Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10 - George Gordon  Byron

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de concourir avec ce ramas de méchans écrivains. Il n'y aurait pas eu de gloire dans le triomphe, et la défaite eût été ignoblement honteuse. Je me serais étouffé, comme Otway, avec un pain de quatre livres 27. Ainsi rappelez-vous bien que je n'ai eu, et que je n'ai rien démêler avec ce prologue; je vous en donne ma parole d'honneur

Note 27: (retour) L'illustre auteur de Venice Preserved (le Manlius du répertoire français) s'étouffa en mangeant avec trop d'avidité un pain de quatre livres encore chaud que l'on venait de lui donner par charité. On sait qu'il languissait dans une affreuse misère.(N. du Tr.)

      LETTRE CIX

À M. WILLIAM BANKES

      Cheltenham, 28 septembre 1812.

      Mon Cher Bankes,

      «Quand vous m'aurez dit comment les gens peuvent être intimes à soixante-dix lieues, je m'avouerai coupable et j'accepterai vos adieux. À regret cependant, car vous ne me donnez pas de meilleure raison que mon silence; et il n'a d'autre cause que le souvenir de vous avoir entendu dire que vous ne détestiez rien tant que d'écrire et de recevoir des lettres. En outre, comment faire pour trouver un homme qui a un si grand nombre de domiciles? Si j'avais eu l'intention de vous écrire dans ce moment, c'eût été dans votre bourg, où je vous croyais naturellement au milieu de vos commettans. Aussi aujourd'hui, en dépit de M. N*** et de lady W***, je vais vous rendre aussi heureux que la poste de Hexham me le voudra bien permettre. Je vous assure que je vous suis fort obligé de penser à moi de quelque manière que ce soit; et que, malgré cette surabondance d'amitié dont vous me supposez surchargé, je ne saurais jamais me passer de la vôtre.

»Vous avez appris que Newsteadt est vendu pour la somme de 140,000 livres sterlings 28, dont 60 restent hypothéquées sur la propriété pendant trois ans, et rapportent intérêt, bien entendu. Il est probable que Rochdale se vendra bien aussi, en sorte que mes affaires financières commencent à s'améliorer. Voilà déjà quelque tems que je suis à boire les eaux, parce que ce sont des eaux à boire, qu'elles sont très-médicinales, et qu'elles ont suffisamment mauvais goût. Dans quelques jours j'irai chez lord Jersey, mais je reviendrai bientôt ici, où je suis presque seul, où je sors très-peu, et où je savoure dans toute sa volupté le dolce far niente. Que faites-vous en ce moment? je ne saurais le conjecturer, même par la date de votre épître; vous ne dansez pas, j'espère, au son de la cornemuse dans le salon des Lowthers. Nous en avons un ici en mauvais état: le pauvre diable est atteint d'une phthisie. On m'a dit, dans la misérable auberge où je suis d'abord descendu, que vous étiez passé par ici précisément la veille du jour où je suis venu dans ce pays-ci. Nous avions excellente compagnie; d'abord les Jersey, les Melbourne, les Cowper et les Holland: ils sont tous partis; et les seules personnes que je connaisse sont les Rawdon et les Oxford, avec quelques autres de généalogies moins anciennes.

Note 28: (retour) Environ 2,800,000 fr.(N. du Tr.)

      »Je ne les dérange pas beaucoup. Quant à vos bals, vos assemblées, on n'y songe même pas dans notre philosophie! Avez-vous lu le récit d'un accident affreux arrivé l'autre jour sur la Wye? douze personnes noyées, et M. Rossoe, un gros gentleman, qui avait dû la vie à un croc de bateau ou un trident, pria qu'on le rejetât dans l'eau, parce que sa femme avait été sauvée… non, noyée! comme s'il n'aurait pas pu s'y jeter lui-même, s'il l'avait voulu; mais cela passe pour trait de sensibilité. Que les hommes sont d'étranges animaux dans la Wye et dehors!

      »Il me reste à vous demander un million de pardons pour ne m'être pas acquitté de vos commissions avant de partir de Londres; mais si vous saviez la masse d'ennuyeux engagemens et d'obstacles que j'avais sur les bras, je suis sur que vous ne m'en voudriez pas. Quand s'assemblera le nouveau parlement? Dans soixante jours, je présume, à cause des affaires d'Irlande; les élections de ce pays demanderont plus de tems que n'en comporte la loi. Quant à la vôtre, elle est sûre naturellement, cela n'est pas une question. Salamanque est le mot d'ordre du ministère, et tout ira bien pour vous. J'espère que vous parlerez plus souvent; je suis sûr du moins que vous le devriez, et que l'on s'y attendra. Portman veut donc courir encore une fois la chance? Bon soir.

      Je suis toujours votre très-affectionné,

Νωαιρων 29.

Note 29: (retour) Signature qu'il employait souvent à cette époque.

      LETTRE CX

À M. MURRAY

      Cheltenham, 27 septembre 1812.

      «Je n'ai envoyé aucun discours d'ouverture au comité; sur près de cent, je vous le dis en confidence, pas un n'a paru digne d'être reçu: en conséquence on est revenu à moi; j'ai écrit un prologue, qui a été reçu et qui sera prononcé. Le manuscrit est maintenant entre les mains de lord Holland.

      »Mon seul but est de vous avertir que, de quelque manière qu'il soit accueilli au théâtre, vous le publierez avec la première édition de Childe-Harold. Je vous prie seulement, quant à présent, de me garder le secret, jusqu'à nouvel ordre, et de vous procurer une copie correcte pour en faire ce que vous jugerez convenable.

      »P. S. Je désirerais que vous en tirassiez quelques exemplaires avant la représentation, afin que les journaux puissent en rendre un compte exact après.»

      LETTRE CXI

À M. MURRAY

      Cheltenham, 12 octobre 1812.

      «Je ne veux absolument pas que le portrait soit gravé; je vous prie de ne le joindre, sous aucun prétexte, à la nouvelle édition; je désire que toutes les épreuves soient brûlées et la planche brisée. Je paierai toutes les dépenses faites à ce sujet, cela est trop juste, puisque je ne crois pas pouvoir permettre la publication. Je vous demande comme une faveur toute particulière de ne pas perdre un moment pour faire ce que je désire; j'ai mes raisons et je vous les expliquerai quand je vous verrai. Je suis honteux de vous donner tant de peine.

      »Je ne sais point comment le public a reçu le Prologue au théâtre; je vois seulement que les journaux en disent du mal, ce dont ne s'embarrasse guère un vieil auteur comme moi. Je vous laisse absolument le maître de le joindre ou non à la prochaine édition, quand nous en donnerons une. Faites, je vous prie, exactement ce que je désire quant au portrait, et croyez-moi toujours, etc.

      »Faites-moi l'amitié de me répondre; je ne serai pas tranquille que je ne sache les épreuves et la planche détruites. On dit que le Satirist a rendu compte de Childe-Harold, je n'ai pas besoin de demander dans quel sens; mais je voudrais savoir s'il a reproduit ses anciennes personnalités? J'ai un intérêt plus grand que le mien là-dedans: souvent, dans ces sortes d'articles, on introduit des noms étrangers, surtout des noms de femmes.»

      LETTRE CXII

À LORD HOLLAND

      Cheltenham, 14 octobre 1812.

      «L'injuste préférence du comité paraît avoir mis en émoi tous les journaux, même celui de mon ami Perry. Il m'a traité assez rudement, tu, Brute! Je compte en retour lui envoyer, par le Morning-Chronicle, la première épigramme qui m'échappera, comme gage de pardon.

      »Le comité est-il dans l'intention d'entrer en explication sur sa conduite dans cette affaire? Vous voyez qu'on est assez disposé à l'accuser de partialité. Vous voudrez bien, au moins, me disculper de tout empressement déplacé à me pousser au détriment de tant d'anonymes plus anciens dans le métier, plus

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