Les Destinés. Морган Райс

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Les Destinés - Морган Райс

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part les vagues semblaient déterminées à les entrainer plus loin vers le large. Royce savait qu’ils ne devaient pas laisser cela arriver. Au loin, ils couleraient, mourraient de soif, ou seraient des proies faciles pour une autre créature des profondeurs. Leur seul espoir résidait sur le fait d’atteindre la terre ferme.

      — Ramez plus fort, cria Royce, essayant de les encourager. Nous avançons.

      C’était le cas, mais très lentement. Pour Ember, ils n’étaient qu’un point perdu dans l’immensité de l’océan. Ce point se déplaçait en direction des îles, mais à peine plus vite qu’il ne l’aurait fait s’il avait été poussé par une marée contraire. Malgré tout, ils se rapprochaient de plus en plus, au milieu de la brume, des rochers et de l’immensité de l’eau.

      — Nous y sommes presque, dit Mark.

      Le ton de son ami reflétait son optimiste. Empruntant pour un moment le point de vue d’Ember, Royce observa le labyrinthe de récifs autour des îles, les courants tourbillonnants autour d’eux semblant presque impatients de tirer vers le fond tout navire qui s’approcherait de trop près.

      La plus proche des îles avait des plages à ses extrémités, mais ces plages étaient entourées de rochers et de récifs, avec des vagues venant se briser sur ceux-ci bien trop violemment. Royce décida qu’il vaudrait peut-être mieux en choisir une autre, en évitant complètement cette première île, malgré le danger et l’urgence de leur situation.

      Puis Gwylim se mit à hurler, un hurlement long et grave comme un avertissement. Cette plainte fut suffisante pour que Royce fasse revenir Ember vers le radeau, ce qui lui donna l’avantage de sa vue pendant qu’elle scrutait aux alentours de leur embarcation. De là-haut, Royce put repérer la silhouette dans l’eau qui s’avançait vers eux…

      — La créature ! hurla-t-il en reprenant pleinement tous ses sens, alors même que la bête sortait de l’eau en spirales sinueuses, exposant un corps d’anguille, des nageoires comme des lames et des dents brillantes au soleil.

      Elle plongea dans l’eau près du radeau, et une vague s’abattit sur eux, faisant presque chavirer le frêle esquif. Une partie de Royce devina que c’était l’intention de la créature ; peut-être avait-elle décidé que ces aspirants marins seraient plus inoffensifs une fois tombés dans l’eau.

      Ne sachant pas réellement quoi faire d’autre, il tira l’épée de cristal.

      La créature sortit de l’eau une fois de plus et Royce la frappa, ne pouvant l’atteindre que lorsqu’elle s’élevait au-dessus de lui. La chose plongea son regard vers lui, comme si elle essayait de trouver ce qui lui causa cette douleur. Elle lança ses mâchoires grinçantes en direction de Royce, et celui-ci sauta aussi loin que le radeau le permettait, frappant dans le même geste son adversaire monstrueux. Gwylim participait également au combat, bondissant sur la bête toute dents dehors.

      Le monstre s’élança une fois encore et Royce esquiva l’attaque, sentant la force de l’impact des nageoires de la chose s’écraser contre son armure. Il devina que sans cette protection il aurait fini tranché en deux, mais même ainsi, il eut le souffle coupé, tombant à genoux l’espace d’un instant.

      La créature amorça une nouvelle attaque et Royce savait qu’il n’aurait aucune chance d’esquiver cette fois.

      Bolis s’interposa, sa lance improvisée à la main, la lançant de toutes ses forces comme un harpon sur une baleine, visant la tête du monstre. Il atteignit le Wyrm des mers dans l’un de ses yeux massifs, lui faisant pousser un cri qui résonna à travers l’eau au moment même où la chose heurtait Bolis, le propulsant hors du radeau.

      À la surprise de Royce, Neave se jeta tête la première, le saisissant et le tirant près du radeau. Il vit Mark se précipiter également, et ils arrivèrent juste à temps, remontant le chevalier qui saignait avant que de grandes mâchoires ne surgissent à l’endroit où il avait été une seconde auparavant. Royce sauta sur l’occasion, frappant à nouveau avec l’épée de cristal, et le sang coula à nouveau.

      Ce n’était pas suffisant ; le Wyrm des mers était tout simplement trop gros pour être tué avec les armes dont ils disposaient. Il plongea sous les vagues, et Royce put le voir s’éloigner grâce à Ember, ses anneaux glissant d’une vague à l’autre.

      — Il s’en va, dit Bolis, pressant la blessure sur sa poitrine.

      Royce secoua la tête.

      — Il n’abandonnera pas si facilement.

      — Mais il recule, insista le chevalier. Nous l’avons combattu, blessé, et maintenant il s’en va à la recherche de proies plus faciles.

      Royce secoua la tête.

      — Il n’y a pas d’autre proie dans les parages, et nous ne lui avons pas fait tant de mal que cela. Il ne fuit pas, il reprend des forces.

      Comme pour confirmer ses dire, l’énorme serpent fit demi-tour, nageant à nouveau dans leur direction.

      — Ramez ! s’exclama Royce. Notre seule chance est de ramer !

      Rengainant l’épée de cristal, il prit une rame et commença à pagayer vers le rivage de la première île, ne se souciant plus pour le moment de savoir s’ils finiraient écrasés contre les récifs ou entrainés vers le fond par les courants. Autour de lui, les autres semblaient avoir compris la situation et ramèrent de plus belle, peu importe à quel point ils étaient blessés.

      Royce sentit le moment où le courant attrapa leur radeau et l’entraînait vers le rivage. Derrière eux, la tête du Wyrm des mers dépassa la surface et la gueule du monstre s’ouvrit, prête à les avaler.

      Il regarda à travers les yeux d’Ember, apercevant un affleurement de rochers devant lui, visible d’en haut mais caché par les vagues. Royce pointa vers sa direction.

      — À droite !

      Chacun enfonça sa rame avec l’énergie du désespoir, menant le radeau vers la droite alors que le courant continuait à le propulser vers l’avant. Ils contournèrent les rochers, les évitant de justesse, et Royce jeta un coup d’œil en arrière pour voir le serpent de mer s’empêtrer entre eux, se tortillant pour se libérer avant de tourner et de replonger dans les profondeurs.

      À ce moment-là, Royce cherchait déjà d’autres récifs. Ils étaient trop près de l’île maintenant pour espérer changer d’avis, et le courant les entraînait inexorablement vers la côte. La seule chance était d’esquiver les rochers du mieux qu’ils pouvaient.

      — À gauche ! ordonna Royce.

      Ils firent à nouveau usage de leurs rames et réussirent à éviter une autre série de rochers, mais il y avait maintenant un récif devant eux, et Royce ne voyait plus aucun moyen de le contourner.

      — Préparez-vous ! cria-t-il aux autres et il les vit saisir le radeau juste au moment où il heurtait les rochers sous la surface. Royce se retrouva projeté en avant, et pour la deuxième fois ce jour-là, il fut dans l’eau, luttant pour retrouver la surface.

      Mark avait eu raison au sujet de l’armure ; il était impossible que quelqu’un puisse nager avec, et pourtant ce n’était pas pire que de nager dans des vêtements ordinaires. Il s’élança vers la surface et s’échappa tandis que le courant continuait

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