La Mort et Un Chien. Фиона Грейс
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— Oh non. C’est… branché !
Lacey avait récemment appris lors d’une expédition pour acheter des antiquités à Shoreditch à Londres que branché n’était pas un compliment à utiliser à la place d’élégant, mais qu’il avait plutôt un sous-entendu frivole, prétentieux et arrogant.
— J’aime ça, répliqua Lacey. C’est très bien conçu. Même Saskia serait d’accord.
— Attention. Tu ne voudrais pas te faire piquer, ajouta Gina, faisant un mouvement d’esquive exagéré pour éviter un gros cactus à l’aspect piquant.
Lacey lui lança un tsss et se rendit au comptoir, qui était fait de bronze poli, et avait une vieille machine à café assortie qui devait sûrement être ornementale. Malgré ce que Gina avait entendu, il n’y avait pas un seul homme qui ressembla à un catcheur debout derrière, mais une femme avec une coupe au carré déstructurée, teinte en blond et un débardeur blanc qui soulignait sa peau dorée et ses biceps saillants.
Gina vit le regard de Lacey et fit un signe de tête aux muscles de la femme dans un tu vois, je te l’avais dit.
— Que puis-je vous servir ? demanda la femme avec l’accent australien le plus prononcé que Lacey ait jamais entendu.
Avant que Lacey n’ait pu demander un cortado, Gina lui donna un coup de coude dans les côtes.
— Elle est comme toi ! s’exclama Gina. Une Américaine !
Lacey ne put s’empêcher de rire.
— Hum… non, elle ne l’est pas.
— Je viens d’Australie, corrigea la femme avec bonhomie.
— Vraiment ? demanda Gina, l’air perplexe. Mais vous parlez exactement comme Lacey pour moi.
Le regard de la femme blonde se reposa instantanément sur Lacey.
— Lacey ? répéta-t-elle, comme si elle avait déjà entendu parler d’elle. Vous êtes Lacey ?
— Euh… ouais… dit Lacey. Il était assez bizarre pour elle que cette étrangère la connaisse, d’une façon ou d’une autre.
— Vous possédez le magasin d’antiquités, c’est ça ? ajouta la femme, en posant le petit bloc-notes qu’elle tenait et en glissant son crayon derrière son oreille. Elle tendit la main.
Encore plus déconcertée, Lacey hocha la tête et prit la main qu’on lui tendait. La femme avait une forte poigne. Lacey se demanda brièvement si les rumeurs par rapport au catch avaient quelque chose de vrai après tout.
— Désolée, mais comment savez-vous qui je suis ? l’interrogea Lacey, alors que la femme levait et baissait vigoureusement le bras avec un large sourire.
— Parce que chaque local qui vient ici et qui se rend compte que je suis une étrangère me parle immédiatement de vous ! Comment vous avez aussi déménagé de l’étranger pour venir ici toute seule. Et comment vous avez créé votre propre magasin à partir de rien. Je pense que tout le Wilfordshire nous encourage à devenir les meilleures amies.
Elle serrait encore vigoureusement la main de Lacey, et quand cette dernière parla, sa voix trembla à cause des vibrations.
— Alors vous êtes venue au Royaume-Uni seule ?
Finalement, la femme lâcha sa main.
— Ouais. J’ai divorcé de mon mari, puis j’ai réalisé que divorcer de lui ne suffisait pas. Vraiment, j’avais besoin d’être de l’autre côté de la planète par rapport à lui.
Lacey ne put s’empêcher de rire.
— Pareil. Enfin, similaire. New York n’est pas exactement autre bout du monde, mais vu comme est le Wilfordshire, parfois on a l’impression que ça pourrait tout aussi bien l’être.
Gina se racla la gorge.
— Je peux avoir un cappuccino et un sandwich au thon ?
La femme sembla se rappeler soudainement que Gina était là.
— Oh. Je suis désolée. Où sont mes bonnes manières ? Elle tendit sa main à Gina. Je suis Brooke.
Gina ne croisa pas son regard. Elle serra mollement la main de Brooke. Lacey perçut les vibrations de jalousie qu’elle émettait et ne put s’empêcher de sourire en son for intérieur.
— Gina est ma partenaire de crime, dit Lacey à Brooke. Elle travaille avec moi dans mon magasin, m’aide à trouver du stock, emmène mon chien pour des sorties, me transmet toute sa sagesse en matière de jardinage, et m’a généralement permis de rester saine d’esprit depuis que je suis arrivée à Wilfordshire.
La moue jalouse de Gina fut remplacée par un sourire penaud.
Brooke sourit.
— J’espère avoir ma propre Gina aussi, plaisanta-t-elle. C’est un plaisir de vous rencontrer toutes les deux.
Elle reprit le crayon derrière son oreille, ce qui permit à ses cheveux blonds et lisses de se remettre en place.
— Alors, ce sera un cappuccino et un sandwich au thon… dit-elle en prenant note. Et pour vous ? Elle regarda Lacey, dans l’expectative.
— Un cortado, dit Lacey en regardant le menu. Elle parcourut rapidement tout ce qui était proposé. Il y avait un large éventail de plats à l’air très savoureux, mais en réalité le menu se composait uniquement de sandwiches aux descriptions fantaisistes. Celui au thon que Gina avait commandé était en fait un “croque-monsieur au thon rouge et au cheddar fumé au bois de chêne”. Hum… La baguette à la purée d’avocat.
Brooke nota la commande.
— Et pour vos amis à quatre pattes ? ajouta-t-elle, pointant son crayon entre les épaules de Gina et Lacey vers l’endroit où Boudicca et Chester tournaient en rond dans leur tentative de se renifler l’un l’autre. Un bol d’eau et des croquettes ?
— Ce serait génial, dit Lacey, impressionnée de voir à quel point la femme était arrangeante.
Elle ferait une excellente hôtelière, pensa Lacey. Peut-être travaillait-elle dans l’hôtellerie en Australie ? Ou peut-être était-elle juste gentille. Dans tous les cas, elle avait fait une bonne première impression à Lacey. Peut-être les habitants du Wilfordshire obtiendraient-ils ce qu’ils voulaient et que toutes deux deviendraient de bonnes amies. Lacey avait toujours besoin de plus d’alliés !
Elle et Gina partirent choisir une table. Parmi les meubles de terrasse vintage, elles avaient le choix entre s’asseoir à une table faite d’une porte, avec des trônes réalisés dans des souches d’arbres, ou d’une des alcôves, qui étaient faites de moitié de barques sciées et remplies d’oreillers. Elles choisirent l’option la plus sûre – une table de pique-nique en bois.
— Elle a l’air absolument charmante, dit Lacey en se glissant sur le banc.
Gina