Tu Es À Moi. Victory Storm
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Je n’avais aucun doute à ce sujet.
Il ferait tout pour me détruire. Mais seulement après uneconfession complète pour qu’il découvre jusqu’à quel degré j’étaisparvenue en agissant de cette manière pendant tout ce temps.
“Donne-moi ton portable”, souffla-t-il d’une voix basse à un pasde moi, tendant sa main.
Je donnai un rapide coup d’œil à l’écran, regrettant les anciensportables où il suffisait d’appuyer sur une touche facile àidentifier du bout des doigts, au lieu d’être tout visuel.
Il ne me restait plus qu’à faire “Envoi” avec le pouce.
J’allais le faire, lorsque la main d’Aleksej parvint rapidementjusqu’à moi.
Je n’eus que le temps de déplacer le bras pour l’éviter mais,simultanément, un coup de feu retentit dans la villa.
Je ne me rendis pas compte du projectile qui venait dans madirection, lorsqu’une violente douleur au niveau la poitrine mecoupa la respiration et, me poussant en arrière, me fitbasculer.
Les talons de mes chaussures perdirent leur point d’appuihabituel et, avant que je puisse agripper le bras d’Aleksej, jebasculai dans le vide.
Je perçus à peine le contact des doigts d’Aleksej avant decommencer à plonger vers ma propre fin.
La dernière chose dont je me souvins était son nom que jeprononçai faiblement, comme un appel à l’aide désespéré et puis…la douleur.
La douleur seule me fit sentir encore vivante, malgré la ballelogée à quelques centimètres de mon sternum et les chocs répétéssur les marches de l’escalier au bas duquel je roulai.
Et puis le noir absolu.
2
Quarante-huit heures s’étaient écoulées depuis cet épisode defolie qui avait eu lieu chez moi.
Des heures passées à pester contre moi-même pour ne pas m’êtrerendu compte de la duplicité de Danielle Stenton, alias KendraPalmer.
Comment avais-je pu être aussi naïf ?
Comment avais-je pu ne pas m’apercevoir de sa véritable nature?
J’avais bien eu quelques soupçons !
Était-il possible que la beauté de cette femme m’ait ébloui aupoint d’en perdre la tête jusqu’à devenir stupide et aveugle ?
Moi qui m’étais toujours flatté d’avoir un sixième sensinfaillible pour repérer les escrocs et les menteurs.
Mon Dieu, je ne pouvais pas y croire : j’avais eu une tellepersonne à mes côtés pendant huit longs mois sans m’enapercevoir.
En vérité, je m’étais laissé prendre par cette envie furieuse decoucher avec elle et de faire plier son caractère rebelle etarrogant !
J’avais été tellement aveuglé par mon désir et ses manièresfuyantes et provocantes à la fois de rester auprès de moi, que j’enavais perdu la raison.
Je me doutais bien que cette proximité pouvait devenirdangereuse, mais Kendra était toujours si excitante que je nepouvais que la garder à mes côtés.
Je me répétais sans cesse que je n’avais été qu’un idiot car,dès le début, j’avais perçu quelque chose de retors en elle.
Dès notre première rencontre, alors qu’elle s’était jetée devantles roues de ma voiture tandis que le chauffeur sortait lentementdu parking, j’avais compris que cet accident était arrangé.
J’étais descendu du véhicule avec la furieuse envie de fairepayer sa plaisanterie à la victime, prêt à la menacer si elle avaitcommencé à parler de porter plainte.
Quand subitement je l’avais vue.
Elle. Par terre. Le genou endolori, heurté par la voiture, et lebras éraflé pour se protéger le visage en tombant surl’asphalte.
Malgré la situation, j’avais été fasciné par son corps à couperle souffle, enveloppé dans une robe noire et très courte qui nelaissait pas de place à l’imagination.
Mon chauffeur l’avait aidée à se relever pendant qu’ellel’insultait pour l’avoir renversée.
Puis, m’approchant d’elle, je lui avais demandé si elle allaitbien.
En moins d’un instant je m’étais retrouvé prisonnier de ses yeuxgris magnifiques, chargés de menaces comme un ciel couvertannonçant l’orage.
Son visage délicat et ses longs cheveux châtains qui couvraiententièrement son dos découvert avaient attisé mon désir de latoucher, qu’elle fût mienne.
Pour ces raisons, je lui avais proposé de la conduire àl’hôpital ; mais elle s’était aussitôt raidie et effrayée,affirmant qu’elle allait parfaitement bien, même si elle avait dumal à marcher. Je saisis la balle au bond et l’invitai dans l’hôteloù je séjournais.
Elle avait accepté, mais ce que je croyais être le prélude d’unenuit de folies au lit, s’était révélé exactement l’opposé.
Elle avait fait quelques difficultés à me donner son nom,Danielle Stenton, et lorsque je m’étais aventuré un peu, ellem’avait arrêté immédiatement, disant qu’elle n’avait pas accepté deme suivre pour se faire conduire au lit mais simplement pour avoirdes soins, mettre de la glace sur son genou endolori et bénéficierd’un lit chaud où passer la nuit, seule.
Je n’étais pas parvenu à obtenir d’elle la raison pour laquelleune femme aussi avenante pouvait avoir besoin d’un endroit oùpasser la nuit, mais j’avais compris tout de suite que cet accidentn’était qu’un prétexte pour me soutirer de l’argent.
Le lendemain, le fait qu’elle me demandât un prêt ne m’avait passurpris.
J’avais naturellement refusé, mais elle m’avait surpris enproposant de travailler pour moi.
Ce n’était pas une demande de sa part et, de mon côté, je nepouvais pas refuser.
Une faiblesse que j’allais payer très cher étant donné queKendra avait découvert beaucoup de choses sur mon compte. En plus,l’avoir conduite chez moi était l’apogée de cette histoiredélirante car c’était là où je conservais mes biens et mes affairesles plus importantes.
En cet instant précis je compris que, jouant sur les sentiments,Kendra était parvenue à obtenir ce dont elle avait besoin : entrerdans la villa et profiter de la liberté que je lui accordais pourme trahir et employer tout ce qu’elle pouvait amasser contremoi.
Et tout ça pour tirer un coup !
Quel idiot !
J’étais encore en train de ressasser mes erreurs, lorsque Kendraouvrit les yeux.
Après que les médecins m’eussent annoncé son réveil imminent, jem’étais