Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner. T. M. Bilderback
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Après avoir mangé, Nicholas reposa sa serviette.
- Bon, qu’est-ce qu’il se passe ?
Jane lui sourit.
- Tu en dis quoi d’être papa ?
- Et bien, on en a déjà parlé et...
Il réalisa alors.
- Tu es enceinte ?
Elle acquiesça en souriant.
Il ne pouvait se défaire du large sourire sur son visage. Il s’approcha d’elle, la prit dans ses bras et l’embrassa. Puis, il l’étreignit pendant une minute et l’embrassa de nouveau. Il eut une idée malicieuse.
D’un air faussement sérieux, il la regarda dans les yeux et demanda :
- Tu es sûre qu’il est de moi ?
Elle lui jeta sa serviette à la figure.
Plus tard, au lit, il lui demanda depuis combien de temps elle était enceinte.
- Le docteur dit que ça fait plus ou moins deux mois. Ça ne nous donne que sept mois pour transformer la chambre d’ami en chambre pour enfant.
Les quatre mois suivants furent les plus heureux dans leurs deux vies. Ils arrangèrent la chambre d’enfant du mieux qu’ils purent sans connaître le sexe du bébé. Ils sécurisèrent la maison. Ils l’annoncèrent à leurs parents respectifs et à Mélissa, la sœur de Nicholas. Ils demandèrent au meilleur ami de Nicholas, Marcus Moore, qui était parti au FBI après que lui et Nicholas aient fini leurs études, d’être le parrain. Ils choisirent des prénoms, Stephen Nicholas si c’était un garçon et Madeline Louise si c’était une fille.
Durant la deuxième semaine de son sixième mois de grossesse, Jane fit une fausse-couche. Nicholas était de service et eut le message alors qu’il travaillait. Quand il arriva à l’hôpital, la fausse-couche était déjà terminée. Le docteur vint le trouver dans la salle d’attente avec d’autres mauvaises nouvelles.
Le bébé n’aurait pas survécu même s’il était né à terme. Jane avait un cancer ovarien à souche virulente qui progressait rapidement. Elle ne quitterait pas l’hôpital. Elle mourut trois semaines plus tard.
Nicholas était dévasté. Après les funérailles, Mélissa voulut qu’il passe quelques jours chez elle, mais il refusa. Marcus offrit de rester avec Nicholas pendant quelque temps, mais il refusa aussi. Il rentra chez lui seul.
Une fois à la maison, il se dirigea vers le placard où étaient rangées les bouteilles d’alcool, en sortit celle de Jack Daniels et alla dans la chambre d’enfant. Il s’assied dans le fauteuil à bascule qui ne bercerait jamais son enfant, à côté du berceau qui ne serait jamais utilisé, et se soûla jusqu’à tomber inconscient, les larmes coulant sur ses joues. Il resta ainsi durant trois jours, ivre et en pleurs, alternant entre la chambre d’enfant et ce qui avait été sa chambre et celle de Jane.
Le quatrième jour, ressentant encore les effets de ses souleries, il retourna au travail. Chaque policier lui présenta ses condoléances. Il les remercia tous puis s’installa à son bureau. Tandis qu’il passait en revue ses dossiers, il prenait de temps en temps une gorgée de la flasque qu’il avait apporté de chez lui. De temps à autre, il écrivait quelque chose dans l’un des dossiers ou passait un appel de relance.
Beaucoup des policiers avec qui il travaillait remarquèrent ce qu’il faisait... mais tout le monde pensait que Nicholas passerait vite à autre chose.
Après une semaine derrière son bureau, il fut appelé sur une affaire. Deux agents de police avaient répondu à un appel pour violence domestique, et il avait été désigné pour mener l’enquête. Quand il arriva sur les lieux, une jeune femme avait été sévèrement frappée par son petit ami, avec qui elle habitait. Son fils de six mois avait aussi deux gros hématomes sur le visage.
La femme raconta à Nicholas que son petit ami était le père de l’enfant. Il s’était soûlé et était devenu de plus en plus agressif au fur et à mesure qu’il buvait. Quand leur fils s’était réveillé de sa sieste et avait commencé à pleurer, le petit ami avait frappé le garçon deux fois avant qu’elle ne puisse intervenir. Quand elle s’était interposée, il avait commencé à la frapper. Puis il était parti.
Nicholas lui demanda où il aurait pu aller. La femme indiqua un bar du quartier et lui donna une description de l’homme.
Il ordonna à l’un des policiers de rester avec la femme et de l’emmener où elle le souhaitait, et prit l’autre policier avec lui pour aller au bar.
Le petit ami était assis au comptoir, en train de boire. Nicholas se dirigea vers lui, lui montra son badge et lui déclara qu’il était en état d’arrestation. Tandis qu’il menottait l’homme, il lui lut ses droits. L’homme avait un sourire narquois.
- Cette pute a eu ce qu’elle méritait, lança-t-il.
Nicholas et le policier l’escortèrent en dehors du bar.
- J’aurais dû la frapper encore plus, relança-t-il tandis qu’il était escorté. Cette connasse va comprendre qui porte la culotte à la maison. J’aurais dû noyer ce petit merdeux quand il est né. Lui et sa pute de mère !
Durant cette tirade, Nicholas ne fit aucun commentaire. Mais au lieu d’emmener l’homme à la voiture de patrouille, il le dirigea vers la ruelle à côté du bar.
- Où est-ce que tu m’emmènes, putain de flic ? demanda l’homme.
Nicholas le plaqua de toutes ses forces contre le mur de briques du bar, interrompant l’homme en plein milieu de sa phrase. Puis il lui mit des coups de poing, encore et encore, alternant entre le visage, l’estomac et les reins. Il s’arrêta seulement quand l’autre policier l’éloigna. L’homme s’effondra par terre, inconscient, saignant abondamment.
L’entrevue avec le chef des inspecteurs fut brève.
- Turner, vous avez de la chance. L’agent de police a appuyé votre histoire comme quoi l’homme résistait violemment à son arrestation, donc c’est du deux contre un. Mais je ne peux pas tolérer ce genre de comportement chez mes inspecteurs.
Le chef enleva ses lunettes et regarda Nicholas.
- Mais vous et moi savons que les circonstances de l’affaire vous ont mises en colère à cause de votre tragédie personnelle. Bon Dieu, Turner, vous l’avez presque tué !
Il fit une pause.
- Ce que je vais vous dire, c’est de vous à moi, de manière officieuse. Je ne vous en veux pas pour ce que vous avez fait. Ce type est un connard et il a eu ce qu’il méritait. Et ce que je dois vous donner comme sanction va à l’encontre de tous mes principes, mais comprenez que je n’ai pas le choix, ça vient d’en haut.
Il remit ses lunettes et regarda Nicholas.
- Inspecteur Turner, rendez-moi votre plaque et votre arme sur le champ.