Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne, tome II. Constantin-François Volney

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Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne, tome II - Constantin-François Volney

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un savant Mémoire (tome XXVII des Inscript.), a voulu prouver que Zoroastre, législateur, parut au temps de Kyaxarès; mais nous allons voir que ce système est plein d’incohérences. Cette anecdote d’Ardéchir, en nous donnant la mesure de l’ignorance et de l’audace des gouvernants asiatiques, ne pourrait-elle pas nous donner la clef d’une autre énigme du même genre? savoir pourquoi le texte grec compte depuis la création du monde jusqu’à notre ère............ 5508 ans, tandis que le texte hébreu n’en compte que..... 3760– Différence................. 1748.

Si, comme il est vrai, c’était une opinion générale dans la basse Asie, 100 ans avant et après notre ère, que le monde allait finir; si, comme il est vrai, cette opinion prenait sa source dans la théologie de Zoroastre, qui dit que le monde, gouverné par Ormuzd, après avoir duré 6000 ans, est supplanté et détruit par Ahriman, qui règne six autres mille (total, 12000, c’est-à-dire les douze mois du grand cercle de l’année, appelé mundus, le manda sanscrit); ne pourrait-on pas croire que les Juifs, imprégnés des opinions perses, ont pu et dû s’effrayer de voir s’approcher la fin du sixième mille, compté sur la Genèse; qu’alors la prudence de leur synagogue aurait jugé nécessaire de faire une suppression qui, comme celle d’Ardéchir, reculât l’époque du destin; et que cette opération n’ayant eu lieu qu’après la traduction et la divulgation du texte grec, elle n’aurait agi que sur l’hébreu pur, et qu’elle aurait été effectuée spécialement à une époque où elle aurait pu embarrasser la secte naissante des chrétiens, qui n’usait que du texte grec? Tout cela est tellement asiatique et juif, qu’on peut le regarder comme vrai. Ajoutons que ces cinq et six mille de Zoroastre, qui n’étaient que des mois, que des signes du Zodiaque chaldaïquement divisés en mille parties, pris ensuite par méprise pour des années, doivent être le vrai texte sur lequel Hermippe et Eudoxe ont bâti leur cinq et six mille ans? Qu’est-ce que l’histoire ancienne!

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Clément d’Alexandrie nous en fournit encore une preuve. «Platon, dit-il, fait mention d’un certain Ér (ou Hèr), fils d’Armenius, Pamphilien d’origine, qui est Zoroastre; car il a écrit ces paroles… Voici ce qu’écrit Zoroastre, fils d’Armenius, Pamphilien d’origine: Ayant été tué à la guerre, je suis descendu aux enfers (ou cieux inférieurs), et les dieux m’ont dit ce que je vais raconter.»

Il est évident que ce Hèr a reçu ou pris le nom de Zoroastre, et qu’il a été un de ces charlatans dont l’Asie abonda au temps de Darius et d’Ostanès. Sa vision, racontée par Platon, livre X de sa République, est d’ailleurs curieuse, en ce qu’elle nous montre des idées zoroastriennes sur l’autre monde, qui se trouvent presque littéralement chez les musulmans et chez les chrétiens.

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Hérodote, lib. I, § CXL.

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Lib. I, p. 88, § CVII.

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Lib. I, p. 99, § CXX.

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En relisant Hérodote, nous trouvons deux autres traits non moins concluants. Liv. III, § LXV, Cambyse mourant conjure les Perses de ne point souffrir que le mage Smerdis s’empare du trône, et que par son imposture l’empire retourne aux Mèdes..... Et ibid., § LXXIII, le Perse Gobrya, haranguant les conjurés, leur dit: «Quelle honte pour des Perses d’obéir à un Mède, à un mage

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§ CXXXI.

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In Proæmio.

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Valesii excerpta, pages 460 et suivantes.

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Xanthus, au début de son article, observe que Kyrus s’était fait instruire de la doctrine des mages: donc il n’y était pas né; il les caressait pour se faire un parti chez les Mèdes.

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Lib. I, cap. I.

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Ce qu’Augustin, De civitate Dei, lib. XXI, cap. 14; ce qu’Orose, lib. I, cap. 4, dans le Ve siècle; et ce qu’Arnobe, lib. I, dans le IIIe siècle, disent de Zoroastre et de Ninus, ne sont que la répétition de ce passage.

33

Syncelle, p. 167.

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Chap. 13, p. 40.

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Érostrate brûla aussi le temple d’Éphèse pour qu’on parlât de lui: d’Érostrate à Ninus, quelle est la différence?

36

Chap. 14.

37

Ibid. pag. 37.

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La preuve que Mosès n’a pas fait un roman, est qu’ayant présenté sa description à M. Amédée Jaubert, aujourd’hui auditeur au conseil-d’état, qui a voyagé dans le pays, il nous a assuré, dès la seconde page, qu’il reconnaissait parfaitement les environs du lac de Vanck, et particulièrement le local appelé Arnès, lieu redouté à cause des voleurs qui s’y cachent dans les trous d’une ruine dont la forme retrace une vieille digue.

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La traduction latine porte Zoroastre à la manière des Grecs; mais le texte porte Zerdust à la manière des Parsis. Les traducteurs ne devraient jamais se permettre ces changements de noms propres: il en résulte quelquefois de graves contre-sens; par exemple, cette même traduction rend à la page 97, le pays de Klesoi par Cœlésyrie, pendant que c’est l’Akilis-ène de Strabon. Avec ces interprétations, on a introduit une foule d’erreurs et de difficultés dans l’histoire ancienne.

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Les Arméniens, comme les Arabes, nomment d’un même mot tout grand espace d’eau: cette mer est le lac de Vank. En Égypte, le fleuve s’appelle Bahr, comme l’Océan même. Tout ce récit de Mosès a cela de remarquable, qu’en le confrontant à celui de Ktésias, l’on trouve que le Grec nous a donné le commencement de l’histoire de Sémiramis, et l’Arménien, le dénouement; tous les deux sont parfaitement d’accord sur le caractère. Et Mosès paraît n’avoir connu Ktésias que par Diodore.

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Hérodote, lib. I, § CI, nomme les Busi, le Pareta keni, les Struchates, les Arizanti, les Boudini et les Magoi(mages).

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Prononcé Irâne ou Èrane: an est la désinence, comme us en latin et os en grec. Aïr-an. L’Arménien Mosès fait observer que Arioï signifie (fortes) les braves, mot analogue à virtus (firtus) et à vir, qui dans le sanscrit ont le même sens qu’en latin.

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Tour et Taur s’écrivent par les mêmes lettres arabes, et dans les radicaux du phénicien et du chaldéen, Tour et Tsour sont le nom général des montagnes.

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Voyez Origène contre Celse, lib. VI; Vie de Zoroastre, pag. 28; Zend-avesta, tom. II.

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L’original de l’Oupnekhat, si bizarrement traduit ou plutôt défiguré par Anquetil, est bien reconnu pour être l’un des livres les plus authentiques après les Vedas: il date au moins du 1200 ans avant J.-C.

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Voyez Diog. Laërce, in Proœmio. Mais lorsqu’il ajoute que les mages sont antérieurs aux Égyptiens, il est

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