Le Fils des Dragons. Морган Райс
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LE DON DU COMBAT (Tome 17)
TRILOGIE DES RESCAPÉS
ARENE UN: LA CHASSE AUX ESCLAVES (Tome 1)
DEUXIEME ARENE (Tome 2)
ARÈNE TROIS (Tome 3)
LES VAMPIRES DÉCHUS
AVANT L’AUBE (Tome 1)
MEMOIRES D'UN VAMPIRE
TRANSFORMATION (Tome 1)
ADORATION (Tome 2)
TRAHISON (Tome 3)
PREDESTINATION (Tome 4)
DÉSIR (Tome 5)
FIANÇAILLES (Tome 6)
SERMENT (Tome 7)
TROUVÉE (Tome 8)
RENÉE (Tome 9)
ARDEMMENT DÉSIRÉE (Tome 10)
SOUMISE AU DESTIN (Tome 11)
OBSESSION (Tome 12)
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CHAPITRE UN
La Reine Aethe s'agenouilla auprès de son mari et contempla sa silhouette inerte parmi ses larmes. En proie au chagrin elle avait perdu la notion du temps, le jour et la nuit ne faisaient plus qu'un, la nourriture que les serviteurs la suppliaient d’avaler avait un goût de cendres.
La pièce était richement décorée, ornée de tentures murales et de meubles en bois précieux provenant de tout le Royaume du Nord. Les coupes en or et les soieries ne faisaient aucune différence. Tout était gris et mort depuis que Godwin reposait, immobile, dans son lit.
"Quand se réveillera-t-il ?" demanda-t-elle au Docteur Jarran, qui se borna à secouer la tête et écarter ses doigts boudinés.
"J'ai pansé ses blessures du mieux que j'ai pu. Pour le reste, je regrette, je ne détiens pas la réponse."
"Alors à quoi servez-vous ?" demanda la Reine Aethe, son chagrin se muait en colère, désormais son seul réconfort. "Vous avez échoué à guérir ma fille. Vous ne pouvez pas soigner mon mari. A quoi servez-vous ? Sortez ! Retournez à vos incisions de furoncles et vos points de suture !"
Des mots durs, mais la vie était dure. Le monde était devenu un univers peuplé d'ombres inquiétantes qui la vidaient de ses forces, lui rendait la vie difficile. Personne ne pouvait réconforter Aethe en pareils moments. Bien que son époux soit entouré de serviteurs et de gardes, Aethe se sentait aussi seule qu’abandonnée en pleine nature.
"Pourquoi personne ne peut l'aider ?" se demandait-elle, agenouillée près du lit, mais sa question demeura sans réponse. Personne n'osa. Une folle pensée germa dans son esprit. "Où est Maître Grey ?"
C'était peut-être une question à laquelle personne ne pouvait répondre. Qui savait où se trouvait le mage, ce qu'il ferait ? Au prix d'un grand effort Aethe s’afficha à l'une des fenêtres de la chambre, elle fixa la tour qui flanquait le château, essayant de l'apercevoir. Bien sûr, il n'y avait personne, personne n'était là pour sauver Godwin.
Elle contempla Royalsport en contrebas. Le cours d’eau sinueux de la cité était désormais à marée haute, la scindant en une multitude d'îles, chacune abritant un quartier d'habitation. Une muraille ceinturait la majeure partie de la cité mais une partie s'étendait à l'extérieur, tel le ventre d'un homme enrobé débordant de sa ceinture. Des maisons insalubres flanquaient les murs d'enceinte et s'étendaient jusque dans la campagne. Les grandes Maisons surplombaient la cité : l'imposante Maison des Marchands jouxtait le marché, la Maison des Soupirs avec ses couleurs vives régnait sur le quartier des plaisirs, la Maison des Lettrés dont les flèches s'élevaient en spirales, et la Maison des Armes dont les fours crachaient de la fumée, forgeant des armes qui engendreraient la violence.
Depuis son poste d’observation, Aethe pouvait déjà voir les signes de cette violence, les chevaliers et les soldats qui campaient à l'extérieur de la cité, la foule dans les rues comptaient encore plus d'hommes violents que d'habitude. Des hommes de la noblesse et les soldats du roi, les ducs ou comtes disposaient de douzaines d'hommes à lui prêter, soumis à sa volonté.
Aethe tourna le dos ; ce spectacle lui était insupportable. Elle ne supportait plus rien.
"Réveille-toi, mon époux," dit-elle à voix basse en retournant près du lit. "Ton royaume a besoin de toi." Elle se pencha et déposa un baiser sur son front. "J'ai besoin de toi."
Son mari n'était plus l'homme de jadis, l'âge avait fait grisonner ses cheveux, ses muscles s'étaient empâtés. Aethe y était habituée, elle s'était faite à ces changements, les rides et les cheveux gris avaient modifié son apparence. Non, il était d'une pâleur mortelle, le teint presque aussi gris que sa barbe, son souffle, erratique. Le voir ainsi était au-dessus de ses forces.
Atrocement douloureux. Elle ne le supporterait pas davantage.
"Ne meurs pas. Rodry… ton fils est mort, Godwin." Aethe ne s'était jamais beaucoup préoccupée des fils de Godwin, ils lui rappelaient son premier mariage et combien il avait aimé sa première femme. Mais Rodry était le meilleur. Greave était étrange, obsédé par ses livres, quant à Vars … Aethe frissonna. "Quant à mes filles, Nerra est partie, et Erin guerroie comme un homme."
Ils avaient au moins sauvé Lenore. Elle était de retour, saine et sauve et mariée, elle qui n'aurait jamais dû être en danger, capturée. Aethe espérait simplement que son mariage avec Finnal serait heureux ; elle avait confiance, malgré la crise de nerfs de sa fille le jour de ses noces.
Mais il leur faudrait affronter la menace du Royaume du Sud. Aethe était convaincue qu'aucune armée ne pouvait traverser les eaux