Les Destinés. Морган Райс

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Les Destinés - Морган Райс

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une peau légèrement plus mate tatouée de signes bleus. Après que Matilde ait déclaré qu’elle partait, la décision de Neave avait été instantanée.

      La seule surprise venait de l’allure solide de Sir Bolis, chevauchant dans une armure aux bords de cobalt qui brillait là où ses plaques prenaient le soleil et qui proclamait sa richesse autant que son habileté au combat. Il était un peu plus âgé que Royce, et celui-ci était certain qu’il ne l’appréciait que légèrement plus maintenant qu’à son arrivée chez Earl Undine. Royce n’arrivait pas à comprendre pourquoi il avait fait ce voyage, mais il ne pouvait pas refuser son aide.

      Au-dessus de lui, son faucon, Ember, survolait la bruyère et, à travers ses yeux, Royce voyait la route qui l’attendait tracée de façon claire, sûre et ouverte jusqu’au port d’Ablaver. Une fois arrivés, Royce était sûr qu’ils trouveraient un bateau qui les emmènerait sur les Sept Îles, où d’après la sorcière Lori, le miroir de la Sagesse était caché.

      Là-bas, ils pourraient trouver son père.

      C’était une perspective qui remplissait Royce à la fois d’impatience et d’appréhension. Impatience, parce qu’il voulait trouver son père plus que tout autre chose à ce moment-là ; il avait besoin de le trouver s’il voulait le ramener pour mener la lutte contre les nobles. L’appréhension était due à l’endroit qu’ils auraient à visiter pour le trouver.

      — Êtes-vous sûr que l’on doive se rendre sur les Sept Îles ? demanda Sir Bolis.

      Royce haussa les épaules.

      — C’est ce que Lori a dit.

      Au-dessus de lui, le faucon cria comme pour confirmer. Earl Undine avait dit à Royce que son père était parti à la recherche du miroir, tandis que la sorcière avait indiqué à Royce l’emplacement du miroir.

      — Et vous allez traverser la mer seulement sur les dires d’une sorcière ? ajouta Sir Bolis.

      — Tu peux toujours rester derrière si tu veux, suggéra Mark, d’un ton qui disait qu’il ne faisait manifestement pas confiance au chevalier.

      — Et confier une tâche si importante à des criminels et une Picti ? s’offusqua Sir Bolis.

      Royce se demanda comment quelqu’un d’aussi jeune pouvait réussir à paraître aussi pompeux.

      — Tu as un problème avec mon peuple, envahisseur ? demanda Neave, tendant la main vers un couteau.

      — Ça suffit, dit Royce. Cela sera déjà assez difficile sans que nous nous disputions. Nous devons travailler ensemble.

      À sa grande surprise, les autres cessèrent de se quereller.

      — Ils te font confiance, dit Mark, tandis que les autres s’éloignaient un peu les uns des autres. Quand tu diriges, les gens suivent.

      — C’est pour ça que tu viens avec moi ? demanda Royce.

      Mark secoua la tête.

      — Tu sais que ce n’est pas le cas.

      — Même si tu penses que les Sept Îles sont dangereuses ?

      — Elles sont dangereuses, insista Mark. Il y a des créatures qui… sont loin d’être humaines. Il y a des sortes de trolls et des morts-vivants, et pire encore. Tu es sûr que c’est là que nous devons aller ?

      Comment Royce pourrait-il l’expliquer ? Comment pouvait-il expliquer ce qu’il avait vu avec Lori, la vieille femme redevenue jeune et connaissant tant de choses de l’avenir ? Elle lui avait dit où était son père, et Royce devait y aller, qu’importe la difficulté.

      — J’en suis sûr, répondit-il simplement.

      — Tu m’as sauvé la vie assez souvent, dit Mark. Où tu iras, je te suivrai.

      Royce ne pouvait pas dire à quel point il était reconnaissant d’entendre ça. Avec tout ce qu’ils devraient affronter… sauf que ce n’était pas les dangers à venir qui l’inquiétaient le plus. C’était ce qu’il avait laissé derrière lui. Il venait à peine de se fiancer avec Olivia, et ses pensées revenaient sans cesse à la fille d’Earl Undine, regrettant qu’ils n’aient pu passer plus de temps ensemble avant son départ… Et si son visage se transformait parfois dans son esprit, se rapprochant des traits de celui de Geneviève… eh bien, il pouvait chasser ces pensées.

      Royce continua, se concentrant sur le trajet qui l’attendait pour qu’il n’ait pas à penser à Geneviève, à la façon dont elle l’avait rejeté ou à la vitesse avec laquelle tout s’était passé avec Olivia.

      Il y pensait encore quand Ember descendit en piqué, ses serres s’enfonçant dans son épaule au moment d’atterrir. Elle cria, mais la voix que Royce entendit était celle de Lori, les mots de la sorcière lui parvenant clairement à l’esprit.

      — Suis l’oiseau, Royce. Elle te mènera à quelqu’un que tu dois rencontrer.

      Ember s’envola, et Royce suivit le faucon des yeux, se demandant à quel point la sorcière le contrôlait, et quelles étaient ses intentions. Elle lui avait déjà dit qu’elle voyait la violence et la mort dans son avenir, qu’elle le blâmait déjà en partie pour ce qui s’était passé dans le village. Royce n’avait aucune raison de penser qu’elle voulait l’aider.

      Sauf qu’elle semblait le faire, et puisqu’elle savait où était son père, la seule option s’offrant à Royce était de lui faire confiance. Royce suivit le faucon, planant à travers la bruyère vers un endroit où se tenait une longère au toit de chaume, de la fumée s’échappant devant l’entrée.

      Il y avait là un feu, et il semblait que tout, des meubles aux vêtements, y avait été brûlé, les restes fumaient encore en finissant de se consumer. Deux corps gisaient près du foyer, vêtus des restes de ce qui était des uniformes de soldats. Ils étaient tellement trempés de sang qu’il était difficile de voir de quel côté ils avaient été. Royce ne vit personne d’autre.

      — Ho-hé ? appela-t-il, en descendant. Il y a quelqu’un ?

      Il gardait sa main sur la poignée de l’épée de cristal, s’attendant à croiser des bandits, ou un autre ennemi. Il était clair que quelqu’un d’autre était venu ici tuer ces hommes, pas si longtemps auparavant, mais maintenant la maison semblait vide, la porte était ouverte comme si elle avait été enfoncée.

      Puis il entendit grogner dans l’ouverture, et se retourna pour faire face à une créature qui se tenait là, des grands yeux jaunes menaçant.

      — Loup ! cria Matilde en élevant son cheval.

      Mais il ne s’agissait pas tout à fait d’un loup. Cette créature était plus grande, et quelque chose dans sa forme tenait autant du renard que du loup. Ses dents étaient tout aussi longues, et ses griffes avaient l’air acérées. Il était couvert de sang, et il semblait évident que c’était le sang des hommes étendus là.

      — Pas un loup, dit Neave. Un bhargir, une créature magique.

      — Juste un gros loup, dit Sir Bolis, descendant de cheval et tirant son épée.

      —

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