Le Destin Des Dragons . Морган Райс

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Le Destin Des Dragons  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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à son épée mais, avant même qu’il ait eu le temps de la dégainer, son ami Brandt s’était interposé, avait sorti sa dague de sa ceinture et en pointait l’extrémité sous la gorge de l’assaillant.

      Ce dernier courut droit dessus et s’arrêta juste à temps, la pointe acérée sur le point de transpercer sa peau. Il resta figé, les yeux écarquillés de terreur, suant à grosses gouttes, pétrifié sur place avec sa bouteille encore en l’air. Le silence fut tel dans la salle qu’on aurait pu entendre une épingle tomber dans l’impasse.

      “Lâche ça”, ordonna Brandt.

      L’homme s’exécuta et la bouteille se brisa sur le sol.

      Erec dégaina son épée avec un fort bruit métallique, s’avança jusqu’à l’aubergiste qui gisait en gémissant sur le sol et il la pointa vers sa gorge.

      “Je ne le dirai qu’une seule et unique fois”, décréta Erec. “Fais disparaître toute cette racaille. Sur le champ. Je demande à m’entretenir avec la dame. Seul.”

      “Le Duc !” s’écria quelqu’un.

      La salle entière se retourna et reconnut enfin le Duc qui se tenait à l’entrée entouré de ses hommes. Tous s’empressèrent d’ôter leurs couvre-chefs et de baisser la tête.

      “Si la salle n’est pas entièrement vide d’ici la fin de ma phrase”, déclara le Duc, “vous serez immédiatement jetés en prison.”

      Ce fut l’hystérie. Tous les hommes s’empressèrent de quitter les lieux, se bousculant devant le Duc et cherchant à s’engouffrer par la porte, laissant derrière eux leurs bouteilles de bières entamées.

      “Et c’est valable pour toi aussi”, lança Brandt au serveur tout en abaissant sa dague et en l’attrapant par les cheveux pour le pousser vers la sortie.

      La pièce qui était pleine d’agitation quelques instants auparavant se retrouva soudainement vide et silencieuse avec pour seule présence celle d’Erec, Brandt, le Duc, la dizaine de ses hommes les plus fidèles et l’aubergiste. Ils refermèrent la porte derrière eux dans un claquement retentissant.

      Erec se tourna vers l’aubergiste qui, assis sur le sol, était en train d’essuyer le sang qui lui coulait du nez, encore sous le choc. Erec l’attrapa par la chemise, le souleva à l’aide des deux mains et l’assit sur l’un des bancs vides.

      “Tu m'as ruiné la soirée”, se plaignit l’aubergiste. “Il faudra payer pour ça.”

      Le Duc s’avança en soutien.

      “Je pourrais te faire arrêter pour avoir osé porter la main sur cet homme”, le réprimanda le Duc. “Sais-tu de qui il s’agit ? C’est Erec, le meilleur chevalier du roi, le champion de l'Argent. S’il le désire, il est autorisé à te tuer sur le champ.”

      L’aubergiste leva les yeux vers Erec et, pour la première fois, la terreur se lut sur son visage. Il en tremblait presque sur son siège.

      “Je ne pouvais pas le savoir. Vous ne vous êtes pas présenté.”

      “Où est-elle ?” demanda Erec avec impatience.

      “Elle est à l’arrière en train de récurer la cuisine. Qu’est-ce que vous lui voulez ? Vous a-t-elle dérobé quelque chose ? Ce n’est qu’une domestique en servage.”

      Erec s’empara de son épée et l’agita sous la gorge de l’homme.

      “Appelle-la encore une fois ‘domestique’”, le prévint Erec, “et sois certain que je te trancherai la gorge. Compris ?” lui demanda-t-il d’un ton ferme en appuyant la lame sur la peau de l’homme.

      Ce dernier se mit à pleurer tout en acquiesçant lentement.

      “Amène-la ici et en vitesse”, lui ordonna Erec en le remettant brutalement sur ses pieds et en le poussant, le propulsant à travers la pièce vers la porte arrière.

      Une fois que l’aubergiste fut sorti, ils entendirent un remue-ménage de casseroles, des cris étouffés et quelques instants plus tard la porte s’ouvrit sur un petit groupe de femmes vêtues de blouses et de haillons, portant des bonnets et couvertes de graisse de cuisine. Le groupe était constitué de trois femmes âgées de la soixantaine et Erec se demanda l’espace d’un instant si l’aubergiste savait de qui il parlait.

      Puis elle apparut et le cœur d’Erec cessa de battre dans sa poitrine.

      Il avait peine à respirer. C’était elle.

      Elle portait un tablier couvert de taches de graisse et, n'osant pas lever les yeux, gardait la tête baissée. Ses cheveux étaient attachés, couverts par du tissu, ses joues recouvertes de crasse et malgré tout Erec était complètement épris d’elle. Sa peau était tellement jeune, tellement parfaite. Ses joues étaient hautes et bien dessinées, tout comme sa mâchoire, son petit nez était couvert de taches de rousseur et ses lèvres étaient pleines. Elle arborait un front large et royal et ses cheveux blonds s’échappaient de dessous son bonnet.

      L’espace d’un court instant, elle releva la tête vers lui et ses grands et magnifiques yeux vert amande, qui tendaient vers un bleu cristallin à la lumière, se clouèrent sur place. Il fut surpris de réaliser qu’elle le fascinait encore plus à présent que la première fois où il l’avait rencontrée.

      Derrière elle réapparut l’aubergiste à l’air mauvais, qui continuait d’essuyer le sang qui lui coulait du nez. Entourée des autres femmes plus âgées, la fille s’avança timidement vers Erec et fit une révérence. Devant elle, Erec se redressa tout comme le firent certains membres de l’entourage du Duc.

      “Monseigneur”, dit-elle d’une voix légère et douce qui remplit le cœur à Erec. “Veuillez s’il vous plaît me dire ce que j’ai fait pour vous offenser. Je n’en ai aucune idée et je m’excuse d’avance de ce que j’ai pu faire et qui justifie la présence de la cour du Duc.”

      Erec sourit. Ses mots, sa façon de parler, le son de sa voix, tout l’apaisait. Il ne voulait pas qu’elle cesse de parler.

      Erec tendit la main et lui toucha le menton, relevant lentement son visage jusqu’à ce que leurs regards se croisent. Son cœur s’accéléra lorsqu’il plongea son regard dans le sien. C’était comme se perdre dans le bleu de l’océan.

      “Milady, vous n’avez rien fait qui m’ait offensé. Je ne pense pas que vous puissiez un jour faire une telle chose. Je viens à vous sans colère aucune, mais rempli d’amour. Depuis que je vous ai vue, je ne peux plus penser à rien d’autre.”

      La fille rougit et baissa immédiatement les yeux vers le sol en cillant un certain nombre de fois. Elle se tortillait les mains, nerveuse et bouleversée. A l’évidence, elle n’avait vraiment pas l’habitude de ce genre de compliments.

      “S’il vous plaît, Milady, auriez-vous l’amabilité de me dire votre nom ?”

      “Alistair”, répondit-elle humblement.

      “Alistair”, répéta Erec, bouleversé à son tour. C’était le plus beau prénom qu’il ait jamais entendu.

      “Cependant, je ne comprends pas en quoi cela peut vous être utile”, ajouta-t-elle doucement, en continuant à regarder le sol. “Vous êtes un seigneur

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