Une Concession d’Armes . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Une Concession d’Armes - Морган Райс страница 5
Indra apparut brusquement à leurs côtés. Elle tendit la main pour attraper l’autre poignet de Elden, qui se tortilla sans pouvoir glisser ses pieds sur la paroi.
– Je ne trouve pas de prises ! hurla-t-il d’une voix paniquée.
Il balança ses pieds si violemment que Reece crut qu’il allait lâcher ou bien tomber avec lui. Il réfléchit rapidement.
Il pensa alors à la corde et au grappin que O’Connor lui avait montrés juste avant de descendre. Un objet qu’ils utilisaient pour escalader les murs des forteresses en cas de siège. Au cas où, avait dit O’Connor.
– O’Connor, ta corde ! cria Reece. Jette-la vers moi !
Reece leva les yeux vers son ami qui détacha la corde de sa ceinture et planta le grappin sur la paroi, avant de laisser courir la longe contre le mur. Il tira dessus de tout son poids pour tester sa stabilité, puis la fit glisser vers Reece.
Ce n’était pas trop tôt : la paume glissante de Elden s’échappa entre les doigts de Reece. Il tendit la main vers la corde pour s’y accrocher. Reece retint son souffle.
La corde tint bon. Elden se stabilisa contre la paroi et parvint à retrouver une prise solide. Pantelant, il resta longuement plaqué contre la paroi pour retrouver son équilibre et sa respiration. Il poussa un long soupir de soulagement, tout comme Reece. Ils étaient passés tout près d’une tragédie.
Ils descendirent et descendirent, jusqu’à perdre la notion du temps. Le ciel s’assombrit. Malgré le froid, Reece était couvert de sueur. Il pourrait tomber à tout moment. Ses mains et ses pieds tremblaient violemment et le son de sa propre respiration emplissait ses oreilles. Combien de temps encore tiendrait-il ? Il fallait qu’il trouve le fond du ravin très vite, très bientôt, pour que tous puissent se reposer. Malheureusement, ils ne pouvaient s’arrêter nulle part.
Que se passerait-il quand la fatigue les empêcherait de continuer ? Tomberaient-ils l’un après l’autre dans le néant ?
Il y eut soudain une agitation au dessus de la tête de Reece et une petite avalanche de gravillons s’abattit sur son visage et dans ses yeux. Son cœur s’arrêta quand il entendit un cri. Un cri de mort. Du coin de l’œil, il vit un corps chuter à côté de lui, plus vite qu’il n’aurait su le dire.
Reece tendit la main pour l’attraper mais, en se retournant, il put seulement apercevoir Krog dégringoler en hurlant, tout droit vers les ténèbres.
CHAPITRE TROIS
Kendrick était assis sur la selle de son cheval, aux côtés de Erec, Bronson et Srog. Leurs hommes derrière eux, ils faisaient face à Tirus et à l’Empire. Ils venaient de tomber dans un piège. Tirus les avait vendus. Kendrick réalisait trop tard que lui faire confiance avait été une erreur.
Il leva les yeux et vit arriver sur la droite dix mille soldats impériaux, perchés sur la colline, prêts à décocher leurs flèches. À gauche, ils étaient tout aussi nombreux. En face, plus nombreux encore. Les quelques milliers de soldats au service de Kendrick ne pourraient jamais les vaincre. Essayer seulement donnerait lieu à un massacre. Tous les archers étaient prêts à tirer. Le moindre geste signerait l’arrêt de mort des hommes de Kendrick. De plus, la configuration géographique de la vallée ne jouait pas en leur faveur. Tirus avait bien choisi l’endroit pour organiser son embuscade.
Impuissant, écarlate de rage et d’indignation, Kendrick planta son regard sur son oncle qui le contemplait avec un petit sourire satisfait. Derrière lui, ses quatre fils et, à ses côtés, le commandant impérial.
– L’argent a donc tant de valeur à vos yeux ? lança Kendrick à Tirus qui se tenait à quelques mètres, d’une voix glaçante. Vous vendriez votre propre peuple, votre propre sang ?
Tirus ne montra aucun remords. Au contraire, son sourire s’élargit.
– Ton peuple, ce n’est pas mon sang, tu ne te souviens donc pas ? dit-il. C’est pour cela que, selon vos lois, je n’ai pas droit au trône de mon frère.
Erec se racla la gorge :
– Selon les lois des MacGils, le trône doit aller au fils, pas au frère.
Tirus secoua la tête.
– Cela n’a pas d’importance maintenant. Vos lois n’importent pas. La force triomphe toujours des lois. Comme vous pouvez le voir, je suis le plus fort. Ce qui signifie que c’est moi, maintenant, qui dicte la loi. Les générations futures ne se souviendront même plus de vous et des règles que vous avez instituées. Ils se souviendront seulement du fait que moi, Tirus, je suis Roi. Pas vous, pas votre sœur.
– Les règnes illégitimes ne durent jamais, rétorqua Kendrick. Vous pouvez nous tuer, mais vous ne convaincrez jamais Andronicus de vous donner le trône. Quoi qu’il arrive, vous et moi, nous savons bien que vous ne régnerez pas longtemps. La traîtrise que vous nous enseignez signera également votre mort.
Tirus eut l’air peu impressionné.
– Dans ce cas, je savourerai mon règne bref… Et j’applaudirai l’homme qui me trahira avec autant de talent que je ne vous ai trahis !
– Assez parlé ! s’écria le commandant impérial. Rendez-vous ou vos hommes mourront !
Kendrick lui renvoya son regard, furieux. Il savait qu’il devait obéir, mais il n’en avait pas la moindre envie.
– Déposez vos armes, dit Tirus calmement et d’une voix rassurante. Je vous traiterai avec respect, comme des soldats. Vous serez mes prisonniers de guerre. Je ne partage pas vos lois mais j’honore le code des guerriers. Je vous promets qu’aucun mal ne vous sera fait sous ma garde.
Kendrick jeta un coup d’œil à Bronson, à Srog, puis à Erec, qui lui renvoyèrent son regard. Tous se tenaient fièrement assis sur le dos de leurs chevaux qui piaffaient, silencieux et immobiles.
– Comment vous faire confiance ? cria Bronson à Tirus. Vous nous avez prouvé que votre parole ne vaut rien. Je préfère mourir sur le champ de bataille, si cela peut faire disparaître votre sourire narquois.
Tirus lui jeta un regard noir.
– Tu prends la parole alors que tu n’es pas un MacGil ! Tu es un McCloud. Tu n’as pas le droit de te mêler des affaires des MacGils.
Kendrick prit aussitôt la défense de son ami.
– Bronson est aussi MacGil que nous tous. Il parle pour nous.
Tirus serra les dents, visiblement agacé.
– C’est votre choix. Regardez autour de vous : nos milliers d’archers sont prêts à tirer. Vous êtes tombés dans notre piège. Si vous tendez la main vers vos armes, vos hommes tomberont comme des mouches. Ce n’est pas ce que vous voulez. Parfois, il faut se battre et, parfois, il faut se rendre. Si vous voulez protéger vos hommes, vous ferez ce que tout bon commandant ferait. Baissez vos armes.
Kendrick serra la mâchoire, consumé par la fureur. Il détestait l’admettre mais Tirus avait raison. Il regarda autour de lui et comprit immédiatement que la plupart de ses hommes mourraient s’ils essayaient de combattre, peut-être même tous ses hommes. Malgré son mépris pour Tirus, Kendrick devinait également