Exhumation Du Roi Fae. Brenda Trim
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Les revenus de son père leur permettaient de vivre à proximité de Furness, où ils profitaient d’une vue parfaite sur la section humaine loin derrière les ronces. Le contraste entre les niveaux de vie lui brisait le cœur. Les hommes vivaient dans des maisons bien entretenues, la majorité vivait même dans des maisons individuelles. Les Fae eux s’entassaient dans des bâtiments en ruine qu’ils ne parvenaient pas à réparer ou à conserver, même avec l’utilisation de leur magie. Ils déployaient tous leurs efforts pour l’Edge. Les humains aimaient leurs espaces de vie soigneusement entretenus, les Fae préféraient garder un côté sauvage. Leurs rues de pierre lisse paraissaient austères et sans attrait pour Maurelle.
Les Fae ne possédaient peut-être pas de biens matériels, mais tous ajoutaient une dose de magie pour tapisser les pierres des rues avec de l’herbe et des fleurs et pour améliorer l’attrait du sol. Les aînés comme sa mère, une Fae de la terre, utilisaient leurs talents pour encourager les vignes à pousser et consolider les murs des pires bâtiments.
Occasionnellement, les humains éliminaient l’herbe et les fleurs et abattaient les vignes. Maurelle pensait qu’ils ne voulaient pas leur permettre de s’installer trop confortablement. Elle s’arrêta près de la porte ouverte de sa chambre et envisagea de s’allonger. Erlina écoutait de la musique sur son lit, alors Maurelle continua vers le salon.
Sa mère leva les yeux et lui sourit.
« Hey chérie ! Comment te sens-tu ?
— Pas terrible, répondit Maurelle. Entre mon ventre et ma tête, je rêve de me rouler en boule et de disparaître.
— Je t’ai préparé du thé au gingembre. Je peux courir chercher de la grande camomille pour soulager tes maux de tête. »
L’apothicaire se trouvait à deux pas, mais Maurelle détestait l’idée de devenir un fardeau supplémentaire.
Elle se dirigea vers le canapé en secouant la tête. « Ça va aller, maman. Le thé au gingembre sera parfait. »
Elle ne pouvait pas quitter la maison maintenant qu’elle avait commencé sa transition, sinon, elle serait traînée de force à l’Académie. Ses parents avaient tous deux fréquenté l’Institut lorsqu’ils avaient acquis leur pouvoir. Mais, lorsque les humains avaient pris le relais, l’Académie avait bien changé.
Sa mère et son père disaient que les Fae n’étaient pas les mêmes à leur sortie de leurs études. Ils ne pouvaient pas lui expliquer, mais ils refusaient qu’elle serve les humains et qu’elle réprime ses semblables Fae.
Assise sur le canapé, Maurelle se remit à gronder seule dans son coin. L’instant suivant, sa mère lui apporta le thé. « Merci, maman », exprima-t-elle en savourant le liquide chaud. Grâce à la tasse de thé, elle pouvait maintenant ignorer son mal-être facilement.
L’année dernière, des visions du passé la bombardaient dès qu’elle touchait le moindre objet. Jusqu’à présent, seule sa capacité de psychométrie s’était manifestée. Elle accueillait ses limites avec gratitudes. Elle n’arrivait pas à s’imaginer devoir gérer plusieurs facultés en même temps.
En parlant de situation gênante, pensa-t-elle… En allant vers le réfrigérateur pour prendre un verre, elle avait vu son père embrasser sa mère. Ses ailes s’étaient inondées de couleurs et l’électricité avait envahi son système. Aucun enfant ne veut voir son père esquisser des gestes intimes à l’attention de sa mère.
Un coup à la porte interrompit les rêveries de Maurelle. Elle pensait qu’Alek se trouvait là, pour venir chercher Nyx, alors elle continua de savourer son thé. Sa tête pivota au son de voix de mâles énervés.
« Votre fille viendra avec nous ! » informa un mâle à sa mère.
Le pire cauchemar de Maurelle se déroulait sous ses yeux. Pour la première fois de sa vie, elle aurait souhaité avoir accès à la technologie et posséder des appareils de communication pour appeler son père. En regardant le Fae aux cheveux auburn venu pour la récupérer, une seule pensée traversa l’esprit de Maurelle : courir.
Elle n’avait aucune idée d’où elle irait réellement si elle réussissait à s’enfuir. Tous les Fae avaient entendu des rumeurs sur le souterrain, mais elle ne savait pas où il se trouvait ou qui l’y emmènerait. En dehors de Bramble’s Edge et des établissements humains, le néant s’étendait à l’infini.
« Vous ne pouvez pas l’emmener. Elle est malade, elle ne peut pas aller à l’Académie maintenant », essaya de raisonner sa mère avec l’officier.
Nyx et Erlina se précipitèrent dans le couloir et s’arrêtèrent net en voyant les officiers. Leurs yeux vert pâle identiques croisèrent le regard de Maurelle qui trahissait la terreur qui l’habitait.
« Demi-tour, leur lâcha-t-elle en leur adressant un geste de la main.
— La maladie ne la dispense pas d’aller à l’Académie. Elle doit venir avec nous sur le champ ! » exigea le même officier.
Maurelle jeta sa tasse de thé en direction du mâle et partit dans le couloir. À son passage, Nyx et Erlina s’écartèrent de son chemin. Maurelle continua vers la chambre de ses parents, et saisit une paire de chaussures de sa mère.
Un cri lui fit tourner la tête juste à temps, ses sœurs se tenaient au milieu du couloir. Nyx perfectionna son regard de snobinarde attitré, croisa les bras sur sa poitrine et lança un regard noir. « Laisse ma sœur tranquille ! »
Maurelle avait ébauché un sourire en voyant Nyx placer ses mains pour relever ses seins vers l’avant. Cette technique de distraction échouait rarement, surtout avec les mâles Fae. Les Fae étaient une espèce lascive.
Ses parents de Maurelle n’avaient jamais évoqué le sujet avec elle, mais ils n’en avaient pas besoin. Son désir rageur lui suffisait pour comprendre l’importance du sexe dans sa vie. Nyx entamait cette étape, ce qui expliquait son impatience de déjeuner avec Alex.
Les exutoires sexuels adoucissaient les Fae et les aidaient à rester équilibrés. Maurelle suspectait que son manque de partenaires était responsable de sa maladie. Aucun exutoire ne parviendrait à rivaliser avec ces pouvoirs. Ils aidaient à se défouler.
Elle resta bouche bée en voyant l’indifférence de l’officier Fae devant les attraits de Nyx. Sans lui prêter la moindre attention, le mâle écarta sa sœur hors de son chemin. Maurelle se détourna de la fenêtre et jeta une chaussure à sa tête. Erlina commença à pleurer et s’appuya contre le mur en face de Nyx.
Avec tout ce mouvement, la tête de Maurelle palpitait, son estomac vacillait, la bile lui remontait dans la gorge. Elle se précipita vers le mâle. Elle entendait sa mère se disputer avec l’autre mâle dans le salon, mais elle devait se concentrer sur celui qui la poursuivait dans la chambre de ses parents.
Son visage affichait un regard furieux. Elle l’esquiva et courut de l’autre côté du grand lit pour le maintenir à distance. « Tu ne nous échapperas pas. Laisse tomber maintenant et tout se passera mieux pour toi. »
Elle secoua la tête