Isidora. George Sand
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Nous avions apparemment échappé au danger réel ou imaginaire qui me procurait l'honneur de l'accompagner, car elle paraissait plus tranquille, et elle me dit d un ton railleur: «Tu fais une drôle de mine, mon pauvre chevalier. Vraiment, tu es le chevalier de la triste figure!
—Vous devez avoir furieusement raison, beau masque, lui répondis-je, car, grâce à vous, c'est la première fois que je me trouve à pareille fête. Maintenant vous n'avez plus besoin de moi, permettez moi de vous souhaiter beaucoup de plaisir et d'aller à mes affaires.
—Non pas, dit-elle, tu ne ne quitteras pas encore, tu m'amuses.
—Grand merci, mais...
—Je dirai plus, tu m'intéresses. Allons, ne fais pas le cruel, et crains d'être ridicule. Si tu me connaissais, tu ne serais pas fâché de l'aventure.
—Je ne suis pas curieux, permettez que je...
—Mon pauvre Jacques, tu es d'une pruderie révoltante. Cela prouve un amour propre insensé. Tu crois donc que je te fais la cour? Commence par t'ôter cela de l'esprit, toi qui en as tant! Je ne suis pas éprise de toi le moins du monde, quoique tu sois trop joli garçon pour un pédant!
—A ce dernier mot, je vois bien que j'ai l'honneur d'être parfaitement connu de vous.
—Voilà de la modestie, à la bonne heure! Certes, je te connais, et je sais ton goût pour la botanique. Ne t'ai-je pas vu entrer dans une certaine serre où, depuis quinze jours, tu étudies le camélia avec passion?
—Qu'y trouvez-vous à redire?
—Rien. La dame du logis encore moins, à ce qu'il paraît?
—Vous êtes sans doute sa femme de chambre?
—Non, mais son amie intime.
—Je n'en crois rien. Vous parlez comme une soubrette et non pas comme une amie.
—Tu es grossier, chevalier discourtois! Tu ne connais pas les lois du bal masqué, qui permettent de médire des gens qu'on aime le mieux.
—Ce sont de fâcheux et stupides usages.
—Ta colère me divertit. Mais sais-tu ce que j'en conclus?
—Voyons!
—C'est que tu voudrais, en jouant la colère, me faire croire qu'il y a quelque chose de plus sérieux entre cette dame et toi que des leçons de botanique.
—Sérieux? Oui, sans doute, rien n'est plus sérieux que le respect que je lui porte.
—Ah! tu la croîs donc bien vertueuse?
—Tellement, que je ne puis souffrir d'entendre parler d'elle en ce lieu, et d'en parler moi-même à une personne que je ne connais pas, et qui...
—Achève! «Et dont tu n'as pas très-bonne opinion jusqu'à présent?»
—Que vous importe, puisque vous venez ici pour provoquer et braver la liberté des paroles?
—Tu es fort aigre. Je vois bien que tu es amoureux de la dame aux camélias. Mais n'en parlons plus. Il n'y a pas de mal à cela, et je ne trouverais pas mauvais qu'elle te payât de retour. Tu n'es pas mal, et tu ne manques pas d'esprit; tu n'as ni réputation, ni fortune, c'est encore mieux. Je pardonnerais à cette femme toutes les folies de sa jeunesse, si elle pouvait, sur ses vieux jours, aimer un homme raisonnable pour lui-même et s'attacher à lui sérieusement.
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