Pour Toujours et A Jamais . Sophie Love
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Читать онлайн книгу Pour Toujours et A Jamais - Sophie Love страница 8
Emily hocha de la tête, agissant comme si ses mots ne touchaient pas l’angoisse dans son cœur.
« Mais vraiment, c’est bon », ajouta M. Kapowski. « J’ai le sommeil léger. »
« Bien, d’accord », dit Emily, réalisant que le faire parler était un plan d’action pire que de le laisser insatisfait de sa chambre. « Alors, que puis-je vous faire pour le petit-déjeuner ? »
« Œufs et bacon, si ce n’est pas trop demander », dit Mr Kapowski. « Frits. Et des toasts. Avec des champignons. Et des tomates. »
« Pas de problèmes », dit Emily, qui s’inquiétait de ne pas avoir tous les ingrédients qu’il venait de lister.
Emily se précipita dans la cuisine, réveillant immédiatement Mogsy et Rain. Les deux chiens commencèrent à japper pour avoir leur petit-déjeuner, mais elle ignora leurs gémissements tout en se précipitant vers le réfrigérateur, où elle vérifia ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle fut soulagée de voir qu’elle avait du bacon, même s’il n’y avait pas de champignons ou de tomates. Au moins il y avait du pain dans la panière, un surplus que Karen, du magasin général, avait déposé l’autre jour, et des œufs qu’elle pouvait se procurer grâce à Lola et Lolly.
Regrettant son choix de chaussures, Emily sortit précipitamment par la porte de derrière, traversa l’herbe couverte de rosée, et alla au poulailler. Lola et Lolly se pavanaient dans leur enclos. Elles inclinèrent toutes deux la tête au bruit de ses pas approchants, s’attendant à ce qu’elle les approvisionne en maïs frais.
« Pas encore, petites poulettes », dit-elle. « M. Kapowski passe en premier. »
Elles lui donnèrent des coups de bec par mécontentement, tandis qu’Emily se précipitait vers le poulailler où elles déposaient leurs œufs.
« Vous vous moquez de moi », marmonna-t-elle alors qu’elle regardait à l’intérieur pour ne rien y découvrir. Elle tourna le visage vers les poules, mains sur les hanches. « De tous les jours où vous ne pondez pas, vous avez choisi aujourd’hui ! »
Ensuite, elle se souvint de tous les essais d’œufs pochés qu’elle avait entrepris la veille. Elle avait dû en utiliser au moins cinq ! Elle leva les mains au ciel. Pourquoi Daniel m’a-t-il fait m’inquiéter pour les œufs pochés ? pensa-t-elle avec frustration.
Emily retourna à l’intérieur, déçue de ne pas pouvoir fournir le petit-déjeuner que monsieur Kapowski voulait ce jour-ci aussi, et elle commença à faire griller le bacon. Que ce soit dû à son anxiété ou son manque d’expérience, Emily semblait incapable d’exécuter même les tâches simples. Elle renversa le café sur tout le plan de travail, puis laissa le bacon sous le grill pendant trop longtemps, de telle façon que les bords étaient croustillants et noirs. Le nouveau grille-pain – un remplacement de celui qui avait explosé et abîmé la cuisine – paraissait avoir des réglages bien plus délicats que le dernier, et elle réussit à brûler le toast aussi.
Quand elle regarda ce qu’elle avait produit, le petit-déjeuner fini dans l’assiette, Emily fut loin d’être satisfaite. Elle ne pouvait pas servir repas en désordre. Elle alla donc dans la buanderie et racla le tout dans les gamelles des chiens. Au moins avec les chiens nourris c’était une chose de cochée sur sa liste des choses à faire.
De retour dans la cuisine, Emily essaya encore une fois de créer le repas que Mr Kapowski avait commandé. Cette fois-ci, s’assembla mieux. Le bacon n’était pas trop cuit. Le toast n’était pas brûlé. Elle espérait juste qu’il lui pardonnerait pour les ingrédients manquants.
Elle jeta un regard à sa montre et vit que cela faisait presque trente minutes, et son cœur palpita.
Elle hâta de retourner dans la pièce.
« Nous y voilà, monsieur Kapowski », dit Emily, réapparaissant dans la salle à manger avec le plateau du petit-déjeuner. « Je suis désolée pour l’attente. »
Elle se rendit compte, tandis qu’elle approchait de la table, que M. Kapowski s’était endormi. Incertaine si elle devait être soulagée ou ennuyée, Emily posa le plateau et commença à faire marche arrière silencieusement pour sortir de la pièce.
La tête de M. Kapowski se souleva soudain. « Ah », dit-il, en jetant un coup d’œil au plateau. Le petit-déjeuner. Merci. »
« Je crains de ne pas avoir d’œufs, ou de tomates, ou de champignons aujourd’hui », dit-elle.
M. Kapowski parut déçu.
Emily sortit dans le couloir pour prendre quelques profondes respirations. La matinée avait été incroyablement pleine de travail, compte tenu de la somme d’argent qu’elle allait finalement toucher pour ses efforts. Si elle voulait maintenir l’affaire, elle devrait devenir un peu plus efficace. Et elle avait besoin d’une alternative au cas où Lola et Lolly aient un autre jour sans œufs.
À ce moment précis, il émergea de la salle à manger. Il s’était écoulé moins d’une minute depuis qu’elle lui avait servi la nourriture.
« Est-ce que tout va bien ? », demanda Emily. « Avez-vous besoin de quelque chose ? »
Une fois encore, M. Kapowski semblait réticent à parler.
« Hum…la nourriture est un peu froide. »
« Oh », dit Emily, en panique. « Par ici, laissez-moi la réchauffer pour vous. »
« En fait, c’est bon », dit M. Kapowski. « Il faut que je monte, vraiment. »
« D’accord », dit Emily, qui se sentit découragée. « Vous avez une chose agréable de prévue pour la journée ? » Elle essayait de sonner comme une hôtesse de B&B plutôt qu’une fille affolée, même si elle se sentait bien plus comme la seconde.
« Oh, non, je voulais dire qu’il faut que je rentre chez moi », corrigea M. Kapowski.
« Vous voulez dire que vous libérez la chambre ? », demanda Emily, décontenancée.
Elle sentit un frisson froid se propager à travers son corps.
« Mais je vous avais inscrit pour trois nuits. »
M. Kapowski avait l’air embarrassé.
« Je, hum, juste besoin de rentrer. Je paieraien une fois, cependant. »
Il semblait être pressé de partir et même quand Emily suggéra de lui faire une réduction sur le prix des deux petits-déjeuners qu’il n’avait pas mangés, il insista pour seulement payer la note en entier et partir sur-le-champ. Emily se tint à la porte et le regarda s’éloigner en voiture, en se sentant comme une incompétente absolue.
Elle ignorait combien de temps elle était restée là debout, déplorant le désastre qu’avait été son tout premier client, mais elle s’avisa du bruit de son portable sonnant à l’intérieur. Grâce à la réception terrible qu’elle avait dans la vieille maison, le seul endroit où Emily pouvait capter le réseau était à côté de la porte d’entrée. Elle avait une table spéciale dans le hall juste pour son téléphone – une très belle pièce ancienne,