Makossa Love. Tome 1 : La très amusante et passionnante recherche de la femme blanche, " Madame Visa ". Roman. Guy Dantse

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Makossa Love. Tome 1 : La très amusante et passionnante recherche de la femme blanche,

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jour suivant, il retourna au cybercafé et le caissier lui remit un bout de papier et Johnny Walker disparut pour toujours de ce lieu.

      Après sa dispute avec Rita, il erra dans le quartier, réfléchissant à comment il pourrait trouver de l'argent. Il ne pouvait même pas appeler une de ses maîtresses. Il n'avait aucun crédit de communication sur son téléphone portable. Mais il devait impérativement payer la facture d'eau. Il était primordial que la facture soit payée cet après-midi-là.

      Il retourna voir Wadjo, le propriétaire du cybercafé. Après 5 minutes d’entrevue, il ressortit les mains vides. Wadjo ne voulait plus lui prêter d'argent. Il devait au moins, rembourser une part de sa dette avant de pouvoir à nouveau téléphoner ou surfer depuis le cybercafé.

      Il était là, debout devant le café, sous la chaleur étouffante de Douala. Il faisait plus de 32 degrés à l'ombre. L'air était lourd et il se sentait tellement étouffé. Même sans bouger, on transpirait à grosses gouttes comme s’il pleuvait.

      Soudain, tout le dérangea : cette circulation intense sous ses yeux, ce trafic sans aucune règle, la façon de conduire des automobilistes, les taxis jaunes se battant contre les motos-taxis et autres véhicules.

      Il se rendit soudain compte à quel point la conduite était dangereuse à Douala. Les plus dangereux étaient les taxis-motos. Avec deux ou trois passagers sur la moto, ils coupaient la route ou essayaient de doubler les automobilistes sans avertissement, peu importe d'où ils venaient. Peu importe que cela soit possible ou non. On entendait constamment des klaxons de partout. Ils tournaient à gauche, puis à droite, sans jamais se demander si quelqu'un arrivait du même endroit. Les rues toutes cabossées rendaient la conduite digne d'une aventure en pleine jungle. Comme disait le dicton : « Je regarde devant moi et le destin veille sur mes arrières ».

      Johnny Walker se demandait pourquoi il ne l'avait encore jamais remarqué. Il secoua la tête et se dit silencieusement : « De toute façon, je ne serai bientôt plus là, je serai bientôt loin de ce pays ».

      Cette certitude qu'il quitterait bientôt son pays pour l'Europe - paradis de l'argent sur terre - lui redonna du courage et de la motivation.

      N'ayant pas d'argent pour payer un taxi moto (15 cents), il se décida à marcher jusqu'au quartier de Bonanjo, où avec de la chance, il rencontrerait peut-être une nouvelle conquête dans un bar populaire. Cela faisait environ 5 à 8 km à marcher sous cette chaleur étouffante.

      Alors qu'il s'apprêtait à quitter la terrasse du cybercafé afin de se rendre à Bonanjo, son téléphone sonna. Il s'extasia : « Dieu n'oublie pas ses enfants. Cela doit être une ces femmes mariées ».

      Tout souriant, il essaya de sortir le téléphone de sa poche de jeans, mais, comme le plus souvent, il ne fut pas assez rapide. Il avait essayé malgré tout d'appuyer dans sa poche sur la touche verte pour décrocher comme pour signaler à son interlocuteur qu'il était bien là où pour le stimuler à le rappeler. Mais tout était déjà redevenu silencieux. Il jura à haute voix et était tellement énervé, car il venait certainement de laisser passer une belle opportunité de gagner un peu d'argent. Maintenant, il allait devoir marcher sous cette chaleur écrasante, sans être certain de pouvoir rencontrer une femme.

      Wadjo, qui avait tout observé depuis le Cybercafé, se moqua de lui : — Johnny Waka, ainsi va la vie, Dieu n'oublie pas ses enfants, haha, haha !

      Johnny l'ignora et regarda son mobile afin de voir qui l'avait appelé. Son pouls s'accéléra et il fit un signe de croix.

      — Que se passe-t-il, J.W. ? Demanda Wadjo.

      Très content, Johnny se retourna vers lui et dit simplement : — Tu as raison, Dieu n'oublie vraiment pas ses enfants ! Il s'en alla donc de bonne humeur vers Bonanjo.

      En chemin, il se demanda ce qu'il aurait fait s'il avait décroché le téléphone. Nicole était bien la dernière personne qu'il souhaitait voir aujourd'hui. Il était bel et bien un enfant béni, se dit-il. Il était vraiment heureux de ne pas avoir réussi à sortir assez vite le téléphone de sa poche. Aujourd'hui, il ne devait pas voir Nicole. Il devait tout d'abord trouver de l'argent, puis payer la facture, et enfin, ramener un petit cadeau à Rita pour se faire pardonner.

      Rita était réellement une femme adorable, patiente, maternelle, mais elle avait une très forte personnalité. Les hommes étaient toujours incertains quand ils se trouvaient à ses côtés. Mais elle faisait tellement de bien à Johnny, et surtout elle était toujours là pour l’épauler.

      Johnny Walker changea de trottoir afin de pouvoir marcher à l'ombre des arbres. Il était trempé de sueur ; sous sa chemise qui lui collait à la peau, on pouvait deviner son corps musclé. J.W. aimait prendre soin de son corps et faisait régulièrement du sport. Il était conscient que son corps était son gagne-pain. Un capital qu'il devait bien entretenir afin de bénéficier des intérêts. C'était exactement ce qu'il avait compris sur internet aujourd'hui. Dommage que Rita n'eût rien voulu entendre.

      Tout d'un coup, un taxi moto freina juste devant lui, sans prévenir, avec trois passagers sur la moto. Johnny Walker réussit à l'esquiver de peu et tomba sur le sol sableux. Il se retrouva dans un état pitoyable. Sa chemise blanche était toute tachée de rouge. Son jean était déchiré au niveau de l'entrejambe. « Il ne me manquait plus que ça ! », pesta-t-il à haute voix.

      Le motard ne ralentit même pas, il dérapa à gauche, à droite, plusieurs fois de suite et réussit à reprendre à temps le contrôle de l’engin alors qu'un bus bondé sortait de ce côté-là. Il entendit juste le son de la voix du conducteur, qui avait dit quelque chose du genre : « Et connard, veux-tu me vendre ? Cherche-toi quelqu'un d'autre, imbécile ! » Vendre quelqu'un au Cameroun, signifie sacrifier une personne pour devenir riche ou puissant.

      Toute la scène était incroyable. Le motard était en tort, il risquait sa vie et celles de ses passagers, mais c'était lui qui se plaignait. Aucune remise en question. La moto était déjà loin. « Typique pour le Cameroun », dit Johnny. « Que vaut la vie d'un homme ici ? Ils conduisent comme s'ils étaient immortels ».

      Il se releva, regarda à quoi il ressemblait et comme à son habitude, il rigola à nouveau. Il avait un plan pour expliquer aux femmes qui pourraient le voir dans cet état, la raison de sa tenue misérable. Une situation qui semblait si difficile aux yeux de n'importe qui, n'était qu'une belle opportunité pour Johnny Walker de se mettre encore en avant.

      Il continua donc son chemin, avec toute sa dignité. Juste avant d'arriver dans la rue où se trouvaient les bistros et les bars, son téléphone sonna à nouveau. Il hésita et réfléchit rapidement. Qui pouvait bien l'appeler ? Il espérait que ce ne soit pas Nicole. De toute façon, il n'allait pas décrocher son appel. « Cette Nicole commence lentement à m'énerver », dit-il, sachant pertinemment qu'il était en tort si la situation entre eux était ainsi.

      Il ne pouvait pas se passer de Nicole et de son magnifique corps, si sensuel (rien que le fait de penser à elle lui provoquait une superbe érection).

      Le problème était qu'il s'était présenté à Nicole comme un riche New Yorkais. Il s'était présenté comme Johnny Fuck Me Walker. Cela sonnait tellement américain. Il prétendait n'être là que pour passer quelques semaines de vacances et en profiter pour acheter quelques biens immobiliers.

      Maintenant, Nicole pensait avoir tiré le gros lot. « Il n'est pas seulement mon visa pour l'Amérique et un homme riche, non, en plus, c'est un Africain, un Camerounais. Oui, un homme comme lui, on peut l'aimer, et il le faut

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