Voyages dans la basse et la haute Egypte pendant les campagnes de Bonaparte en 1798 et 1799. Vivant Denon

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Voyages dans la basse et la haute Egypte pendant les campagnes de Bonaparte en 1798 et 1799 - Vivant Denon

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Honneur soit donc rendu à ceux qui viennent aujourd'hui nous soulever la plus grande partie du voile qui nous cachait encore l'Égypte.

      De Londres à Paris. . . . . . . . . . . . . . 5 jours . . 6 louis d'or,

      De Paris à Lyon . . . . . . . . . . . . . . . 5 jours . . 6 do.

      De Lyon à Marseille, partie par le Rhône 6 jours . . 5 do.

      Paquebot de Marseille à Alexandrie . . . 18 do . . 10 do.

      D'Alexandrie au Caire par le Canal et le Nil 4 do. . . 2 do.

      Du Caire à Thèbes. . . . . . . . . . . . . . 10 do. . . 6 do.

       ___ ___

       48 35

      Séjour à Thèbes, au Caire, à Alexandrie, etc. 24 do . . 30 do.

      Retour à Londres . . . . . . . . . . . . . 48 do . . 35 do.

       _______________________

       Total . . . . . . . . 120 jours. . 100 louis.

       _______________________

      Cet ami des arts avait l'intention de fonder et de tenir à Thèbes, un caravansérail, ou une auberge à l'Européenne.

      Honneur à M. Denon qui, au péril de sa vie, est allé le premier de tous les savants de l'expédition de Bonaparte, au milieu du fracas des batailles, et dans l'incertitude du succès, visiter et dessiner des monuments qui ont fait l'admiration et l'étonnement des siècles passés.

      Il n'entre point dans mon objet de discuter ici le mérite ou l'extravagance de cette expédition. Contentons-nous de jouir de ses résultats dans le magnifique ouvrage qu'elle a déjà produit, en attendant l'ouvrage plus magnifique encore que prépare la Commission des arts et des sciences de l'Institut d'Égypte.

      Les talents de M. Denon sont déjà jugés par toute l'Europe. Sa touche, fine et spirituelle, l'exactitude de ses dessins, l'agrément de sa manière, étaient connus par les ouvrages qu'il a publiés antérieurement; et il passait généralement pour un des meilleurs dessinateurs existants. Ce dernier ouvrage met le comble à sa réputation d'artiste. On a peine à concevoir comment un homme seul a pu, en si peu de temps, et dans des circonstances tellement pénibles et fatigantes, exécuter un travail aussi prodigieux, et le rendre public d'une manière aussi brillante, en un espace de temps aussi court, (deux ans après son retour).

      La gravure a répondu aux talents du dessinateur. Si la réputation des Bertaux, des Coiny et des Malbête n'était pas déjà faite, les planches qu'ils ont gravées pour ce voyage leur assureraient l'immortalité.

      Quoique le style du voyageur soit souvent négligé, le journal du voyage n'en est pas moins rempli de charmes. M. Denon a su mêler l'enthousiasme avec la précision, et la gaîté avec l'érudition. Le récit de ses marches, celui des batailles dont il a été témoin, est vif, animé et plaisant, sans être dépourvu de sensibilité. On distinguera surtout la franchise et la candeur avec lesquelles il peint les excès de l'armée Française d'Égypte.

      On lui a reproché avec juste raison d'avoir écrit le journal de son Voyage, sans aucune division dans les matières, sans aucun repos, sans aucun chapitre, même sans table qui puisse faciliter la recherche des objets sur lesquels le lecteur peut désirer de revenir.

      J'ai essayé de remédier à cet oubli, en divisant par des intitulés en Italique, les divers objets que ce journal présente successivement.

      Après avoir ainsi fait la part des éloges que méritent l'écrivain, le dessinateur et les graveurs, il m'est pénible d'en venir à la critique: mais il est impossible de passer sous silence la manière défectueuse dont l'impression de l'ouvrage a été conduite. La dissonance de cette partie de l'exécution avec les autres, est choquante; et elle a d'autant plus droit de surprendre que c'est le premier imprimeur de France, le célèbre Didot aîné, auquel la partie typographique a été confiée.

      D'abord, le format, qui n'est propre par son énormité à entrer dans aucune bibliothèque, présente des marges inutiles d'une étendue prodigieuse, qui font croire que l'on a eu intention de spéculer sur l'empressement des lecteurs à se procurer le texte, afin de leur vendre surabondamment une quantité de papier blanc, et d'associer ainsi l'intérêt de l'ouvrage à l'intérêt du marchand. Il n'est pas nécessaire de faire un livre colossal parce qu'on y décrit des colosses.

      L'inconvénient de la grandeur de cette publication se fait encore sentir en Angleterre d'une autre manière. Les droits qui sont établis sur l'importation des livres étrangers, se perçoivent en raison de leur poids; aussi a-t-il fallu vendre cet ouvrage à Londres sur le pied de 21 guinées; et sans doute il y sera bientôt à 25, et peut-être 30, car les deux premières éditions de Paris en ont été enlevées aussitôt qu'elles ont été achevées, et l'on n'aura bientôt plus que des planches retouchées.

      La difficulté de lire cette édition a obligé d'en faire une petite en trois volumes in 12mo., pour ceux qui craindraient de se disloquer le col, de se casser les reins, ou de se crever les yeux, en lisant l'original.

      Cette petite édition a l'inconvénient d'être encore plus défectueuse que l'autre; car, outre les mêmes fautes, elle en a qui lui sont propres, notamment à la page 41, où la dernière ligne de la page 22 de la grande édition a été totalement oubliée.

      Dans l'impossibilité où j'étais de copier toutes les planches de l'édition de Paris, et voulant faire une édition de ce voyage plus portative et moins dispendieuse que l'original, j'ai choisi de préférence les dessins qui intéressent le plus les artistes et les savants. J'ai mis de côté les vues inutiles des côtes de la Méditerranée, les représentations des batailles des Français et des Mamelouks, les vues des villes Égyptiennes modernes, les costumes et les portraits des personnages principaux du pays qui ont eu des relations avec l'armée Française, comme étant d'un intérêt beaucoup inférieur: mais je crois n'avoir rien omis des monuments de l'antiquité, ainsi qu'on en jugera par la nomenclature qui suit. Il suffit de dire que mes planches ont été

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