Presque Disparue. Блейк Пирс

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Presque Disparue - Блейк Пирс

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Elle se dit que la décision de cette femme ne serait pas son seul moyen pour se sortir de là. Il y avait d'autres moyens de s'échapper et de prendre un nouveau départ. Mais pour l'instant, il semblait que ce soit le seul restant. La société de croisières lui avait donné un non catégorique. Enseigner l'anglais, son autre idée, était impossible sans les qualifications adéquates, et les obtenir était trop onéreux. Il lui faudrait économiser pendant un an de plus pour avoir l'espoir de commencer et, à l'heure actuelle, elle n'avait pas le temps de se le permettre. La semaine dernière, ce choix lui avait été arraché.

      « Alors, Cassandra, vous avez grandi à Millville, dans le New Jersey ? Votre famille y vit toujours ? demanda finalement Maureen.

      — Je vous en prie, appelez-moi Cassie, répondit-elle, et non, ils ont déménagé. » Cassie serra ses mains plus fermement, inquiète de la direction que prenait l'entretien. Elle ne s’était pas attendue pas à ce qu'on l'interroge en détail sur sa famille, mais maintenant elle se rendait compte qu'ils auraient bien évidemment besoin d'informations sur la vie familiale d'une postulante car les filles au pair vivent et travaillent chez les clients. Elle devait réfléchir rapidement, car bien qu'elle ne voulait pas mentir, elle craignait que la vérité ne compromette sa candidature.

      « Et votre sœur aînée ? Vous dites qu'elle travaille à l'étranger ? »

      Au soulagement de Cassie, Maureen passa à la section suivante. Elle avait réfléchi à ce qu'il fallait dire si on lui posait la question, faisant avancer sa propre cause d'une manière qui n'exigerait aucun détail vérifiable.

      « Les voyages de ma sœur m'ont certainement motivée à accepter un poste à l'étranger. J'ai toujours voulu vivre dans un autre pays et j'adore l'Europe. Surtout la France, car je parle assez bien la langue.

      — Vous l'avez étudiée ?

      — Oui, pendant deux ans, mais j'étais habituée à la langue avant ça. Ma mère a grandi en France et faisait de la traduction à la pige de temps en temps quand j'étais plus jeune, alors ma sœur et moi avons grandi avec une bonne compréhension du français parlé.

      Maureen posa une question en français : — Qu'espérez-vous apprendre en travaillant comme fille au pair ?

      Cassie fut heureuse de pouvoir répondre avec aisance : — D'apprendre davantage sur la vie dans un autre pays et de pouvoir améliorer mes compétences linguistiques ».

      Elle espérait que sa réponse impressionnerait Maureen, mais elle resta impassible en finissant de lire les documents.

      « Vous habitez toujours chez vos parents, Cassie ? »

      Retour sur la vie de famille... Maureen se doutait-elle qu'elle cachait quelque chose ? Il faudrait qu'elle réponde prudemment. Partir à 16 ans, comme elle l'avait fait, attirerait surement l'attention d'un recruteur. Pourquoi si jeune ? Y avait-il des problèmes à la maison ? Elle avait besoin de dresser un tableau plus joli qui laisse entrevoir une vie de famille normale et heureuse.

      « Je vis seule depuis l'âge de vingt ans , dit-elle, sentant son visage rougir de culpabilité.

      — Et en travaillant à mi-temps. Je vois que vous avez une recommandation de la part de Primi ? C'est un restaurant ?

      «—Oui, j'étais serveuse là-bas ces deux dernières années. » Ce qui était, heureusement, vrai. Avant cela, elle avait occupé une pléiade d’autres boulots, et même un court passage dans un bar du coin, alors qu'elle peinait à payer la part de son loyer ainsi que ses études à distance. Primi, son emploi le plus récent, avait été le plus agréable. L'équipe du restaurant ressemblait à la famille qu'elle n'avait jamais eue, mais il n'y avait pas d'avenir là-bas. Son salaire était faible et ses pourboires n'étaient guère meilleurs ; le commerce dans cette partie de la ville était difficile. Elle avait prévu de passer à autre chose quand le moment serait venu, mais quand sa situation empira, cela devint urgent.

      « De l'expérience en matière de garde d'enfants ? » Casse sentit son ventre se nouer tandis que Maureen la surveillait par-dessus ses lunettes.

      « J'ai… j’ai travaillé dans une garderie pendant trois mois, avant de commencer avec Primi. La référence se trouve dans le dossier. Ils m'ont donné une formation de base sur la sécurité et les premiers soins, et ils ont vérifié mes antécédents », bégaya-t-elle, espérant que ce serait suffisant. Il ne s'agissait que d'un poste provisoire, en remplacement d'une personne en congé maternité. Elle n'aurait jamais pensé que ce serait un tremplin vers un débouché ultérieur.

      « J'ai également organisé des fêtes pour enfants au restaurant. Je suis une personne très sympathique. Je veux dire, je m'entends bien avec les autres, et je suis patiente…

      Les lèvres de Maureen se raidirent. —Quel dommage que votre expérience ne soit pas plus récente. De plus, vous n'avez pas de certification officielle en matière de garde d'enfants. La plupart des familles exigent des qualifications ou, tout au moins, plus d'expérience. Ça va être difficile de vous placer avec si peu. » Cassie la regarda avec désespoir. Elle devait le faire, quoi qu'il en coûte. Le choix était clair. S'enfuir... ou se laisser piéger dans un cycle de violence qu'elle croyait avoir échappé à jamais en quittant la maison.

      Les bleus sur la partie supérieure de son bras avaient mis quelques jours à s'épanouir, sombrement définies, de sorte qu'elle pouvait voir chaque marque de poing à l'endroit où il l'avait frappée. Son petit ami, Zane, qui avait promis à leur deuxième rendez-vous qu'il l'aimait et la protégerait quoi qu'il arrive.

      Quand les vilaines marques apparurent, elle se souvint, avec une chair de poule picotant sa colonne vertébrale, qu'elle avait eu des bleus presque identiques au même endroit il y a dix ans. Ce fut, d'abord, son bras. Puis son cou, et enfin son visage. Également infligés par un prétendu protecteur - son père.

      Il avait commencé à la frapper à l'âge de douze ans, après que Jacqui, sa sœur aînée, s'était enfuie. Avant cela, Jacqui avait porté le poids de sa colère. Sa présence avait protégé Cassie du pire.

      Les bleus de Zane étaient toujours là ; il leur fallait du temps pour s'estomper. Elle portait des manches longues pour les cacher pendant l'entretien, et elle avait trop chaud dans le bureau étouffant.

      « Y a-t-il un autre endroit que vous pourriez recommander ? demanda-t-elle à Maureen.

       Je sais que c'est la meilleure agence locale, mais pourriez-vous me suggérer un site en ligne où je pourrais postuler ?

      — Je ne peux pas recommander de site web, dit Maureen fermement. Trop de candidats ont eu des mauvaises expériences. Certains se sont retrouvés dans une situation où leurs horaires de travail n'étaient pas respectés, ou bien on s'attendait à ce qu'ils fassent des tâches ménagères subalternes en plus de s'occuper des enfants. C'est injuste pour toutes les personnes concernées. J'ai aussi entendu parler de filles au pair qui ont été maltraitées d'autres façons. Alors, non.

      — S'il vous plaît, y a-t-il quelqu'un dans vos registres qui pourrait considérer ma candidature ? Je suis une travailleuse acharnée et prête à apprendre, je peux facilement m'intégrer. S'il vous plaît, donnez-moi une chance. »

      Maureen se tut un moment, puis tapota sur son clavier, en fronçant les sourcils.

      « Votre famille, que pense-t-elle du fait que vous voyagiez pendant un an ? Avez-vous un petit ami, quelqu'un que vous laissez derrière vous ?

      — J'ai

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