Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète). Морис Леблан

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Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète) - Морис Леблан

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et traversèrent une lucarne. Le toit était formé de plaques de tôle.

      – Mais vous ne voyez donc pas que la piste est mauvaise, déclara M. Formerie.

      Lupin haussa les épaules.

      – Pas du tout.

      – Cependant, puisque le tuyau aboutit sous les plaques de tôle.

      – Cela prouve simplement que, entre ces plaques de tôle et la partie supérieure du grenier, il y a un espace libre où nous trouverons… ce que nous cherchons.

      – Impossible !

      – Nous allons voir. Que l’on soulève les plaques… Non, pas là… C’est ici que le tuyau doit déboucher.

      Trois agents exécutèrent l’ordre. L’un d’eux poussa une exclamation :

      – Ah ! Nous y sommes !

      On se pencha. Lupin avait raison. Sous les plaques que soutenait un treillis de lattes de bois à demi pourries, un vide existait sur une hauteur d’un mètre tout au plus, à l’endroit le plus élevé.

      Le premier agent qui descendit creva le plancher et tomba dans le grenier.

      Il fallut continuer sur le toit avec précaution, tout en soulevant la tôle.

      Un peu plus loin, il y avait une cheminée. Lupin, qui marchait en tête et qui suivait le travail des agents, s’arrêta et dit :

      – Voilà.

      Un homme – un cadavre plutôt – gisait, dont ils virent, à la lueur éclatante du jour, la face livide et convulsée de douleur. Des chaînes le liaient à des anneaux de fer engagés dans le corps de la cheminée. Il y avait deux écuelles auprès de lui.

      – Il est mort, dit le juge d’instruction.

      – Qu’en savez-vous ? riposta Lupin.

      Il se laissa glisser, du pied tâta le parquet qui lui sembla plus solide à cet endroit, et s’approcha du cadavre. M. Formerie et le sous-chef imitèrent son exemple.

      Après un instant d’examen. Lupin prononça :

      – Il respire encore.

      – Oui, dit M. Formerie, le cœur bat faiblement, mais il bat. Croyez-vous qu’on puisse le sauver ?

      – évidemment ! Puisqu’il n’est pas mort, déclara Lupin avec une belle assurance.

      Et il ordonna :

      – Du lait, tout de suite ! Du lait additionné d’eau de Vichy. Au galop ! Et je réponds de tout.

      Vingt minutes plus tard, le vieux Steinweg ouvrit les yeux. Lupin, qui était agenouillé près de lui, murmura lentement, nettement, de façon à graver ses paroles dans le cerveau du malade :

      – écoute, Steinweg, ne révèle à personne le secret de Pierre Leduc. Moi, Arsène Lupin, je te l’achète le prix que tu veux. Laisse-moi faire.

      Le juge d’instruction prit Lupin par le bras et, gravement :

      – Mme Formerie ?

      – Mme Formerie est libre. Elle vous attend avec impatience.

      – Comment cela ?

      – Voyons, monsieur le juge d’instruction, je savais bien que vous consentiriez à la petite expédition que je vous proposais. Un refus de votre part n’était pas admissible…

      – Pourquoi ?

      – Mme Formerie est trop jolie.

       Une page de l’histoire moderne

      Table des matières

      – 1 –

      Lupin lança violemment ses deux poings de droite et de gauche, puis les ramena sur sa poitrine, puis les lança de nouveau, et de nouveau les ramena.

      Ce mouvement, qu’il exécuta trente fois de suite, fut remplacé par une flexion du buste en avant et en arrière, laquelle flexion fut suivie d’une élévation alternative des jambes, puis d’un moulinet alternatif des bras.

      Cela dura un quart d’heure, le quart d’heure qu’il consacrait chaque matin, pour dérouiller ses muscles, à des exercices de gymnastique suédoise.

      Ensuite, il s’installa devant sa table, prit des feuilles de papier blanc qui étaient disposées en paquets numérotés, et, pliant l’une d’elles, il en fit une enveloppe – ouvrage qu’il recommença avec une série de feuilles successives.

      C’était la besogne qu’il avait acceptée et à laquelle il s’astreignait tous les jours, les détenus ayant le droit de choisir les travaux qui leur plaisaient : collage d’enveloppes, confection d’éventails en papier, de bourses en métal, etc.

      Et de la sorte, tout en occupant ses mains à un exercice machinal, tout en assouplissant ses muscles par des flexions mécaniques, Lupin ne cessait de songer à ses affaires.

      Le grondement des verrous, le fracas de la serrure…

      – Ah ! C’est vous, excellent geôlier. Est-ce la minute de la toilette suprême, la coupe de cheveux qui précède la grande coupe finale ?

      – Non, fit l’homme.

      – L’instruction, alors ? La promenade au Palais ? Ça m’étonne, car ce bon M. Formerie m’a prévenu ces jours-ci que, dorénavant, et par prudence, il m’interrogerait dans ma cellule même – ce qui, je l’avoue, contrarie mes plans.

      – Une visite pour vous, dit l’homme d’un ton laconique.

      « Ça y est », pensa Lupin.

      Et tout en se rendant au parloir, il se disait :

      « Nom d’un chien, si c’est ce que je crois, je suis un rude type ! En quatre jours, et du fond de mon cachot, avoir mis cette affaire-là debout, quel coup de maître ! »

      Munis d’une permission en règle, signée par le Directeur de la première division à la Préfecture de police, les visiteurs sont introduits dans les étroites cellules qui servent de parloirs. Ces cellules, coupées au milieu par deux grillages, que sépare un intervalle de cinquante centimètres, ont deux portes, qui donnent sur deux couloirs différents. Le détenu entre par une porte, le visiteur par l’autre. Ils ne peuvent donc ni se toucher, ni parler à voix basse, ni opérer entre eux le moindre échange d’objets. En outre, dans certains cas, un gardien peut assister à l’entrevue.

      En l’occurrence, ce fut le gardien-chef qui eut cet honneur.

      – Qui

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