LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан

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LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан

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aux écuries. Là, il donna des ordres. Un des chevaux l’inquiétait. Il le fit marcher et trotter devant lui dans la cour. Puis il retourna près de sa femme.

      Elle n’avait point quitté la chambre, et se coiffait, aidée de sa bonne. Elle lui dit :

      – Vous sortez ?

      – Oui… pour cette course…

      – Ah ! En effet… c’est plus prudent…

      Il pénétra dans le cabinet. Mais, au bout de quelques secondes, il demanda, sans le moindre étonnement d’ailleurs :

      – Vous l’avez pris, chère amie ?

      Elle répliqua :

      – Comment ? Mais non, je n’ai rien pris.

      – Vous l’avez dérangé.

      – Pas du tout… je n’ai même pas ouvert cette porte.

      Il apparut, décomposé, et il balbutia, la voix à peine intelligible :

      – Vous n’avez pas ?… Ce n’est pas vous ?… Alors…

      Elle accourut, et ils cherchèrent fiévreusement, jetant les cartons à terre et démolissant les piles de linge. Et le comte répétait :

      – Inutile… tout ce que nous faisons est inutile… C’est ici, là, sur cette planche, que je l’ai mis.

      – Vous avez pu vous tromper.

      – C’est ici, là, sur cette planche, et pas sur une autre.

      Ils allumèrent une bougie, car la pièce était assez obscure, et ils enlevèrent tout le linge et tous les objets qui l’encombraient. Et quand il n’y eut plus rien dans le cabinet, ils durent s’avouer avec désespoir que le fameux collier, « le Collier en esclavage de la Reine », avait disparu.

      De nature résolue, la comtesse, sans perdre de temps en vaines lamentations, fit prévenir le commissaire, M. Valorbe, dont ils avaient eu déjà l’occasion d’apprécier l’esprit sagace et la clairvoyance. On le mit au courant par le détail, et tout de suite il demanda :

      – Êtes-vous sûr, monsieur le comte, que personne n’a pu traverser la nuit votre chambre ?

      – Absolument sûr. J’ai le sommeil très léger. Mieux encore : la porte de cette chambre était fermée au verrou. J’ai dû le tirer ce matin quand ma femme a sonné la bonne.

      – Et il n’existe pas d’autre passage qui permette de s’introduire dans le cabinet ?

      – Aucun.

      – Pas de fenêtre ?

      – Si, mais elle est condamnée.

      – Je désirerais m’en rendre compte…

      On alluma des bougies, et aussitôt M. Valorbe fit remarquer que la fenêtre n’était condamnée qu’à mi-hauteur, par un bahut, lequel, en outre, ne touchait pas exactement aux croisées.

      – Il y touche suffisamment, répliqua M. de Dreux, pour qu’il soit impossible de le déplacer sans faire beaucoup de bruit.

      – Et sur quoi donne cette fenêtre ?

      – Sur une courette intérieure.

      – Et vous avez encore un étage au-dessus de celui-là ?

      – Deux, mais au niveau de celui des domestiques, la courette est protégée par une grille à petites mailles. C’est pourquoi nous avons si peu de jour.

      D’ailleurs, quand on eut écarté le bahut, on constata que la fenêtre était close, ce qui n’aurait pas été, si quelqu’un avait pénétré du dehors.

      – À moins, observa le comte, que ce quelqu’un ne soit sorti par notre chambre.

      – Auquel cas, vous n’auriez pas trouvé le verrou de cette chambre poussé.

      Le commissaire réfléchit un instant, puis se tournant vers la comtesse :

      – Savait-on dans votre entourage, madame, que vous deviez porter ce collier hier soir ?

      – Certes, je ne m’en suis pas cachée. Mais personne ne savait que nous l’enfermions dans ce cabinet.

      – Personne ?

      – Personne… À moins que…

      – Je vous en prie, madame, précisez. C’est là un point des plus importants.

      Elle dit à son mari :

      – Je songeais à Henriette.

      – Henriette ? Elle ignore ce détail comme les autres.

      – En es-tu certain ?

      – Quelle est cette dame ? interrogea M. Valorbe.

      – Une amie de couvent, qui s’est fâchée avec sa famille pour épouser une sorte d’ouvrier. À la mort de son mari, je l’ai recueillie avec son fils et leur ai meublé un appartement dans cet hôtel.

      Et elle ajouta avec embarras :

      – Elle me rend quelques services. Elle est très adroite de ses mains.

      – À quel étage habite-t-elle ?

      – Au nôtre, pas loin du reste… à l’extrémité de ce couloir… Et même, j’y pense… la fenêtre de sa cuisine…

      – Ouvre sur cette courette, n’est-ce pas ?

      – Oui, juste en face de la nôtre.

      Un léger silence suivit cette déclaration.

      Puis M. Valorbe demanda qu’on le conduisît auprès d’Henriette.

      Ils la trouvèrent en train de coudre, tandis que son fils Raoul, un bambin de six à sept ans, lisait à ses côtés. Assez étonné de voir le misérable appartement qu’on avait meublé pour elle, et qui se composait au total d’une pièce sans cheminée et d’un réduit servant de cuisine, le commissaire la questionna. Elle parut bouleversée en apprenant le vol commis. La veille au soir, elle avait elle-même habillé la comtesse et fixé le collier autour de son cou.

      – Seigneur Dieu ! s’écria-t-elle, qui m’aurait jamais dit ?

      – Et vous n’avez aucune idée ? Pas le moindre doute ? Il est possible que le coupable ait passé par votre chambre.

      Elle rit de bon cœur, sans même imaginer qu’on pouvait l’effleurer d’un soupçon :

      – Mais je ne l’ai pas quittée, ma chambre ! Je ne sors jamais, moi. Et puis ; vous n’avez donc pas vu ?

      Elle ouvrit la fenêtre du réduit.

      –

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