La Quête Des Héros . Морган Райс
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Читать онлайн книгу La Quête Des Héros - Морган Райс страница 15
Il se souvint de sa fronde. Ses réflexes prirent le dessus quand il la saisit, y plaça une pierre, visa et tira.
Le caillou fila dans l'air et fit tomber les entraves du garde stupéfait; il frappa aussi les doigts du garde. Le garde se recula et secoua la main, criant de douleur, pendant que les entraves tombaient par terre avec un bruit métallique.
Le garde envoya à Thor un regard assassin et tira son épée. Elle sortit du fourreau avec son métallique facilement reconnaissable.
“C'était ta dernière erreur”, dit-il d'un ton sombre et menaçant, puis il chargea.
Thor n'avait pas le choix; cet homme ne le laisserait plus jamais tranquille. Il plaça une autre pierre dans sa fronde et la lança. Il visa posément : il ne voulait pas tuer le garde mais il fallait qu'il l'arrête. Donc, au lieu de viser son cœur, son nez, son œil ou sa tête, Thor visa l'endroit qui, savait-il, l'arrêterait sans le tuer.
Entre les jambes du garde.
Il tira, pas de toutes ses forces mais assez fort pour arrêter l'homme.
C'était un tir parfait.
Le garde s'écroula, laissa tomber son épée et se tint l'aine en s'effondrant par terre, où il se roula en boule.
“Tu seras pendu pour ça !” gémit-il en grognant de douleur. “Gardes ! Gardes !”
Thor leva les yeux et vit au loin plusieurs des gardes du Roi lui foncer dessus.
C'était maintenant ou jamais.
Sans perdre un autre moment, il se rua vers le rebord de l'ouverture. Il faudrait qu'il traverse le mur, saute dans l'arène et se présente aux soldats. Et il se battrait contre tous ceux qui se mettraient en travers de sa route.
CHAPITRE CINQ
MacGil était assis dans la grande salle du haut de son château, dans sa salle de réunion intime, celle qu'il utilisait pour ses affaires personnelles. Il était assis sur son trône personnel, qui était, lui, sculpté en bois, et regardait quatre de ses enfants qui se tenaient devant lui. Il y avait son fils aîné, Kendrick, qui, à l'âge de vingt-cinq ans, était un bon guerrier et un vrai gentleman. De tous ses enfants, c'était celui qui ressemblait le plus à MacGil, ce qui était ironique, puisqu'il était un bâtard, le seul enfant que MacGil ait eu avec une autre femme, une femme qu'il avait oubliée depuis longtemps. MacGil avait élevé Kendrick avec ses vrais enfants, en dépit des protestations que sa Reine avait émises à l'époque, à la condition qu'il ne monte jamais sur le trône. Maintenant, cela faisait de la peine à MacGil, car Kendrick était le meilleur homme qu'il ait jamais connu, un fils qu'il était fier d'avoir engendré. Il aurait été le meilleur candidat pour hériter du royaume.
A côté de lui, formant un contraste saisissant, se tenait son deuxième fils, son premier légitime, Gareth, vingt-trois ans, mince, aux joues creuses et aux grands yeux marron, qui n'arrêtait jamais de lancer des regards furtifs. Son caractère n'aurait pas pu être plus différent que celui de son frère aîné. La nature de Gareth correspondait à tout ce que Kendrick n'était pas : là où son frère était franc, Gareth cachait ses vraies pensées; là où son frère était fier et noble, Gareth était malhonnête et trompeur. MacGil souffrait de ne pas aimer son propre fils, et il avait essayé de nombreuses fois de corriger sa nature, mais, au-delà d'un certain point des années d'adolescence du garçon, il avait décidé que sa nature était prédestinée : intrigante, assoiffée de pouvoir et ambitieuse dans tous les mauvais sens du terme. MacGil savait aussi que Gareth n'aimait pas les femmes et avait beaucoup d'amants mâles. D'autres rois auraient chassé un tel fils mais MacGil avait l'esprit plus ouvert, et pour lui, ce n'était pas une raison pour ne pas l'aimer. Il ne le jugeait pas pour ça. Ce pour quoi il le jugeait, c'était sa nature malveillante, intrigante, chose sur laquelle il ne pouvait fermer les yeux.
Alignée à côté de Gareth se tenait la deuxième fille de MacGil, Gwendolyn. Elle venait d'avoir seize ans, c'était la plus belle fille qu'il ait jamais vue et sa nature avait encore plus d'éclat que son apparence. Elle était gentille, généreuse, honnête, la plus belle jeune femme qu'il ait jamais connue. De ce point de vue, elle ressemblait à Kendrick. Elle regardait MacGil avec l'amour d'une fille pour un père et il avait toujours senti sa loyauté dans chacun de ses regards. Il était encore plus fier d'elle que de ses fils.
Debout à côté de Gwendolyn se tenait le fils cadet de MacGil, Reece, un jeune gars fier et plein d'allant qui, à quatorze ans, commençait à devenir un homme. MacGil avait assisté à son initiation dans la Légion avec grand plaisir et voyait déjà l'homme qu'il allait être. MacGil pensait qu'un jour, Reece serait sans aucun doute son meilleur fils et un grand souverain. Cependant, ce jour n'était pas encore venu. Il était encore trop jeune et avait encore beaucoup de choses à apprendre.
MacGil avait des sentiments partagés en examinant ces quatre enfants, ses trois fils et sa fille, qui se tenaient devant lui. Il ressentait un mélange de fierté et de déception. Il ressentait aussi de la colère et de la contrariété, car deux de ses enfants étaient absents. L'aînée, sa fille Luanda, se préparait bien sûr pour son propre mariage et, puisqu'elle épousait l'héritier d'un autre royaume, elle n'avait plus le droit de participer à cette discussion sur les héritiers. Cependant, son autre fils, Godfrey, dix-huit ans, le fils du milieu, était absent. Cette rebuffade faisait rougir MacGil de colère.
Depuis son enfance, Godfrey avait montré un grand manque de respect pour la royauté; il avait toujours été clair qu'il ne s'y intéressait pas et qu'il ne gouvernerait jamais. De plus, à la plus grande déception de MacGil, Godfrey avait préféré perdre son temps dans des tavernes avec des amis scélérats, ce qui infligeait à la famille royale une honte et un déshonneur toujours plus grands. C'était un fainéant qui dormait la plupart des jours et passait le reste de son temps à boire. D'un côté, MacGil était soulagé de ne pas le voir ici; d'un autre côté, c'était une insulte qu'il ne pouvait supporter. En fait, il s'y était attendu et avait tout de suite envoyé ses hommes fouiller les tavernes et le ramener. MacGil était assis en silence et attendait qu'ils le fassent.
Finalement, la lourde porte en chêne s'ouvrit avec un claquement et les gardes royaux entrèrent en traînant Godfrey entre eux. Ils le poussèrent rudement et Godfrey rentra dans la salle en titubant alors qu'ils claquaient la porte derrière lui.
Ses frères et sa sœur se retournèrent et le fixèrent du regard. Godfrey puait la bière, était sale, pas rasé et à moitié habillé. Il sourit à son père, insolent, comme toujours.
“Salut, Père”, dit Godfrey. “Ai-je raté toute la fête ?”
“Tu vas te tenir avec tes frères et sœurs et attendre que je parle. Sinon, Dieu en soit témoin, je t'enchaînerai dans les cachots avec le reste des prisonniers communs et tu ne verras aucune nourriture, et encore moins de bière, pendant trois jours entiers.”
Rebelle, Godfrey lança un regard furieux à son père. Dans ce regard, MacGil détecta un réservoir profond de force, quelque chose de lui-même, l'étincelle d'une chose qui pourrait un jour rendre service à Godfrey. Du moins, s'il parvenait jamais à surmonter sa propre personnalité.
Rebelle jusqu'au bout des ongles, Godfrey attendit bien dix secondes avant de finir par obéir et d'aller nonchalamment rejoindre les autres.
MacGil examina ces cinq enfants qui se tenaient devant lui : le bâtard, le pervers, l'ivrogne, sa fille et son fils cadet.