Le Leurre Zéro. Джек Марс

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Le Leurre Zéro - Джек Марс Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro

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saisit sa veste, se leva et l’enfila lentement. « Je suppose que si quiconque revenait ici, il n’y aurait plus personne. »

      Bixby sourit tristement. « Suppose donc ça. » Il ajouta une dernière fois : « Je suis désolé. »

      Zéro hocha la tête et se dirigea vers la porte. « Prends soin de toi, Bixby.

      – …Attends. »

      Zéro s’immobilisa à mi-parcours, une main sur la poignée de la porte, son cerveau imaginant immédiatement qu’il y avait un autre piège oublié.

      « Attends une seconde. » Bixby retira ses lunettes, se frotta les yeux et les reposa sur son nez. « Je… Je t’ai menti. Avant. Quand je t’ai dit que tu avais été la première personne à qui l’on avait implanté le suppresseur. »

      Zéro se retourna brusquement. « Quoi ? Tu as menti ?

      – Sous la menace de mort ? Oui, certainement, mais, bon, de l’eau a coulé sous les ponts. » Il gloussa légèrement malgré lui. « Le suppresseur qui t’a été installé n’était pas notre premier. Avant cela, il y a eu un autre prototype. Et il y a eu un unique essai humain. À peu près un an avant que ton suppresseur ne disparaisse de mon laboratoire. Un homme, début ou milieu de la trentaine. Affilié à l’Agence. »

      Une autre personne à qui on avait installé un suppresseur ? Soudainement, ce voyage valait entièrement le déplacement.

      « Un agent ? demanda Zéro.

      – Je ne sais pas.

      – Où se trouve-t-il ?

      – Je ne sais pas.

      – Qui était-il ?

      – Je ne le sais pas non plus.

      – Alors, que sais-tu ? demanda Zéro, exaspéré.

      – Écoute, pour moi, il n’était que le “sujet A”, déclara Bixby, sur la défensive, mais il y a bien eu quelque chose. Une fois la puce installée, alors qu’il se réveillait de l’anesthésie, le neurochirurgien l’a appelé Connor. Je m’en rappelle très clairement. Il a dit : « Savez-vous qui vous êtes, Connor ? »

      – Connor était son prénom ou son nom de famille ? demanda Zéro avec empressement.

      – Je ne sais pas. C’est tout ce que je peux te dire, lui répondit Bixby. Toi et moi savons très bien comment l’Agence procède et, à l’heure qu’il est, il est probablement mort depuis longtemps et toute trace de lui aura été détruite. Toutefois… qui sait, c’est peut-être une piste à suivre. Si tu creuses suffisamment. »

      Zéro opina. Il tenait quelque chose, il ne savait juste pas encore quoi. « Merci. » Il lui tendit une main que Bixby serra, probablement pour la toute dernière fois. L’ingénieur n’avait déjà pas été facile à trouver et il pouvait être sûr que, la prochaine fois, il ne ferait pas les mêmes erreurs. « S’il te plaît, sois prudent. Disparais. Va te faire bronzer sur une plage pour les vingt prochaines années. »

      Bixby sourit. « Je suis Irlandais. Je prends facilement des coups de soleil. » Son sourire s’estompa. « Bonne chance Zéro. J’espère que tu trouveras ce que tu cherches.

      – Merci. » Toutefois, tandis que Zéro retournait dehors dans le froid et dans la nuit incroyablement noire de la Saskatchewan, il ne put empêcher cette pensée de traverser son esprit :

      J’espère que je me souviendrai ce que je recherche.

      CHAPITRE DEUX

      Les funérailles du roi saoudien avaient été, comme on pouvait s’y attendre, assez opulentes. Du moins, celles-ci l’étaient, celles auxquelles le monde entier assisterait sur les chaînes d’informations. Les rites islamiques avaient, quant à eux, été honorés lors d’une cérémonie plus intime avec la famille proche. Ces obsèques étaient celles auxquelles assisteraient les chefs d’États, la noblesse saoudienne et les leaders industriels, celles qui se dérouleraient dans la cour dorée et marbrée du palais royal de Riyad. Ou, plus exactement, l’un des palais royaux, se rappela Joanna tandis qu’elle se tenait solennellement parmi les personnes endeuillées présentes, têtes baissées avec révérence et fronts perlant de sueur sous le soleil saoudien éclatant.

      Elle était la représentante des États-Unis, mais ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression de  ne pas être entièrement à sa place avec son blazer noir, son chemisier de soie noir au col impeccablement plié et sa jupe crayon noire. Combinée au fait que la température extérieure atteignait les vingt-six degrés, toute cette cérémonie était étouffante, même à l’ombre. Elle fit de son mieux pour n’en rien laisser paraître.

      Joanna Barkley était une femme pragmatique aussi bien dans ses idées que dans sa garde-robe. Elle était parfaitement consciente de cet aspect de sa personnalité, même si parfois les autres en doutaient. Adolescente, son ambition de devenir sénatrice de l’État de Californie avait été perçue comme une chimère, aussi bien par ses professeurs que par ses camarades et même par son procureur de père. Mais Joanna avait une idée très précise du chemin à parcourir et quelle était la trajectoire logique qui lui permettrait d’atteindre son objectif. C’était tout simplement écrit. Et à l’âge de trente-deux ans, elle avait réalisé son rêve – ou son objectif, selon elle – et avait été élue au Congrès des États-Unis comme la plus jeune sénatrice de l’histoire.

      Quatre ans plus tard, et un peu plus de deux mois auparavant, elle entra une seconde fois dans l’histoire lorsque le président Jonathan Rutledge la nomma vice-présidente. À trente-six ans, Joanna Barkley devint non seulement la première femme vice-présidente des États-Unis mais aussi la plus jeune à égalité avec John C. Breckinridge.

      Bien que profondément sensée et pragmatique, Joanna était toutefois perçue comme une douce rêveuse. Ses décisions politiques étaient accueillies avec la même dérision que l’avaient été ses aspirations de jeunesse – aspirations qu’elle avait réalisées et bien plus encore. Pour elle, la réforme du système de santé n’était pas impossible, mais nécessitait simplement une minutieuse planification et une mise en place incrémentale pour qu’elle soit couronnée de succès. Se retirer des conflits au Moyen-Orient, maintenir la paix, favoriser le commerce équitable, et même, pourquoi pas, prendre place dans le Bureau Ovale… rien de tout cela n’était impossible ou irréalisable.

      Du moins, pas à ses yeux. Ses détracteurs et rivaux, qui étaient assez nombreux, ne voyaient pas les choses de la même façon.

      Finalement la cérémonie touchait à sa fin et se clôturait par l’intervention d’un homme de grande stature, à la barbe grise et au nez crochu, qui murmurait une prière en arabe puis en anglais. Il était vêtu de blanc des pieds à la tête ; un prêtre, supposait Joanna, ou quelle que soit l’appellation qu’ils se donnaient. Elle n’avait pas les connaissances approfondies de la culture islamique qu’elle se devait d’avoir, et cela d’autant plus qu’à présent le succès de ces visites et missions diplomatiques étaient de sa responsabilité. Mais deux mois avaient été à peine suffisants pour se préparer, et son mandat avait été jusqu’alors un tourbillon d’événements, dont celui, non des moindres, qui avait été d’unifier la paix entre les États-Unis et les pays du Moyen-Orient.

      Le roi Ghazi d’Arabie

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