Le Leurre Zéro. Джек Марс

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Le Leurre Zéro - Джек Марс Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro

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style="font-size:15px;">      Il réalisa alors que sa main s’était automatiquement glissée dans la poche de sa veste et avait agrippé son PPK. Il le relâcha. Il n’aurait pas besoin de son arme, pas ici. Il ne l’avait apportée que par simple mesure de précaution. Cependant, tandis que Zéro atteignait la porte d’entrée du chalet, il était vaguement conscient que sa minutieuse planification s’arrêtait là. Il avait imaginé ce scénario des centaines de fois, notamment durant les dernières heures qu’il avait passées allongé sur la congère et, pourtant, il n’avait aucun moyen de savoir avec certitude ce qui l’attendait derrière cette porte. S’il s’était agi d’un assaut, les choses auraient été bien plus simples ; généralement, il surgissait à l’intérieur, arme au poing et prêt à affronter n’importe quelle situation. Il tirait en premier et posait des questions ensuite.

      Cette fois-ci, cependant, il tourna simplement la poignée de la porte. Elle s’ouvrit facilement, car elle n’était pas fermée à clef. Il poussa la porte et enjamba le seuil prudemment. Comme il l’avait soupçonné depuis l’extérieur, la cabane était entièrement plongée dans le noir. Pourtant, le générateur vrombissait quelque part derrière lui.

      C’est un piège.

      Son cerveau eût à peine le temps d’enregistrer le message qu’il avait déjà fait un autre pas à l’intérieur. Une dalle sous son poids s’enfonça légèrement, pas plus de cinq ou six millimètres.

      Une plaque de pression.

      Zéro se figea.

      « Je ne relèverais pas ce pied si j’étais toi. » La voix lui était familière et pourtant lui semblait venir de toute part, comme si elle provenait d’un microphone multi-directionnel. « Lève les mains, s’il te plaît. »

      Zéro fit ce que la voix lui ordonnait. « Je ne suis pas armé », dit-il d’une voix rendue serrée et rauque pour avoir passé des heures de silence dans le froid dehors.

      « Si, tu l’es », le contredit simplement l’ingénieur. « Tu viens de passer environ quatre heures, allongé derrière une congère. Des caméras dissimulées dans deux des arbres étaient braquées sur toi. Le gros rocher que tu as dépassé il y a une centaine de mètres était en réalité un scanner corporel. Tu as un pistolet caché dans la poche droite de ta veste. Garde les mains levées et les piedsàterre. »

      Une lumière s’alluma et une LED blanche aveugla Zéro. Derrière celle-ci, une silhouette provenant d’une petite pièce arrière apparut.

      « Bixby », prononça Zéro.

      La silhouette se figea.

      Lentement, Zéro porta les mains à sa tête et fit ce qu’il aurait dû faire avant même d’entrer dans le chalet. Il saisit le tissu de sa cagoule et la retira. Ses cheveux étaient emmêlés et des mèches égarées étaient collées sur son front par la sueur.

      « Oh », s’exclama Bixby. La déception dans sa voix était palpable. « Je ne pensais pas qu’ils t’enverraient, toi, mais je suppose que j’aurais dû m’en douter.

      – Ce n’est pas le cas », insista Zéro calmement, les deux mains levées au niveau de ses oreilles. « Je te jure que ce n’est pas le cas. Personne ne m’a envoyé ici. Je suis venu ici de mon propre chef et je suis seul. »

      Bixby fit un pas en avant, en veillant à rester suffisamment à distance pour ne pas se faire attraper mais suffisamment proche pour que Zéro puisse le voir, à la limite du halo lumineux émis par la LED. La dernière fois que Zéro avait vu l’ingénieur et inventeur excentrique de la CIA, Bixby portait alors une chemise en soie douce violette sous un gilet noir à trois boutons. Il arborait toujours ses lunettes de marque à monture d’écaille mais ne portait qu’un simple tee-shirt en flanelle et un jean. Il ne s’était pas rasé depuis plusieurs jours et sa barbe grise naissante allait de pair avec la couleur poivre et sel de ses cheveux qui semblaient avoir été peignés à la hâte, plus par habitude et hygiène que par souci du résultat.

      Il avait des poches sous les yeux et sa peau était un peu jaunâtre. Zéro n’avait pas de mal à imaginer que Bixby n’avait pas dû beaucoup dormir ces deux derniers mois alors qu’il tentait d’échapper à la CIA.

      « Comment puis-je être sûr que tu me dis la vérité ? demanda prudemment Bixby.

      – Tu as bien dit que tu m’avais scanné non ? Si je suis armé, c’est par simple mesure de précaution. » Lorsqu’il prononça cette excuse à voix haute, il réalisa à quel point elle semblait ridicule, surtout pour un homme qui pensait que Zéro était là pour le tuer. « Je n’ai pas de téléphone. Pas de radio. Pas de traceur GPS. Tu l’aurais vu. »

      Bixby haussa légèrement les épaules. « Fais mieux.

      – On est amis.

      – On l’était.

      – On l’est », répliqua catégoriquement Zéro. Il pouvait voir dans les yeux de l’homme plus âgé que celui-ci souhaitait vraiment pouvoir le croire. Combien de fois Bixby l’avait-il préparé en vue d’une opération ? Combien de mauvaises blagues avaient-ils échangées ? La seule pensée que Zéro se trouvait ici pour l’assassiner était risible, du moins pour lui, mais Bixby ne pouvait pas être trop prudent. Pas après ce qu’il avait fait.

      Deux mois plus tôt, Zéro et son équipe avaient empêché une bande de mercenaires chinois et leur chef russe de faire exploser un réacteur nucléaire d’une des installations de Calvert Cricks. Bixby les avait aidés en réalisant des modifications sur une machine appelée OMNI, un supercalculateur de la CIA capable d’espionner n’importe quel téléphone portable, tablette, ordinateur, radio ou tout autre dispositif intelligent situé sur le territoire continental des États-Unis. Son existence même était destinée à des situations tout à fait exceptionnelles et son utilisation nécessitait des autorisations émanant des plus hautes instances ; cette machine était hautement immorale, illégale et follement coûteuse.

      Les modifications que Bixby avaient apportées à OMNI avaient également causé des dommages irréparables à ce fameux supercalculateur. Non seulement Bixby était le seul à avoir causé de tels dommages, mais il était également le seul à pouvoir les réparer, sauf que celui-ci s’était enfui et avait disparu de la circulation. Les deux hommes qui se trouvaient actuellement dans ce chalet ne doutaient pas un seul instant que, si la CIA posait la main sur Bixby, il n’y aurait pas d’arrestation, pas de procès et pas de peine de prison. Il n’y aurait qu’une balle entre les yeux et une tombe peu profonde, raison pour laquelle Zéro avait pris tant de précautions pour arriver là.

      « Comment as-tu réussi à me trouver ? demanda Bixby.

      – Est-ce que tu penses que tu pourrais désamorcer ce sur quoi je me trouve avant toute chose ? demanda Zéro en désignant la plaque de pression enfoncée sous son pied. Qu’est-ce que c’est, d’ailleurs ? Une mine ?

      – Bien sûr que non, répondit Bixby. Les mines, ça en met partout. Tu sais bien que ce n’est pas mon style.

      – Ah. » Une arme sonique selon toute vraisemblance. Si Zéro avait vu juste, soulever son pied de la plaque de pression déclencherait une explosion sonique soigneusement dirigée qui provoquerait instantanément des étourdissements, des nausées et une affreuse migraine, si ce n’était la rupture de ses organes internes.

      « Enlève ta veste », ordonna Bixby.

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