La Quête Des Héros . Морган Райс
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Читать онлайн книгу La Quête Des Héros - Морган Райс страница 16
Il se racla la gorge.
“Nous sommes rassemblés ici aujourd'hui en vertu de la tradition. Comme vous le savez, ce jour-ci, le jour du mariage de ma fille aînée, il m'incombe de nommer un successeur. Un héritier qui gouvernera ce royaume. Si je mourais, il n'y aurait pas de meilleur souverain que votre mère. Cependant, les lois de notre royaume décrètent que seule la descendance d'un roi peut lui succéder. Ainsi, il faut que je choisisse.”
MacGil reprit son souffle et réfléchit. Un lourd silence plombait l'air et il sentait le poids de l'anticipation. Il les regarda dans les yeux et vit différentes expressions chez chacun d'eux. Le bâtard avait l'air résigné, car il savait qu'il ne serait pas sélectionné. Les yeux du pervers luisaient d'ambition, comme s'il s'attendait à être naturellement choisi. L'ivrogne regardait par la fenêtre; il n'en avait rien à faire. Sa fille le regardait avec amour, sachant qu'elle ne faisait pas partie de cette discussion mais n'aimant pas moins son père pour autant. Son fils cadet faisait comme elle.
“Kendrick, je t'ai toujours considéré comme un vrai fils. Cependant, les lois de notre royaume m'empêchent de transmettre la royauté à un fils qui n'est pas authentiquement légitime.”
Kendrick fit sa révérence. “Père, je ne m'attendais pas à ce que vous le fassiez. Je suis satisfait de ma destinée. Ne laissez pas cela vous déconcerter, je vous prie.”
La réponse de Kendrick fit souffrir MacGil, qui sentit sa franchise et voulut d'autant plus le nommer héritier.
“Cela nous laisse vous quatre. Reece, tu es un jeune homme en pleine forme, le meilleur que j'ai jamais vu. Cependant, tu es trop jeune pour faire partie de cette discussion.”
“Je m'y attendais, Père”, répondit Reece en faisant une légère révérence.
“Godfrey, tu es un de mes trois fils légitimes et pourtant, tu choisis de perdre ton temps à la taverne avec la racaille. On t'a donné tous les privilèges que la vie pouvait t'apporter et tu les as tous rejetés avec dédain. Ma grande déception dans cette vie, c'est toi.”
Godfrey lui répondit en grimaçant et en bougeant d'un air gêné.
“Bon, dans ce cas, je suppose que j'en ai fini ici et que je peux repartir à la taverne, n'est-ce pas, Père ?”
Avec une révérence rapide et moqueuse, Godfrey se retourna et traversa fièrement la salle.
“Reviens ici !” dit MacGil d'un ton sec. “MAINTENANT !”
Godfrey continua à marcher fièrement et à l'ignorer. Il traversa la salle et ouvrit la porte. Deux gardes se tenaient là.
MacGil bouillonnait de rage pendant que les gardes le regardaient d'un air interrogateur.
Cependant, Godfrey n'attendit pas; il les repoussa et passa dans la salle ouverte.
“Enfermez-le !” hurla MacGil. “Et gardez-le hors de vue de la Reine. Je ne veux pas sa mère soit encombrée par sa présence le jour du mariage de sa fille.”
“Oui, mon seigneur”, dirent-ils, fermant la porte et se précipitant à sa poursuite.
MacGil resta assis là, reprenant son souffle, tout rouge en essayant de se calmer. Pour la millième fois, il se demanda ce qu'il avait fait pour mériter d'avoir un tel enfant.
Il regarda ses autres enfants. Ils le regardaient tous les quatre, attendant sa décision dans le silence pesant. MacGil inspira profondément en essayant de se concentrer.
“Il ne reste que vous deux” , poursuivit-il. “Et parmi vous deux, j'ai choisi un successeur.”
MacGil se tourna vers sa fille.
“Gwendolyn, ce sera toi.”
Ses enfants eurent le souffle coupé; ils avaient l'air choqué tous les deux, surtout Gwendolyn.
“Avez-vous vraiment dit cela, Père ?” demanda Gareth. “Avez-vous dit Gwendolyn ?”
“Père, je suis honorée”, dit Gwendolyn. “Cependant, je ne peux accepter. Je suis une femme.”
“Il est vrai que jamais une femme n'est montée sur le trône des MacGil. Cependant, j'ai décidé qu'il était temps de changer la tradition. Gwendolyn, tu as le meilleur esprit et la meilleure attitude que j'aie jamais rencontrés chez une jeune femme. Tu es jeune mais, si Dieu le veut, je ne mourrai pas de sitôt et, quand le moment sera venu, tu seras assez sage pour gouverner. Le royaume sera à toi.”
“Mais, Père !” cria Gareth, blême. “Je suis le fils aîné légitime ! Dans toute l'histoire des MacGil, la royauté a toujours été transmise au fils aîné !”
“Je suis Roi”, répondit sombrement MacGil, “et c'est moi qui écris la tradition.”
“Mais ce n'est pas juste !” supplia Gareth d'un ton pleurnichard. “Je suis censé être Roi. Pas ma sœur. Pas une femme !”
“Maîtrise ta langue, mon garçon !” MacGil cria, tremblant de rage. “Oses-tu contester mon jugement ?”
“Est-ce qu'on me rejette pour une femme, dans ce cas ? Est-ce là ce que vous pensez de moi ?”
“J'ai pris ma décision”, dit MacGil. “Tu la respecteras et tu la suivras avec obéissance, comme tous les autres sujets de mon royaume. Maintenant, vous pouvez tous partir.”
Ses enfants firent rapidement leur révérence et quittèrent précipitamment la salle.
Cependant, Gareth s'arrêta à la porte, incapable de se forcer à partir.
Il se retourna, et, seul, fit face à son père.
MacGil voyait la déception sur son visage. Il était clair qu'il s'était attendu à être nommé héritier aujourd'hui. Même plus : il l'avait voulu. Désespérément. Ce qui ne surprenait pas le moins du monde MacGil, et qui était la raison même pour laquelle il ne l'avait pas choisi.
“Pourquoi me détestez-vous, Père ?” demanda-t-il.
“Je ne te déteste pas. Je considère seulement que tu n'es pas prêt à gouverner mon royaume.”
“Et pourquoi donc ?” insista Gareth.
“Parce que c'est précisément ce que tu cherches à obtenir.”
Gareth devint cramoisi foncé. Il était clair que MacGil lui avait donné une idée de sa nature la plus authentique. MacGil le regarda dans les yeux et les vit brûler d'une haine pour lui qu'il n'aurait jamais imaginée possible.
Sans dire un autre mot, Gareth sortit furieusement de la salle et claqua la porte derrière lui.
L'écho résonna et MacGil frissonna. Il se souvint du regard fixe de son fils et y trouva une haine extrêmement profonde, encore plus profonde que celle de ses ennemis. A ce moment, il pensa à Argon, à sa déclaration, à la proximité du danger.