l’Orbe de Kandra . Морган Райс
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу l’Orbe de Kandra - Морган Райс страница 14
Oliver réalisa maintenant qu’ils n’avaient jamais fini leur conversation. Il n’avait plus eu l’occasion de vraiment savoir qui était Esther Valentini avant qu’elle n’entre à l’École des Prophètes.
— Nous sommes du même quartier, non ? lui demanda-t-il.
Elle parut surprise qu’il s’en souvienne.
— Oui. Seulement à environ trente ans d’intervalle.
— Ce n’est pas étrange pour toi ? D’être dans un endroit que tu connais si bien, mais voir comment il est dans le futur ?
— Après l’École des Prophètes, plus rien ne me semble étrange, répondit-elle. Je suis plus inquiète à l’idée de me croiser. Je suis sûre que c’est le genre de chose qui pourrait faire imploser le monde.
Oliver réfléchit à ses mots. Il se souvenait comment le vieux Lucas avait empoisonné l’esprit du jeune Lucas pour lui faire faire ce qu’il voulait.
— Je pense que ça va tant que tu ne réalises pas que c’est toi-même, si tu vois ce que je veux dire ?
Elle serra les bras autour de sa taille.
— Je préférerais ne pas prendre le risque.
Oliver regarda son visage devenir sérieux. Il semblait y avoir quelque chose de caché dans ses yeux.
— Tu n’es pas curieuse ? demanda-t-il. De voir ta famille ? De te voir ?
Soudain, elle secoua la tête.
— J’ai sept frères et sœurs, Oliver. Tout ce que nous avons toujours fait, c’est nous battre, surtout parce que j’étais le monstre. Et tout ce que maman et papa faisaient, c’était se disputer à propos de moi, de ce qui n’allait pas. Sa voix était basse et pleine de mélancolie. Je suis mieux en dehors de tout ça.
Oliver se sentait mal pour elle. Aussi terribles qu’aient été sa vie à la maison et son éducation, il éprouvait une profonde compassion pour quiconque avait connu des moments difficiles.
Il pensa au fait que tous les enfants de l’école avaient été seuls, pris à leurs familles pour s’entraîner. À ce moment-là, il s’était demandé pourquoi aucun d’entre eux ne semblait seul ou nostalgique. Peut-être était-ce parce qu’aucun d’entre eux n’était issu de foyers heureux. Peut-être y avait-il quelque chose dans le fait d’être un prophète qui les distinguait des autres, qui rendait leurs parents méfiants, leurs maisons malheureuses.
Esther leva alors les yeux vers lui.
— Tes vrais parents. Tu es sûr qu’ils vont t’accepter comme tu es ?
Oliver réalisa alors qu’il n’y avait même pas pensé. Ils l’avaient abandonné, non ? Et s’ils avaient été si terrifiés par leur bébé si étrange qu’ils l’avaient laissé et étaient partis en courant ?
Mais ensuite, il se souvint des visions dans lesquelles ses parents lui étaient apparus. Ils étaient chaleureux. Gentils. Engageants. Ils lui avaient dit qu’ils l’aimaient et qu’ils étaient toujours avec lui, en train de le regarder, de le guider. Il était certain qu’ils seraient ravis d’être réunis.
L’était-il vraiment ?
— J’en suis sûr, dit-il. Mais, pour la première fois, ce n’était pas vraiment le cas. Et si toute cette quête était mal pensée ?
— Et que feras-tu une fois que tu les auras trouvés ? ajouta Esther.
Oliver réfléchit à ses mots. Il devait y avoir une bonne raison pour laquelle ils l’avaient abandonné bébé. Une raison quelconque pour laquelle ils n’étaient jamais venus le trouver. Des raisons pour lesquelles ils ne faisaient pas actuellement partie de sa vie.
Il regarda Esther.
— C’est une bonne question. Honnêtement, je ne sais pas. »
Ils tombèrent dans le silence, le train les berçant doucement d’avant en arrière tout en traversant le paysage.
Oliver regarda par la fenêtre tandis que la Boston historique apparaissait. Elle avait l’air merveilleuse, comme sortie d’un film. Une vague d’excitation l’envahit. Même s’il ne savait peut-être pas ce qu’il ferait quand il aurait retrouvé ses vrais parents, il était impatient de les trouver.
Au même moment, la voix du contrôleur annonça :
« Prochain arrêt : Boston. »
CHAPITRE SEPT
Alors que le train arrivait à la gare, Oliver sentit son cœur bondir dans sa poitrine d’excitation. Il n’avait jamais voyagé auparavant – les Blue ne partaient jamais en vacances – aussi se trouver à Boston était-il très excitant.
Lui et Esther descendirent du train et se dirigèrent vers le hall de la gare très animée. Il était grandiose avec des piliers de marbre et des sculptures dispersées tout autour. Des gens en costume filaient à toute allure tout en parlant fort dans leur téléphone portable. Tout cela semblait assez étourdissant pour Oliver.
« Bon, il y a trois kilomètres d’ici à l’Université de Harvard, expliqua-t-il. Nous devons nous diriger vers le nord et traverser la rivière.
— Comment le sais-tu ? demanda Esther. Ta boussole donne-t-elle aussi la direction ?
Oliver rit et secoua la tête. Il désigna une grande carte aux couleurs vives accrochée au mur de la gare. Elle indiquait tous les sites touristiques, y compris l’Université de Harvard.
— Oh, dit Esther en rougissant.
En quittant la station, une douce brise d’automne agita les feuilles tombées sur le trottoir et il y avait un soupçon de doré dans le ciel.
Ils commencèrent à se diriger tranquillement vers Cambridge.
— Ça a l’air très différent de mon époque, commenta Esther.
— Vraiment ? demanda Oliver, se rappelant qu’Esther était née dans les années 1970.
— Oui. Il y a plus de circulation. Plus de gens. Mais les étudiants ont tous la même apparence. Elle sourit. Le velours côtelé brun doit de nouveau être à la mode.
Il y avait en effet de nombreux étudiants qui marchaient dans les rues, l’air déterminé avec leurs livres dans les bras. Cela rappelait à Oliver les enfants de l’École des Prophètes, qui se hâtaient toujours quelque part avec des expressions sérieuses et studieuses.
— Comment penses-tu que tout le monde va à l’école ? demanda-t-il. Ils me manquent.
Il pensa à Hazel, Walter et Simon, les amis qu’il s’était faits à l’École des Prophètes. Mais plus que tout Ralph lui manquait. Ralph Black était ce qu’il avait de plus proche d’un meilleur ami.