Les Destinés. Морган Райс

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Les Destinés - Морган Райс

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Comment allons-nous trouver quelqu’un sinon ? demanda Royce.

      Même s’ils entraient dans les tavernes et demandaient discrètement, les nouvelles se répandraient rapidement. C’était peut-être encore mieux ainsi. Il éleva la voix.

      — S’il vous plait… qui nous emmènera dans les Sept Îles ?

      — Pourquoi veux-tu aller là-bas ? répondit une voix d’homme.

      L’homme qui s’avança portait les soies brillantes d’un marchand, et un ventre rebondi trahissant une vie bien trop facile.

      — J’ai des affaires là-bas, dit Royce, ne voulant pas en dire plus. Il y a des gens qui engageraient mes compétences et celles de mes compagnons.

      L’homme s’avança encore. Royce regarda son visage, cherchant tout signe que l’homme les avait reconnus. Mais il ne décela rien d’inquiétant.

      — Quelle genre d’affaire ? demanda l’homme. Vous êtes des bouffons, des jongleurs ?

      Royce réfléchit rapidement. Peut-être qu’ils ne pouvaient pas passer pour des mercenaires si facilement, mais ça…

      — Bien sûr, dit-il. Il évita de croiser le regard de Bolis. Nous avons rendez-vous dans les Sept Îles.

      — On a dû vous promettre une belle somme pour vous y rendre, dit le capitaine. Ce qui veut dire que vous pouvez payer, n’est-ce pas ?

      Royce sorti une petite bourse.

      — Jusqu’à un certain point.

      Si cela les amenait jusqu’à son père, il paierait toutes les couronnes qu’il avait sur lui et plus encore. Il jeta la bourse au capitaine.

      — Est-ce suffisant ? demanda Royce.

      C’était l’autre danger. Le capitaine pouvait prendre l’argent et partir en courant jusqu’à son navire, et si Royce faisait quoi que ce soit pour essayer de l’arrêter, cela ne ferait que montrer clairement qui ils étaient. Pendant un moment, tout sembla s’arrêter.

      Puis le capitaine hocha la tête.

      — Oui, ça suffira. Je vous emmènerai dans les Sept Îles en un seul morceau. Après ça, vous vous débrouillerez.

      CHAPITRE DEUX

      Geneviève s’éloigna de la ville encore toute étourdie, incapable de croire ce qui s’était passé au château d’Altfor. Elle y était allée pleine d’espoir, mais désormais elle avait l’impression de n’être pas plus qu’un fantôme. Elle avait pensé qu’une fois les forces du duc vaincues, et Royce victorieux, elle aurait pu aller vers lui, être avec lui.

      Au lieu de cela, ses pensées errantes la ramenèrent à la vision de la bague au doigt d’Olivia, proclamant ses fiançailles avec l’homme qu’elle aimait.

      Geneviève chancela alors que son pied s’accrochait au sol, la douleur se propageant dans sa cheville alors qu’elle se la tordait. Elle boitait désormais, comme pour en rajouter à sa misérable situation. Et personne aux alentours ne viendrait à son secours.

      — J’aurais dû écouter la sorcière, se dit-elle en marchant.

      L’énigmatique femme, Lori, avait essayé de l’avertir qu’elle ne trouverait que chagrin et déception en se rendant au château. Elle avait proposé à Geneviève deux chemins, et lui avait promis que celui qui ne menait pas à Royce était celui qui la rendrait heureuse. Geneviève ne l’avait pas crue, mais maintenant… c’était comme si son cœur avait disparu.

      Une partie d’elle se demandait s’il était encore possible d’emprunter cette deuxième voie, mais même si elle le désirait, Geneviève savait que cette possibilité avait disparu. Pas seulement parce que ce chemin ne se trouvait plus là où il était mais parce qu’elle avait vu ce qui s’était passé pour Royce et qu’elle ne pourrait jamais être heureuse avec quelqu’un d’autre.

      — Je dois aller à Fallsport, dit Geneviève.

      Elle espérait que la route qu’elle prenait la conduirait jusqu’à la côte. Éventuellement, elle y arriverait et y trouverait un bateau qui l’emmènerait là où elle devait aller.

      Sheila devait déjà être arrivée à Fallsport. Geneviève pourrait la rejoindre, et elles pourraient trouver un moyen de tirer le meilleur parti de tout ce qui s’était passé, en supposant que ce soit possible. Y avait-il réellement un moyen de tirer bénéfice d’une situation où elle portait l’enfant d’Altfor, où l’homme qu’elle aimait l’avait abandonnée, et où tout le duché avait sombré dans le chaos ?

      Geneviève ne le savait pas, mais peut-être qu’avec l’aide de sa sœur, elles pourraient trouver une solution.

      Elle continua à avancer, rongée par la faim, la fatigue commençant à s’accumuler jusque dans ses os. Cela aurait pu être plus facile si elle avait su exactement jusqu’où elle devait aller ou où elle pourrait trouver de la nourriture, mais au lieu de cela, la bruyère s’étirait à perte de vue devant elle.

      — Peut-être que je devrais m’allonger et mourir ici, dit Geneviève, et même si elle ne le pensait pas vraiment, il y avait une partie d’elle qui… non, elle ne penserait pas comme ça. Elle ne le ferait pas.

      Au loin, Geneviève crut voir des gens, mais elle s’éloigna d’eux, parce qu’il n’y avait aucun moyen que leur rencontre puisse apporter quoi que ce soit de bon pour elle. Une femme seule loin de tout, elle serait une proie rêvée pour n’importe quel groupe de déserteurs, de soldats ou même de rebelles. Et en tant qu’épouse d’Altfor, les gens de l’armée de Royce n’avaient pas plus de raisons de l’aimer que quiconque.

      Elle s’éloigna d’eux jusqu’à ce qu’elle soit certaine qu’ils soient hors de vue. Elle le ferait seule.

      Sauf qu’elle n’était plus seule, n’est-ce pas ? Geneviève posa la main sur son ventre, comme si elle pouvait sentir la vie grandir en elle. Le bébé d’Altfor, mais aussi le sien. Elle devait trouver un moyen de protéger son enfant.

      Elle continuait à marcher, tandis que le soleil commençait à s’estomper vers l’horizon, éclairant la bruyère de notes de feu. Un feu qui ne faisait rien pour garder Geneviève au chaud, cependant, et elle pouvait voir son haleine commencer à embuer l’air devant elle. La nuit allait être froide.

      Au mieux, elle devrait trouver un creux ou un fossé dans lequel se blottir, brûler la tourbe ou la fougère qu’elle pourrait rassembler pour faire un vrai feu.

      Au pire, cela signifierait qu’elle mourrait ici, gelée dans une lande qui n’avait aucune compassion envers les gens qui tentaient de la traverser. C’était peut-être mieux que d’errer sans but jusqu’à ce qu’elle meure de faim. Une partie de Geneviève voulait juste rester assise là et regarder les lumières danser sur la bruyère jusqu’à ce que…

      Au début, Geneviève réalisa que toutes les teintes orange et rouges du paysage autour d’elle n’étaient pas que le reflet du coucher du soleil. Là, au loin, elle pouvait voir une lumière qui semblait venir d’un bâtiment. Il y avait

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