LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан

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LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан

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Eh bien ! Tant mieux, après tout ! s’écria-t-il. Je n’ai jamais eu affaire qu’à des mazettes… Pour me combattre moi-même, j’avais dû me bombarder chef de la Sûreté… Cette fois je suis servi !… Voilà un homme qui me met dans sa poche… en jonglant, pourrait-on dire… Si j’arrive, du fond de ma prison, à éviter ses coups et à le démolir, à voir le vieux Steinweg et à lui arracher sa confession, à mettre debout l’affaire Kesselbach, et à la réaliser intégralement, à défendre Mme Kesselbach et à conquérir le bonheur et la fortune pour Geneviève… Eh bien vrai, c’est que Lupin… sera toujours Lupin… et, pour cela, commençons par dormir…

      Il s’étendit sur son lit, en murmurant :

      – Steinweg, patiente pour mourir jusqu’à demain soir, et je te jure…

      Il dormit toute la fin du jour, et toute la nuit et toute la matinée. Vers onze heures, on vint lui annoncer que Me Quimbel l’attendait au parloir des avocats, à quoi il répondit :

      – Allez dire à Me Quimbel que s’il a besoin de renseignements sur mes faits et gestes, il n’a qu’à consulter les journaux depuis dix ans. Mon passé appartient à l’histoire.

      À midi, même cérémonial et mêmes précautions que la veille pour le conduire au Palais de Justice. Il revit l’aîné des Doudeville avec lequel il échangea quelques mots et auquel il remit les trois lettres qu’il avait préparées, et il fut introduit chez M. Formerie.

      Me Quimbel était là, porteur d’une serviette bourrée de documents.

      Lupin s’excusa aussitôt.

      – Tous mes regrets, mon cher maître, de n’avoir pu vous recevoir, et tous mes regrets aussi pour la peine que vous voulez bien prendre, peine inutile, puisque…

      – Oui, oui, nous savons, interrompit M. Formerie, que vous serez en voyage. C’est convenu. Mais d’ici là, faisons notre besogne. Arsène Lupin, malgré toutes nos recherches, nous n’avons aucune donnée précise sur votre nom véritable.

      – Comme c’est bizarre ! Moi non plus.

      – Nous ne pourrions même pas affirmer que vous êtes le même Arsène Lupin qui fut détenu à la Santé en 19… et qui s’évada une première fois.

      – Une « première fois » est un mot très juste.

      – Il arrive en effet, continua M. Formerie, que la fiche Arsène Lupin retrouvée au service anthropométrique donne un signalement d’Arsène Lupin qui diffère en tous points de votre signalement actuel.

      – De plus en plus bizarre.

      – Indications différentes, mesures différentes, empreintes différentes… Les deux photographies elles-mêmes n’ont aucun rapport. Je vous demande donc de bien vouloir nous fixer sur votre identité exacte.

      – C’est précisément ce que je désirais vous demander. J’ai vécu sous tant de noms différents que j’ai fini par oublier le mien. Je ne m’y reconnais plus.

      – Donc, refus de répondre.

      – Oui.

      – Et pourquoi ?

      – Parce que.

      – C’est un parti pris ?

      – Oui. Je vous l’ai dit ; votre enquête ne compte pas. Je vous ai donné hier mission d’en faire une qui m’intéresse. J’en attends le résultat.

      – Et moi, s’écria M. Formerie, je vous ai dit hier que je ne croyais pas un traître mot de votre histoire de Steinweg, et que je ne m’en occuperais pas.

      – Alors, pourquoi, hier, après notre entrevue, vous êtes-vous rendu villa Dupont et avez-vous, en compagnie du sieur Weber, fouillé minutieusement le numéro 29 ?

      – Comment savez-vous ?… fit le juge d’instruction, assez vexé.

      – Par les journaux…

      – Ah ! Vous lisez les journaux !

      – Il faut bien se tenir au courant.

      – J’ai, en effet, par acquit de conscience, visité cette maison, sommairement et sans y attacher la moindre importance…

      – Vous y attachez, au contraire, tant d’importance, et vous accomplissez la mission dont je vous ai chargé avec un rôle si digne d’éloges, que, à l’heure actuelle, le sous-chef de la Sûreté est en train de perquisitionner là-bas.

      M. Formerie sembla médusé. Il balbutia :

      – Quelle invention ! Nous avons, M. Weber et moi, bien d’autres chats à fouetter.

      À ce moment, un huissier entra et dit quelques mots à l’oreille de M. Formerie.

      – Qu’il entre ! s’écria celui-ci… qu’il entre !…

      Et se précipitant :

      – Eh bien ! Monsieur Weber, quoi de nouveau ? Vous avez trouvé cet homme…

      Il ne prenait même pas la peine de dissimuler, tant il avait hâte de savoir.

      Le sous-chef de la Sûreté répondit :

      – Rien.

      – Ah ! Vous êtes sûr ?

      – J’affirme qu’il n’y a personne dans cette maison, ni vivant ni mort.

      – Cependant…

      – C’est ainsi, monsieur le juge d’instruction.

      Ils semblaient déçus tous les deux, comme si la conviction de Lupin les avait gagnés à leur tour.

      – Vous voyez, Lupin… dit M. Formerie, d’un ton de regret.

      Et il ajouta :

      – Tout ce que nous pouvons supposer, c’est que le vieux Steinweg, après avoir été enfermé là, n’y est plus.

      Lupin déclara :

      – Avant-hier matin il y était encore.

      – Et, à cinq heures du soir, mes hommes occupaient l’immeuble, nota M. Weber.

      – Il faudrait donc admettre, conclut M. Formerie, qu’il a été enlevé l’après-midi.

      – Non, dit Lupin.

      – Vous croyez ?

      Hommage naïf à la clairvoyance de Lupin, que cette question instinctive du juge d’instruction, que cette sorte de soumission anticipée à tout ce que l’adversaire décréterait.

      – Je fais plus que de le croire, affirma Lupin de la façon la plus nette ; il est matériellement impossible que le sieur Steinweg ait

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