The Life of Albert Gallatin. Adams Henry

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The Life of Albert Gallatin - Adams Henry

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mais ceux de l’île même où est bâtie New-York sont couverts de campagnes charmantes au-dessus de la ville. Le port paraît fort beau et il y a deux fois autant de vaisseaux qu’à Boston. Ce que j’ai vu de la ville est assez bien, mais il y fait horriblement chaud. Il y a comédie et nous comptons y aller demain. Il y a aussi beaucoup de soldats, de marins, et de réfugiés, les derniers très honnêtes et polis à ce qu’on dit, mais les autres fort insolens. Nous comptons partir après-demain pour Philadelphie, où j’espère trouver de tes nouvelles et de celles de N.W. Dans notre passage de Providence nous avions pour compagnon de passage (parmi plusieurs autres) un docteur français ou barbier, plus bavard que La Chapelle, plus impudent que St. Pri et plus bête – ma foi, je ne sais à qui le comparer pour cela; c’était un sot français au superlatif; il a réussi à nous escroquer trois piastres, sans compter ce qu’il a fait aux autres. Les filles ne sont pas si jolies ici qu’à Boston et nous n’avons pas encore eu la moindre aventure galante dans toute notre route. Au reste, comme tu es sans doute à présent un grave maître d’école et que tu dois avoir pris toute la pédanterie inséparable du métier, ce n’est plus à toi que j’oserais faire de telles confidences. J’espère cependant que tu n’auras pas longtems à t’ennuyer à ce sot emploi et je t’écrirai tout ce que nous avons à espérer dès que je serai à Philadelphie. Porte-toi bien. Tout à toi.

      Mr. Savary te fait bien des complimens. Notre autre compagnon de voyage n’est pas ici. Aussi je les supposerai en son nom. Il est arrivé hier ici une frégate d’Angleterre qui a, dit-on, apporté le traité définitif … traité de commerce de…

      The M. Savary mentioned here as Gallatin’s fellow-traveller from Boston was to have a great influence on his fortunes. M. Savary de Valcoulon was from Lyons. Having claims against the State of Virginia, he had undertaken himself to collect them, and meeting Gallatin at Boston, they had become travelling companions. They went to Philadelphia together, where they remained till November. Serre rejoined them there; but Gallatin’s means were now quite exhausted. Their combined expenses, since quitting Geneva, had been in three years about sixteen hundred dollars, including three hundred dollars lost by the Treasury warrant. Of this sum Gallatin had advanced about thirteen hundred dollars, Serre’s father resolutely refusing to send his son any money at all or to honor his drafts. A settlement was now made. Serre gave to Gallatin his note for half the debt, about six hundred dollars, and, joining a countryman named Mussard, went to Jamaica, where he died, in 1784, of the West India fever. Fifty-three years afterwards his sister by will repaid the principal to Mr. Gallatin, who had, with great delicacy, declined to ask for payment. But when this separation between Gallatin and Serre took place, it was intended to be temporary only; Serre was to return and to rejoin his friend, who meanwhile was to carry out their scheme of retreat by a new emigration. The sea-coast was not yet far enough removed from civilization; they were bent upon putting another month’s journey between themselves and Europe; the Ohio was now their aim. There may be a doubt whether they drew Savary in this direction, or whether Savary pointed out the path to them. In any case, Serre sailed for Jamaica in the middle of September, before the new plans were entirely settled, and nothing was ever heard from him again until repeated inquiries produced, in the autumn of 1786, a brief but apparently authentic report of his death two years before. Gallatin accepted Savary’s offers, and went with him to Richmond to assist him in the settlement of his claims. But before they left Philadelphia a larger scheme was projected. Savary and Gallatin were to become partners in a purchase of one hundred and twenty thousand acres of land in Western Virginia, Gallatin’s interest being one-fourth of the whole, and his share to be paid, until his majority, in the form of personal superintendence.

      Meanwhile, a premonitory symptom of revolution had occurred in Geneva. The two parties had come to blows; blood was shed; the adjoining governments of Switzerland, France, and Savoy had interposed, and held the city in armed occupation. The Liberals were deeply disgusted at this treatment, and to those who had already left their country the temptation to return became smaller than ever.

GALLATIN TO BADOLLETPhiladelphie, ce 1er octobre, 1783.

      Mon bon ami, je viens de recevoir ta lettre du 20 mars qui à quelques égards m’a fait le plus grand plaisir, mais qui en m’apprenant toutes les circonstances des troubles de notre malheureuse patrie a achevé de m’ôter toute espérance de jamais pouvoir m’y fixer. Non, mon ami, il est impossible à un homme de sens et vertueux, né citoyen d’un état libre, et qui est venu sucer encore l’amour de l’indépendance dans le pays le plus libre de l’univers; il est impossible, dis-je, à cet homme, quelques puissent avoir été les préjugés de son enfance, d’aller jouer nulle part le rôle de tyran ou d’esclave, et comme je ne vois pas qu’il y ait d’autre situation à choisir à Genève, je me vois forcé de renoncer pour toujours à ces murs chéris qui m’ont vu naître, à ma famille, à mes amis; à moins qu’une nouvelle révolution ne change beaucoup la situation des affaires. Tu vois par ce que je viens de te dire que la façon de penser de mes parens n’influe point sur la mienne et que j’en ai changé depuis mon départ d’Europe. Il est tout simple qu’étant entouré des gens qui pensent tous de la même manière, on s’habitue à penser comme eux; dès que l’on commence à être de leur parti, le préjugé a déjà pris possession de vous et à moins que par un heureux hasard la raison et le bon droit ne soient du côté que vous avez embrassé, vous tomberez d’écarts en écarts, de torts en torts, et vous ne verrez les excès auxquels vous vous serez abandonné que lorsque quelqu’évènement d’éclat vous aura ouvert les yeux. En voilà je crois assez pour me justifier d’avoir été Négatif à 19 ans lorsque j’abandonnai Genève. Mais à 1200 lieues de distance on juge bien plus sainement; le jugement n’étant plus embarrassé par les petites raisons, les petits préjugés, les petites vues et les petits intérêts de vos alentours, ne voit plus que le fond de la question, et peut décider hardiment. Si l’on se laisse gagner par un peu d’enthousiasme il y a mille à gager contre un que ce sera en faveur de la bonne cause. Voilà ce qui peu à peu produisit un grand changement dans mon opinion après mon arrivée en Amérique. Je fus bientôt convaincu par la comparaison des gouvernemens américains avec celui de Genève que ce dernier était fondé sur de mauvais principes; que le pouvoir judicatif tant au civil qu’au criminel, le pouvoir exécutif en entier, et ⅔ du pouvoir législatif appartenant à deux corps qui se créaient presqu’entièrement eux-mêmes, et dont les membres étaient élus à vie, il était presqu’impossible que cette formidable aristocratie ne rompît tôt ou tard l’équilibre que l’on s’imaginait pouvoir subsister à Genève. Je compris que le droit d’élire la moitié des membres de l’un de ces conseils sans avoir celui de les déplacer et le droit de déplacer annuellement la 6me partie des membres de l’autre n’étaient que de faibles barrières contre des hommes qui avaient la fortune et la vie des citoyens entre les mains, le soin de la police de la manière la plus étendue, deux négatifs sur toutes les volontés du peuple, et dont les charges étaient à vie, pour ne pas dire héréditaires. Quelle différence entre un tel gouvernement et celui d’un pays où les différents conseils à qui sont confiés les pouvoirs législatifs et exécutifs ne sont élus que pour une année, où les juges, qui ne font qu’expliquer la loi, une fois élus ne sont plus sous l’influence du souverain et ne peuvent être déplacés que juridiquement, où enfin l’on est jugé non pas même par ces juges de nom, mais par 12 citoyens pris parmi les honnêtes gens et que les parties peuvent récuser. (Tu ne seras pas étonné, mon ami, après une telle comparaison, que je me sois décidé à me fixer ici.) En voyant les défauts du gouvernement genevois, je sentis qu’il était de l’intérêt des partisans de la liberté de veiller de près les aristocrates, mais non pas de vouloir les combattre. Le parti violent qu’ont embrassé les représentans ne peut être justifié qu’en disant que les circonstances les ont entraînés, car il était impossible de n’en pas prévoir les conséquences et que la politique artificieuse des négatifs en tireroit tout le parti possible; je n’ai rien à ajouter à ce que tu dis sur la bassesse de ces derniers, et la faute des citoyens produite par l’enthousiasme de liberté n’est que trop sévèrement punie.

      La lettre que je viens de recevoir est la première qui nous soit parvenue

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