Tu Es À Moi. Victory Storm
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Toutefois, il m’avait laissée et, tandis que mes mainsparcouraient ses bras jusqu’à la pointe de ses doigts, je sentis àl’improviste la panique me submerger et m’étouffer.
Quand je vis sa main se séparer de la mienne, je fus envahied’une peur inexplicable.
Je me voyais de l’extérieur, comme une spectatrice, pendant quemon corps tendait vers ce qui semblait être la seule issue avant detomber définitivement dans le néant.
Je bondis en avant quand, à l’improviste, une douleur à lapoitrine, un peu en dessous de l’épaule gauche, me transperça commesi on me poignardait.
Cela ne dura qu’un bref moment et, l’instant d’après, le monderéel s’obscurcit autour de moi.
Je me sentis déconnectée de la réalité, comme si j’avais étéparachutée dans un autre univers.
J’étais au sommet d’un grand escalier, ample et élégant.
La main de cet homme était devant moi.
Elle était tendue vers moi et je pouvais sentir mon corps tendrevers elle, mais la douleur dans ma poitrine revint encore plusforte qu’auparavant.
J’eus la respiration bloquée dans la gorge pendant que mon corpstombait en arrière, basculant dans le vide.
En vain je m’efforçai de contraster cette force invisible quim’entraînait dans le gouffre, sans y parvenir.
Devant moi il n’y avait que cet homme penché en avant pour merattraper.
Je vis sa main tendue vers moi mais je ne pus l’effleurer qu’unefraction de seconde.
Je levai brièvement les yeux avant de tomber.
Mon regard croisa celui de cet homme.
J’y perçus une ombre de peur et d’incrédulité.
Je murmurai : “Aleksej”, à la recherche désespérée d’aide, alorsque sa main s’éloignait de plus en plus et la douleur grandissaitjusqu’à devenir intolérable.
Puis tout disparut dans le néant.
Une obscurité seulement déchirée par mes hurlements mêlés à ceuxde cet homme qui appelait un médecin.
Mon cœur battait à tout rompre et, le corps secoué de peur, jerouvris les yeux pour m’apercevoir que je pleurais.
J’étais totalement recroquevillée sur moi-même, telle unefeuille morte avant qu’elle finisse à la poubelle.
Je clignai les yeux pour me libérer des larmes et je la visenfin : la main de cet homme était entre les miennes.
Je la serrais fort au point de lui enfoncer les ongles dans lapeau.
Cette image fut comme un doux réveil pour moi.
“J’y suis parvenue… Je t’ai attrapé…”, balbutiai-je, secouéeà la fois de pleurs de soulagement et de ce qui paraissait être unehallucination étant donné que j’étais revenue dans la chambreblanche où je m’étais réveillée.
“Que dis-tu ?’, me demanda-t-il confus, la respirationsaccadée.
“Je… J’allais tomber. Aleksej…”, m’efforçai-je d’expliquer,sans toutefois parvenir à l’exprimer. J’étais anéantie au point dene plus être capable de construire une phrase structurée.
“Tu te rappelles de moi maintenant”, siffla-t-il avec une nuancede sarcasme dans la voix qui me perturba.
Aleksej.
Oui, je me souvenais de lui, même s’il ne s’agissait que d’unnom et d’un corps physique sans aucune identité pour le moment.
Une petite lueur d’espoir et les souvenirs d’un passé lointainet encore confus.
J’ébauchai un sourire de soulagement.
A ce moment-là, le médecin arriva, accompagné de deuxinfirmières.
Aussitôt j’entendis l’homme se fâcher et crier quelque chose. Ilme fallut du temps pour comprendre qu’il s’exprimait dans une autrelangue.
Une langue que, petit à petit, je me rappelais avoir connue.
Ils parlaient de choc post-traumatique, d’hémorragie cérébraleen cours de résorption, d’anxiolytiques, tandis que l’homme à moncôté était furieux de n’avoir pas été informé de ce qui venaitd’arriver : il hurlait qu’il les payait suffisamment pour obtenirdes réponses à propos de ma santé et pour me guérir.
“Nous ne savons pas le temps que cela prendra mais,certainement, pas moins d’une semaine”, tenta de dire le médecindans la même langue.
“Une semaine ?!”, se fâcha l’homme.
“La laisser sortir plus tôt serait risqué. Il faut du temps pourque la micro-fracture au crâne cicatrise et l’hémorragie n’est pasencore totalement résorbée. Vu les circonstances, l’hospitalisationne peut être inférieure à deux semaines.”
“Je ne veux pas rester ici !”, dis-je, me mêlant de laconversation, serrant contre moi cette main que je ne voulais plusquitter.
“Tu parles également russe… Comment se fait-il que la chose neme surprenne pas ?”, siffla nerveusement l’homme, et il m’adressaun regard si tranchant que j’en eus le souffle coupé.
Tirant d’un coup sec, il dégagea sa main de mon étreinte.
“Non…”, soufflai-je faiblement, comme s’il n’y avait plusd’air dans mes poumons.
“Gardez-la aussi longtemps que vous voulez, mais je veux quecette mascarade finisse”, gronda l’homme et, se levant de mon lit,il se dirigea vers la porte. “Quant à toi, Kendra, tu as jusqu’àdemain pour… recouvrer la mémoire. Il y a belle lurette que larécréation est terminée.”
“Aleksej”, murmurai-je, angoissée à nouveau. Mais il s’en alla,me laissant livrée à moi-même et à ces médecins qui m’auscultèrentimmédiatement et me noyèrent de questions.
Je m’effrayai parce que, au fil des questions qu’ils meposaient, la conscience d’avoir un gros trou noir dans le cerveause faisait jour.
La question qui me tourmentait était mon identité : qui suis-je?
Aleksej était la dernière chose dont j’avais conservé unsouvenir.
Il était l’unique point d’appui pour m’éviter de retomber dansl’angoisse.
Je me demandai qui j’étais et je me rappelai qu’il m’avaitappelée Kendra, mais ce nom ne me disait rien.
Je demandai plusieurs fois des nouvelles d’Aleksej auxinfirmières, mais elles donnaient l’impression de ne pasm’écouter.
Je sentis