LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан
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Читать онлайн книгу LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан страница 226
– Ce cas n’est pas admissible.
– Et si je refuse ? s’écria M. Formerie, dans un accès imprévu de révolte.
Lupin murmura :
– Un refus pourrait avoir des conséquences graves… Mme Formerie est jolie…
– Soit. Cherchez… vous êtes le maître, grinça M. Formerie. Et M. Formerie se croisa les bras, en homme qui sait, à l’occasion, se résigner devant la force supérieure des événements.
M. Weber n’avait pas soufflé mot, mais il mordait rageusement sa moustache, et l’on sentait tout ce qu’il devait éprouver de colère à céder une fois de plus aux caprices de cet ennemi, vaincu et toujours victorieux.
– Montons, dit Lupin.
On monta.
– Ouvrez la porte de cette chambre.
On l’ouvrit.
– Qu’on m’enlève mes menottes.
Il y eut une minute d’hésitation. M. Formerie et M. Weber se consultèrent du regard.
– Qu’on m’enlève mes menottes, répéta Lupin.
– Je réponds de tout, assura le sous-chef.
Et, faisant signe aux huit hommes qui l’accompagnaient :
– L’arme au poing ! Au premier commandement, feu !
Les hommes sortirent leurs revolvers.
– Bas les armes, ordonna Lupin, et les mains dans les poches.
Et, devant l’hésitation des agents, il déclara fortement :
– Je jure sur l’honneur que je suis ici pour sauver la vie d’un homme qui agonise, et que je ne chercherai pas à m’évader.
– L’honneur de Lupin… marmotta l’un des agents.
Un coup de pied sec sur la jambe lui fit pousser un hurlement de douleur. Tous les agents bondirent, secoués de haine.
– Halte ! cria M. Weber en s’interposant. Va, Lupin… je te donne une heure… Si, dans une heure…
– Je ne veux pas de conditions, objecta Lupin, intraitable.
– Eh ! Fais donc à ta guise, animal ! grogna le sous-chef exaspéré.
Et il recula, entraînant ses hommes avec lui.
– À merveille, dit Lupin. Comme ça, on peut travailler tranquillement. Il s’assit dans un confortable fauteuil, demanda une cigarette, l’alluma, et se mit à lancer vers le plafond des anneaux de fumée, tandis que les autres attendaient avec une curiosité qu’ils n’essayaient pas de dissimuler. Au bout d’un instant :
– Weber, fais déplacer le lit. On déplaça le lit.
– Qu’on enlève tous les rideaux de l’alcôve.
On enleva les rideaux.
Un long silence commença. On eût dit une de ces expériences d’hypnotisme auxquelles on assiste avec une ironie mêlée d’angoisse, avec la peur obscure des choses mystérieuses qui peuvent se produire. On allait peut-être voir un moribond surgir de l’espace, évoqué par l’incantation irrésistible du magicien. On allait peut-être voir…
– Quoi, déjà ! s’écria M. Formerie.
– Ça y est, dit Lupin.
– Croyez-vous donc, monsieur le juge d’instruction, que je ne pense à rien dans ma cellule, et que je me sois fait amener ici sans avoir quelques idées précises sur la question ?
– Et alors ? dit M. Weber.
– Envoie l’un de tes hommes au tableau des sonneries électriques. Ça doit être accroché du côté des cuisines. Un des agents s’éloigna.
– Maintenant, appuie sur le bouton de la sonnerie électrique qui se trouve ici, dans l’alcôve, à la hauteur du lit… Bien… Appuie fort… Ne lâche pas… Assez comme ça… Maintenant, rappelle le type qu’on a envoyé en bas.
Une minute après, l’agent remontait.
– Eh bien ! L’artiste, tu as entendu la sonnerie ?
– Non.
– Un des numéros du tableau s’est déclenché ?
– Non.
– Parfait. Je ne me suis pas trompé, dit Lupin. Weber, aie l’obligeance de dévisser cette sonnerie, qui est fausse, comme tu le vois… C’est cela… commence par tourner la petite cloche de porcelaine qui entoure le bouton… Parfait… Et maintenant, qu’est-ce que tu aperçois ?
– Une sorte d’entonnoir, répliqua M. Weber, on dirait l’extrémité d’un tube.
– Penche-toi… applique ta bouche à ce tube, comme si c’était un porte-voix…
– Ça y est.
– Appelle… Appelle : « Steinweg !… Holà ! Steinweg !… » Inutile de crier… Parle simplement… Eh bien ?
– On ne répond pas.
– Tu es sûr ? écoute… On ne répond pas ?
– Non.
– Tant pis, c’est qu’il est mort… ou hors d’état de répondre. M. Formerie s’exclama :
– En ce cas, tout est perdu.
– Rien n’est perdu, dit Lupin, mais ce sera plus long. Ce tube a deux extrémités, comme tous les tubes ; il s’agit de le suivre jusqu’à la seconde extrémité.
– Mais il faudra démolir toute la maison.
– Mais non… mais non… vous allez voir…
Il s’était mis lui-même à la besogne, entouré par tous les agents qui pensaient, d’ailleurs, beaucoup plus à regarder ce qu’il faisait qu’à le surveiller.
Il passa dans l’autre chambre, et, tout de suite, ainsi qu’il l’avait prévu, il aperçut un tuyau de plomb qui émergeait d’une encoignure et qui montait vers le plafond comme une conduite d’eau.
– Ah ! Ah ! dit Lupin, ça monte !… Pas bête… Généralement on cherche dans les caves…
Le fil était découvert ; il n’y avait qu’à se laisser guider. Ils gagnèrent ainsi le second étage, puis le troisième, puis les mansardes. Et ils virent ainsi que le plafond d’une de ces mansardes était crevé, et