Vainqueur, Vaincu, Fils . Морган Райс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Vainqueur, Vaincu, Fils - Морган Райс страница 7

Vainqueur, Vaincu, Fils  - Морган Райс De Couronnes et de Gloire

Скачать книгу

souvent. Maintenant, les soldats leur apportaient les ennemis blessés qu'ils trouvaient et les traînaient sur la dalle en pierre pour qu'ils s'y fassent trancher la gorge ou arracher le cœur. Leur sang coulait et Irrien imaginait que les dieux des prêtres étaient probablement satisfaits de toute cette agitation. Les prêtres semblaient certainement le penser, eux qui exhortaient les fidèles à se soumettre complètement à la mort, vu que c'était le seul moyen de gagner ses faveurs.

      Un homme semblait vraiment les prendre au sérieux. Il avait visiblement reçu des blessures pendant la bataille, dont une tellement grave qu'il avait besoin de l'aide de ses compagnons pour arriver jusqu'à la dalle. Irrien le regarda grimper dessus et exposer sa poitrine pour que les prêtres puissent le poignarder avec un couteau en obsidienne noire.

      Irrien méprisait la faiblesse d'un homme incapable de lutter contre ses blessures. Après tout, Irrien ne permettait pas à ses vieilles blessures de le ralentir, n'est-ce pas ? Son épaule le faisait souffrir à chaque mouvement mais il ne s'offrait pas comme sacrifice pour protéger les autres de la mort. Selon son expérience personnelle, la seule chose qui tienne la mort à distance, c'était d'être le plus fort des deux guerriers. La force permettait de vivre. La force permettait de prendre ce qu'on voulait, que ce soit les terres d'un homme, la vie ou des femmes.

      Irrien se demanda brièvement ce que les dieux de la mort des prêtres penseraient de lui. Il ne les vénérait que parce qu'ils renforçaient les relations entre ses hommes. Il n'était même pas sûr que ces dieux existent, sauf pour permettre aux prêtres qui ne pouvaient pas contrôler les hommes avec leur propre force d'acquérir du pouvoir.

      Il imaginait que ces choses comptaient contre lui pour tous les dieux existants mais Irrien n'avait-il pas envoyé plus d'hommes, de femmes et d'enfants au tombeau que quiconque d'autre ? N'avait-il pas offert aux prêtres leurs sacrifices, n'avait-il pas soutenu leur prêtrise et fait de ce monde un lieu qu'ils puissent approuver ? Même si Irrien ne l'avait pas fait pour eux, il l'avait quand même fait.

      Pendant un moment, il s'arrêta pour écouter le prêtre qui parlait.

      “Mes frères ! Mes sœurs ! Aujourd'hui, nous avons remporté une grande victoire. Aujourd'hui, nous avons envoyé beaucoup d'ennemis rejoindre le monde d'au-delà par la porte noire. Aujourd'hui, nous avons rassasié les dieux pour qu'ils ne nous choisissent pas demain. La victoire d'aujourd'hui —”

      “Ce n'était pas a victoire”, dit Irrien, dont la voix se fit facilement entendre par-dessus celle du prêtre. “Pour qu'il y ait une victoire, il faut qu'il y ait une bataille digne de ce nom. La prise de maisons vides est-elle une victoire ? Et le massacre des idiots qui sont restés alors que les autres ont eu l'intelligence de s'enfuir ?” Irrien regarda ceux qui l'entouraient. “Aujourd'hui, nous avons tué et c'est une bonne chose mais il reste bien mieux à faire. Aujourd'hui, nous allons finir ce que nous avons à faire ici. Nous allons abattre leurs châteaux et livrer leurs familles aux esclavagistes. Cela dit, demain, nous irons là où il y a une victoire à remporter, là où tous leurs guerriers nous ont précédés. Nous irons à Haylon !”

      Il entendit ses hommes acclamer ses paroles, leur soif de bataille réveillée par la tuerie. Il se tourna vers le prêtre qui avait parlé.

      “Qu'en dis-tu ? Est-ce la volonté des dieux ?”

      Le prêtre n'hésita pas. Il prit son couteau, ouvrit le ventre à l'homme mort qui gisait sur l'autel puis sortit ses entrailles pour les lire.

      “Oui, Seigneur Irrien. Leur volonté vous soutient dans cette entreprise ! Irrien ! Ir-ri-en !”

      “Ir-ri-en !” chantèrent les soldats.

      Donc, cet homme connaissait sa place. Irrien sourit et entra dans la foule. Il ne fut pas surpris quand une silhouette en robe se glissa juste à côté de lui et marcha à la même vitesse que lui. Irrien sortit un poignard sans savoir s'il allait en avoir besoin.

      “Depuis notre dernière conversation, tu as été bien calme, N’cho”, dit Irrien. “Je n'aime pas qu'on me fasse attendre.”

      L'assassin baissa la tête. “J'ai mené des recherches sur ce que vous m'avez demandé, Première Pierre. J'ai posé des questions à mes camarades de prêtrise, j'ai lu des parchemins interdits, j'ai torturé ceux qui refusaient de parler.”

      Irrien était sûr que le chef des Douze Morts s'était énormément amusé. De toute la bande qui l'avait attaqué, N’cho était le seul survivant. Irrien commençait à se demander s'il avait fait le bon choix.

      “Tu as entendu ce que j'ai dit aux hommes”, dit Irrien. “Nous allons à Haylon. Cela signifie que nous allons affronter l'enfant des Anciens. As-tu une solution pour moi ou devrais-je te traîner à l'autel pour que tu soies le prochain sacrifice ?”

      Il vit l'autre homme secouer la tête. “Hélas, les dieux ne sont pas si impatients de me rencontrer, Première Pierre.”

      Irrien plissa les yeux. “Ce qui signifie ?”

      N’cho recula. “Je pense avoir trouvé ce qu'il vous faut.”

      Irrien fit signe à l'autre homme de le suivre et les ramena vers sa tente. Il suffit d'un seul regard de leur maître pour que les gardes et les esclaves qui s'y trouvaient partent hâtivement et laissent Irrien seul avec N’cho.

      “Qu'as-tu trouvé ?” demanda Irrien.

      “Il y a des … créatures qui ont participé à la guerre contre les Anciens”, dit N’cho.

      “Elles sont forcément mortes depuis longtemps”, précisa Irrien.

      N’cho secoua la tête. “On peut encore les invoquer et je pense avoir trouvé un lieu où je pourrai en invoquer une. Cela dit, il faudra sacrifier beaucoup de vies pour cela.”

      Irrien rit à ces paroles. Pour tuer Ceres, ce n'était qu'un petit prix à payer.

      “La mort”, dit-il, “est toujours la chose la plus facile à organiser.”

      CHAPITRE CINQ

      Stephania regardait le capitaine Kang dormir avec un dégoût qui s'insinuait jusqu'au plus profond de son âme. La forme corpulente du capitaine remuait alors qu’il ronflait et Stephania dût se mettre hors d'atteinte quand il tendit le bras vers elle dans son sommeil. Il l'avait fait plus qu'assez quand il avait été éveillé.

      Stephania n'avait jamais eu de mal à prendre des amants pour les amener à faire ce qu'elle voulait. C'était ce qu'elle prévoyait de faire avec la Deuxième Pierre, après tout. Pourtant, Kang avait été tout sauf doux et avait semblé prendre plaisir à trouver de nouveaux moyens d'humilier Stephania pendant la traversée. Il l'avait traitée comme l'esclave qu'elle avait brièvement été avec Irrien et Stephania s'était jurée de ne plus jamais être cela.

      Alors, elle avait entendu l'équipage murmurer qu'elle n'arriverait peut-être pas à destination saine et sauve, après tout, et que le capitaine lui prendrait peut-être tout ce qu'elle avait donné et finirait par la vendre à un esclavagiste et que, au moins, il partagerait le butin en la livrant à l'équipage.

      Stephania ne le permettrait jamais. Elle préférerait mourir. Cependant, il était beaucoup plus facile de tuer.

      Elle se faufila silencieusement hors du lit et regarda par un des petits hublots de la

Скачать книгу