste à leurs frais. Cela ne prendra pas. J'ai dit au commis, en payant mes places, que cela ne prendrait pas. Je sais que cela s'est fait; je sais que cela se fait tous les jours; mais on ne m'a jamais mis dedans, et on ne m'y mettra pas. Ceux qui me connaissent le savent, Dieu me damne!»

      Ici le féroce gentleman tira la sonnette avec grande violence et déclara au garçon que si on ne lui apportait pas ses rôties avant cinq secondes, il irait lui-même en savoir la raison.

      «Mon cher monsieur, dit M. Pickwick, permettez-moi de vous faire observer que vous vous agitez bien inutilement. Je n'ai retenu de places à l'intérieur que pour deux.

      – Je suis charmé de le savoir, répondit l'homme féroce. Je retire mes expressions; acceptez mes excuses. Voici ma carte; faisons connaissance.

      – Avec grand plaisir, répliqua M. Pickwick. Nous devons être compagnons de voyage, et j'espère que nous trouverons mutuellement notre société agréable.

      – Je l'espère. J'en suis persuadé. J'aime votre air; il me plaît. Gentlemen, vos mains et vos noms. Faisons connaissance.»

      Nécessairement un échange de salutations amicales suivit ce gracieux discours. Le fier gentleman informa alors nos amis avec le même système de phrases courtes, abruptes, sautillantes, que son nom était Dowler, qu'il allait à Bath pour son plaisir, qu'il était autrefois dans l'armée, que maintenant il s'était mis dans les affaires, comme un gentleman; qu'il vivait des profits qu'il en tirait, et que la personne pour qui la seconde place avait été retenue par lui, n'était pas une personne moins illustre que Mme Dowler, son épouse.

      «C'est une jolie femme, poursuivit-il. J'en suis orgueilleux. J'ai raison de l'être.

      – J'espère que nous aurons le plaisir d'en juger, dit M. Pickwick avec un sourire.

      – Vous en jugerez. Elle vous connaîtra. Elle vous estimera. Je lui ai fait la cour d'une singulière manière. Je l'ai gagnée par un vœu téméraire. Voilà. Je la vis; je l'aimai; je la demandai; elle me refusa. «Vous en aimez un autre? – Épargnez ma pudeur. – Je le connais. – Vraiment? – Certes; s'il reste ici, je l'écorcherai vif.»

      – Diable! s'écria M. Pickwick involontairement.

      – Et… l'avez-vous écorché, monsieur? demanda M. Winkle en pâlissant.

      – Je lui écrivis un mot. Je lui dis que c'était une chose pénible. C'était vrai.

      – Certainement, murmura M. Winkle.

      – Je dis que j'avais donné ma parole de l'écorcher vif, que mon honneur était engagé, et que, comme officier de Sa Majesté, je n'avais pas d'autre alternative. J'en regrettais la nécessité, mais il fallait que cela se fit. Il se laissa convaincre; il vit que les règles de service étaient impératives. Il s'enfuit. J'épousai la jeune personne. Voici la voiture. C'est sa tête que vous voyez à la portière.»

      En achevant ces mots, M. Dowler montrait une voiture qui venait de s'arrêter. On voyait effectivement à la portière une figure assez jolie, coiffée d'un chapeau bleu, et qui, regardant parmi la foule, cherchait probablement l'homme violent lui-même. M. Dowler paya sa dépense et sortit promptement avec sa casquette, sa redingote et son manteau: M. Pickwick et ses amis le suivirent pour s'assurer de leurs places.

      M. Tupman et M. Snodgrass s'étaient huchés derrière la voiture; M. Winkle était monté dans l'intérieur et M. Pickwick se préparait à le suivre, quand Sam Weller s'approcha d'un air de profond mystère, et, chuchotant dans l'oreille de son maître, lui demanda la permission de lui parler.

      «Eh bien! Sam, dit M. Pickwick, qu'est-ce qu'il y a maintenant?

      – En voilà une de sévère, monsieur!

      – Une quoi?

      – Une histoire, monsieur. J'ai bien peur que le propriétaire de cette voiture-ci ne nous fasse quelque impertinence.

      – Comment cela, Sam? Est-ce que nos noms ne sont point sur la feuille de route?

      – Certainement qu'ils y sont, monsieur; mais ce qui est plus fort, c'est qu'il y en a un qui est sur la porte de la voiture.»

      En parlant ainsi, Sam montrait à son maître cette partie de la portière où se trouve ordinairement le nom du propriétaire; et là, en effet, se lisait en lettres dorées, d'une raisonnable grandeur, le nom magique de Pickwick.

      «Voilà qui est curieux! s'écria M. Pickwick, tout à fait étourdi de cette coïncidence; quelle chose extraordinaire!

Скачать книгу