Pour L’éternité, et un Jour . Sophie Love
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Emily et ses amis se rendirent dans la ville voisine afin d'aller dans une parfumerie qu’Amy voulait voir depuis des années.
« Ils font le parfum spécifiquement pour toi », expliqua Amy en conduisant. « Un parfum sur mesure pour une femme unique. »
« Ça a l’air… » Emily s'arrêta. Elle voulait dire inutile mais se ressaisit de la dernière seconde. Au lieu de cela, elle termina par un modeste et peu convaincant, « …amusant. »
« Tout le monde fait ça de nos jours », ajouta Jayne depuis le siège arrière. « Ce serait tout simplement grossier de ne pas le faire. »
Manifestement excitée par le voyage, Amy se gara et puis prit Emily par les épaules et la dirigea dans le magasin, sautillant à chaque pas.
La dame au comptoir les accueillit avec un sourire chaleureux. Emily fut reconnaissante quand Amy prit l'initiative. Elle n'avait guère envie d'interagir. Son esprit était toujours bloqué sur les amis de Daniel.
« Tiens », dit Amy en passant une lamelle odorante sous le nez d'Emily. « Qu'est-ce que tu penses ? Orange sanguine. »
Emily plissa le nez. « Je ne pense pas que ce soit très moi. »
« Non, j’imagine que ça ne l’est pas », dit Amy. Elle baissa la tête et commença à regarder les autres options de parfums.
« Tu sembles distraite », dit Jayne à Emily.
« Désolée », répondit Emily. « Je suis juste en train de…réfléchir. »
« Pas aux parfums, je suppose », demanda Jayne. « Allez, Em. Tu sais que tu peux tout me dire. »
Emily secoua la tête. « Je ne veux pas le dire. Je ne veux pas passer pour une garce. »
Jayne lui lança un regard. « Honnêtement, c'est à moi que tu parles. Je suis la Reine des Garces. Je doute que tout ce que tu pourrais me dire puisse même paraître assez méchant à mes oreilles. »
Juste à cet instant-là, Amy approcha précipitamment et attrapa Emily par les bras. Elle tapota un peu de parfum sur son poignet.
« Sens ! », s’exclama-t-elle avec excitation.
Emily renifla. Le parfum était frais et floral. « C'est beaucoup mieux », dit-elle.
Amy esquissa un grand sourire. « D'accord. J'ai saisi. J'ai la fragrance parfaite pour compléter ça. » Elle partit à la hâte et baissa la tête avec la jeune fille derrière le comptoir pendant qu'elles parcouraient avec effervescence les échantillons.
« Alors » ? » insista Jayne auprès Emily. Elle n’allait manifestement pas laisser tomber.
Emily soupira bruyamment. « C’est juste ces gars à l’hôtel. »
« Les sangliers qui avaient l'air de n'avoir pas pris de douche depuis une semaine ? »
« Oui, ceux-là », répondit Emily. Elle mordit sa lèvre. « Eh bien, ce sont les amis de Daniel. Ses témoins. »
« Oh, mon Dieu ! », s’écria Jayne dans une exclamation théâtrale. « Ils vont être sur les photos ? »
Emily sentit ses joues brûler. La réaction horrible de Jayne la faisait se sentir encore plus mal.
« C'est juste la manière dont il me cache ces éléments de son passé », expliqua Emily. « Jamais de la vie je n'aurais imaginé que ses meilleurs amis seraient comme ça. »
« Moi non plus », répondit Jayne. « Je pensais que ce seraient des genres de bûcherons bien bâtis. »
Emily enfonça sa tête entre ses mains. « Maintenant j’aurais aimé l’avoir laissé demander à son patron », répondit-elle sombrement. « J’aurais préféré des mains tachées de peinture plutôt que ces trois-là »
Amy approcha avec un autre échantillon de parfum, l’air concentré. Sans même parler, elle attrapa le bras d'Emily et déposa le nouveau parfum à l'intérieur de son poignet, sur le premier. Amy renifla. Fronça les sourcils. Renifla à nouveau. Puis sourit.
« Je pense que je l'ai », dit-elle.
Emily sentit. « Ouais, c'est sympa », répondit-elle d'une voix terne.
« Tu ne l’aimes pas ? », demanda Amy.
« Ce n'est pas ça », l’interrompit Jayne. « Emily a rencontré les témoins aujourd'hui. »
Amy leva un sourcil. « Oh ? Les insaisissables amis de Daniel ? »
Jayne saisit le bras d'Amy. « Tu ne devineras jamais. Ce sont ces trois du vestibule ! »
Les yeux d’Amy s’écarquillèrent. « Ceux sur lesquels j'ai presque déchaîné les enfers ? »
« Les mêmes. »
Amy regarda alors Emily. « Oh chérie. Je suis désolée. »
Emily grimaça de nouveau. Les amis de Daniel étaient des mufles, mais elle révélait un aspect très malveillant à la fois de sa personnalité et de celle de ses amies. Elle savait qu'ils étaient critiques et mesquines. Mais elle ne pouvait s’en empêcher.
« Écoute », dit Amy, prenant les choses en main, comme elle avait souvent coutume de le faire. « Pourquoi n’en finissons-nous pas avec ici, maintenant que nous avons trouvé le parfum, pour retourner à l’hôtel ? Nous pouvons prendre quelques verres, délier un peu les langues de chacun. Ensuite, nous irons au fond des choses pour toi. Découvrir ce qui se trame. Qui ils sont, ce qu'ils font. Apprendre des potins croustillants. »
« C'est pour les potins croustillants que je suis inquiète », répondit lugubrement Emily. « Je ne comprends pas comment Daniel peut être ce qu'il est avec ce passé mystérieux et ces amis étranges. Rien de tout cela ne correspond. Il y a comme un jeune Daniel qui détestait sa vie chez lui, faisait l'école buissonnière et avait presque fugué, celui qui était ami avec ces trois-là. Ensuite, il y a le Daniel du Tennessee, celui qui eut un enfant et tabassé un gars jusqu’au sang. Ni l'un ni l'autre ne sont mon Daniel. Ça me rend folle. »
Amy lui tapota l'épaule. « Tu as juste la trouille pour le mariage. Ça va. Tout le monde a un passé. »
« Mais tout le monde ne le dissimule pas comme Daniel le fait. »
« Il est juste embarrassé », dit Jayne. « Je le serais si c'étaient mes amis ! » Elle gloussa.
Emily