Pour Toujours et A Jamais . Sophie Love
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Читать онлайн книгу Pour Toujours et A Jamais - Sophie Love страница 5
Il eut un petit rire innocent, mais Emily ne savait plus où se mettre. Elle essaya de prendre attitude calme et joyeuse.
« Vous avez raison. Hélas, je ne me rappelle pas être venue ici étant enfant, mais je m’amuse assurément bien maintenant. Et vous, Marcella ? », ajouta-t-elle, essayant de détourner l’attention d’elle. « C’est votre première année ? »
Marcella fit un signe de la tête clair et expéditif, puis retourna à son bloc-notes.
« Ne faites pas attention à elle. » Le maire Hansen gloussa. « C’est une acharnée du travail. »
Marcella leva les yeux brièvement, mais ce fut assez long pour qu’Emily lise la frustration contenue dans son regard. À l’évidence, l’attitude décontractée du maire la contrariait. Emily pouvait compatir avec Marcella. Elle avait été la même il y avait de cela six mois à peine ; trop sérieuse, trop stressée, alimentée par guère plus que la caféine et la peur de l’échec. Regarder Marcella était comme tenir un miroir à son plus jeune soi. Le seul espoir d’Emily pour elle était qu’elle avait appris à se détendre, que Sunset Harbor l’aiderait à déployer ses ailes, même si ce n’était qu’un peu.
« Bref », dit le maire Hansen, « revenons à nos moutons. J’ai des médailles à distribuer, n’est-ce pas, Marcella ? Une cérémonie de récompense pour la course à la cuillère ou quelque chose comme ça. »
« Les Jeux Olympiques des Moins de Cinq Ans », dit Marcella dans un soupir.
« C’est celle-là », répondit le maire Hansen, et tous deux disparurent dans la foule.
Daniel sourit. « C’est impossible de ne pas tomber amoureux de cette ville géniale », dit-il en passant le bras autour d’Emily.
Elle se blottit contre lui, se sentant en sécurité et protégée. Ensemble, ils regardèrent une chenille passer, agitant la main vers leurs amis au passage : Cynthia de la librairie avec ses cheveux orange vif et ses habits dépareillés, Charles et Barbara Bradshaw de la poissonnerie, Parker du grossiste en fruits et légumes biologiques.
À cet instant-là, Emily repéra quelqu’un dans la foule qui lui glaça le sang. Vêtu d’un pantalon de golf à carreaux et d’un pull-over vert citron qui couvrait à peine son embonpoint, se tenait Trevor Mann.
« Ne regarde pas maintenant », grommela-t-elle, en attrapant la main de Daniel pour plus de sécurité. « Mais M. le Voisin Méprisant a rejoint la fête. »
Daniel, évidemment, jeta immédiatement un coup d’œil. Comme s’il avait une sorte de sixième sens, Trevor le remarqua aussitôt. Il leur lança un regard à tous les deux, et ses yeux pétillèrent instantanément de malice.
Emily grimaça. « Je t’avais dit de ne pas regarder ! », reprocha-t-elle à Daniel, alors que Trevor marchait vers eux.
« Tu sais qu’il y a une loi tacite », siffla Daniel en retour, « qui veut que si tu dis “ne regarde pas maintenant” à quelqu’un, il va regarder. »
Il était trop tard pour s’échapper. Trevor Mann était sur eux, émergeant de la foule comme une horrible bête à moustache.
« Oh non », grogna Emily.
« Emily », dit Trevor de sa voix prétendument amicale, « vous n’avez pas oublié concernant ces impôts que vous devez sur votre maison, n’est-ce pas ? Parce que ce n’est certainement pas mon cas. »
« Le maire m’a accordé un délai », répondit Emily. « Vous étiez à la réunion, Trevor. Je suis surprise que vous ayez manqué ça. »
« Je m’en fiche si le maire Hansen a dit qu’il n’y avait pas d’urgence pour les rembourser, cela ne dépend pas de lui. Cela dépend de la banque. Et j’ai été en contact avec eux pour les informer de votre occupation illégale de la maison et de l’entreprise illégale que vous dirigez. »
« Vous êtes un crétin », dit Daniel en faisant face à Trevor d’un air protecteur.
« Laisse », dit Emily, qui posa une main sur son bras. La dernière chose dont elle avait besoin était que Daniel s’emporte.
Trevor esquissa un sourire suffisant. « Le délai du maire Hansen ne durera pas longtemps et ne tiendra certainement pas d’un point de vue légal. Et je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour m’assurer que votre B&B coule et ne refasse plus jamais surface. »
CHAPITRE TROIS
Emily observa Trevor qui s’éloignait dans la foule.
Dès qu’il fut parti, Daniel se tourna vers Emily, un air de profonde inquiétude sur le visage. « Ça va ? »
Emily ne put s’en empêcher. Elle plongea dans son large torse, pressant son visage dans son pull. « Qu’est-ce que je vais faire ? » dit-elle d’une voix haletante. « Les impôts vont ruiner mon affaire avant qu’elle n’ait même commencé. »
« Hors de question », dit Daniel. « Je ne laisserais pas ça se produire. Trevor Mann n’a jamais montré d’intérêt pour ta propriété jusqu’à ce que tu arrives et la transformes en quelque chose de convoitable. Il est simplement jaloux de voir à quel point ta maison est bien mieux que la sienne. »
Emily essaya de rire à sa blague, mais ne réussit à émettre qu’un faible gloussement. L’idée de quitter Daniel et retourner à New York sur un échec lui pesait lourdement sur l’esprit.
« Il a raison, cependant », dit Emily. « Ce B&B ne fonctionnera jamais. »
« Ne parle pas comme ça », dit Daniel. « Tout ira bien. Je crois en toi. »
« C’est vrai ? », dit Emily. « Parce que je crois à peine en moi. »
« Alors, peut-être qu’il est maintenant temps de commencer. »
Emily leva les yeux pour croiser ceux de Daniel. Son expression honnête lui donna le sentiment que, éventuellement, elle pourrait vraiment le faire.
« Eh », dit Daniel, les yeux brillant soudain malicieusement. « Il y a quelque chose que je veux te montrer. »
Daniel ne paraissait pas découragé par sa morosité. Il la prit par la main et la tira à travers la cohue, la menant dans la direction de la marina. Ensemble, ils descendirent sur les quais.
« Tadam ! », s’exclama Daniel, en désignant d’un geste le bateau magnifiquement restauré qui s’agitait sur l’eau.
La dernière fois qu’Emily avait vu l’embarcation, elle était à peine en état de naviguer. Maintenant elle luisait comme si elle était neuve.
« Je n’arrive pas à y croire », balbutia-t-elle. « Tu as réparé le bateau ? »
Daniel