L’Amour Comme Ça . Sophie Love

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L’Amour Comme Ça  - Sophie Love Les Chroniques de l’Amou

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pendant ton temps libre ? », demanda-t-elle à Glen, voulant à tout prix changer le cours de la conversation.

      Glen mit du temps à répondre, une autre chose que Keira prit comme un mauvais signe. Qui ignorait ses hobbies ? Ou ce qu’il aimait faire en dehors de son travail ?

      « Je regarde le sport », dit-il enfin.

      « Tu regardes », répéta Keira. « Sans jouer ? »

      Glen rigola. « Sûrement pas. Je ne veux pas de blessure. Je préfère être spectateur. »

      « C’est… » Keira se débattit pour trouver un mot. Celui pour lequel elle opta était probablement le contraire de ce qu’elle voulait dire. « …intéressant. »

      « Et toi ? », demanda Glen.

      C’était la première fois qu’il lui posait une question, et Keira fut presque surprise. « Oh, eh bien, je suis journaliste, alors je passe beaucoup de mon temps libre à lire », commença-t-elle.

      Glen la coupa immédiatement. « Je lis aussi. Le Wall Street Journal principalement. »

      Réalisant que son temps de parole lui avait été arraché, Keira sentit son cœur se serrer. Elle se remit à pousser ses pâtes. « Cool. »

      Bryn se pencha alors sur la table. « Nous parlions justement de plans », dit. « Ce que nous voulons atteindre dans cinq ans. Keira, et toi ? »

      Si Bryn le lui avait demandé la veille, Keira aurait été certaine que ce qu’elle voulait pour les cinq prochaines années, c’était passer autant de temps que possible avec Shane. Acheter la maison de leurs rêves ensemble. Peut-être même se marier et avoir des enfants. Mais ce rêve était désormais anéanti.

      Keira se contenta de hausser les épaules. « J’aimerais voyager. Voir le monde. Dans cinq ans, je veux avoir mis les pieds sur tous les continents au moins une fois. »

      Bryn applaudit. « C’est génial, sœurette. »

      Glen pouffa. « Voyager est tellement surfait ces jours-ci, maintenant que nous avons la technologie pour tout cartographier. Je veux dire pourquoi passer des heures dans un tube en aluminium à voler dans le ciel, à polluer l’atmosphère, quand vous pouvez voir le monde depuis le confort de votre propre maison ? La réalité virtuelle est à ses balbutiements pour le moment, mais en cinq ans elle va décoller. Un casque de cinquante dollars remplacera des centaines de dollars gaspillés pour des vols. »

      Seul Malcolm acquiesça d’un signe de tête. Son expression révélait qu’il trouvait le propos de Glen provocateur. Bryn, d’un autre côté, eut l’air horrifiée par sa déclaration et elle adressa à Keira un regard d’excuse. Keira jeta seulement à sa sœur un regard impassible, comme pour dire j’avais dit que ce serait terrible.

      « Et toi alors, Glen ? », demanda Bryn, piétinant pour sauver la conversation. « Si tu n’es pas un fan de voyage, à quoi penses-tu que tes cinq prochaines années vont ressembler ? »

      Tout le monde tourna son attention vers le comptable. Il fit craquer les articulations de ses doigts.

      « J’ai tout prévu », dit-il avec assurance. Il leva son index. « Une femme dans un an. », puis il passa au doigt suivant. « Notre maison familiale de rêve dans la banlieue l’année d’après. » Il désigna les deux doigts suivants. « Deux enfants, dix-huit mois d’intervalle. Un garçon, une fille », puis finalement il remua son pouce. « Et un chien. »

      Keira soupira profondément. Elle avait su avant même d’avoir quitté l’appartement de Bryn qu’elle n’allait pas trouver quelque chose ressemblant à de la romance à ce rendez-vous. Mais il y avait encore eu une lueur d’espoir. Juste une petite étincelle que quelqu’un qui rayonnait aussi brillamment que Shane puisse apparaître dans sa vie à l’improviste, transformant son monde aussi rapidement que Shane lui-même l’avait fait.

      Mais elle réalisait maintenant, avec une amère déception, qu’elle avait été idiote d’avoir même eu cette idée. Shane était unique. Un sur un million. Non, un sur un milliard. Son rendez-vous avec Glen venait de confirmer ses pires craintes.

      Elle ne retrouverait jamais un amour comme ça.

      CHAPITRE TROIS

      Keira n’avait d’autre choix que de retourner au bureau le lendemain matin. Un cœur brisé n’était pas une raison valable pour manquer le travail pour commencer, et deux jours d’affilée semblait vraiment être une prise de libertés. De plus, elle ne voulait pas passer une autre journée à se morfondre dans des cafés, et elle ne voulait absolument pas se laisser persuader de participer à un autre des plans stupides et farfelus de Bryn ! Le dernier, celui du rendez-vous chez Gino, avait laissé un goût très amer dans la bouche de Keira.

      Malgré son impression d’avoir un sombre nuage pluvieux et gris planant au-dessus de sa tête, Keira réussit à se vêtir et à se préparer pour la journée. Habituellement, elle se sentait plus forte quand elle s’habillait pour le travail, mais aujourd’hui, elle se sentait comme une imposteure, même si elle avait opté pour l’une des tenues les plus décontractés parmi ce qui était disponible dans sa garde-robe d’affaires.

      En quittant l’appartement de Bryn, Keira vit que Nina lui avait envoyé un message de soutien.

      Tout le monde attend ton retour avec impatience.

      Keira sourit. Elle était heureuse d’avoir une amie aussi bien que Nina. Malgré la différence d’âge entre elles, elles semblaient très en phase. Et Nina avait eu une carrière si brillante dans le monde de l’écriture qu’elle était aussi un excellent mentor pour Keira.

      Quand Keira entra dans le siège de Viatorum, elle fut surprise par l’atmosphère immédiatement différente à l’intérieur. Avant, il y avait toujours eu un air de panique au bureau, une sorte de stress invisible qui imprégnait tout le lieu. Par le passé, peu importait à quel point elle était de bonne humeur en entrant, il n’y avait aucune chance que, en partant, elle ne se sente pas fatiguée, stressée et angoissée.

      Mais bien sûr, la différence était que désormais Joshua ne travaillait plus au magazine. Grâce à Keira, il avait été licencié par Elliot. C’était incroyable la différence que cela avait fait sur les lieux. Ils semblaient même plus confortable, même si les carreaux étaient du même blanc immaculé qu’auparavant, l’open-space toujours aussi résonnant. Il n’y avait qu’une seule différence visible, nota Keira ; toutes les portes des salles de réunion et des bureaux qui bordaient l’espace étaient ouvertes. Elle pouvait voir Heather, l’assistante d’Elliot, taper sur un ordinateur dans son bureau. À l’intérieur de la salle de conférence, plusieurs membres du personnel étaient engagés dans une réunion qui semblait joyeuse plutôt que guindée et embarrassée. À l’époque de Joshua, ces portes étaient toujours fermées, agissant comme une barrière physique entre le personnel supérieur et le personnel subalterne.

      « C’est Keira ! », dit quelqu’un, et soudain les têtes se retournèrent pour la regarder.

      À la grande surprise de Keira, quelqu’un se mit à applaudir.

      Elle sentit le rouge lui monter aux joues alors que de plus en plus de gens se levaient de leurs bureaux et commençaient à se joindre aux applaudissements. Était-ce ce que Dorothy avait ressenti

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