N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi. Ana Escudero

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N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi - Ana Escudero

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porte, et ils entrèrent. Mickey Mouse appuya sur l’interrupteur, provoquant l’illumination de la pièce : devant les yeux d’Alexis apparut alors ce qui à première vue paraissait être une petite salle de jeux, mais qui en vérité était une cellule où cacher Alexis. L’enfant lâcha finalement Batman et courut s’assoir par terre, où il avait reconnu un de ses jeux favoris.

      Batman et Mickey Mouse, profitant qu’Alexis soit distrait, sortirent de la pièce, fermant derrière eux la porte, laissant ainsi l’enfant seul, isolé du monde extérieur. Une fois dehors, Batman se rendit compte qu’il avait encore dans la main la barbe-à-papa et la jeta dans la première poubelle qu’il vit. Puis, il sortit son portable de la poche et réalisa un rapide appel, communiquant à son interlocuteur les derniers évènements de la vie d’Alexis.

      — Allons-y, dit-il après avoir raccroché.

      Pendant ce temps, Alexis, se rendant compte qu’ils l’avaient laissé seul, en profita pour remarquer, peut-être pour la première fois de la journée, que ses parents n’étaient pas là, et surtout que sa maman n’était pas là. Sa mère qui, même si elle était une personne très occupée, trouvait toujours du temps pour être avec lui, jouer avec lui, ou lui faire à manger. Il fut pris d’une peine jusqu’alors inconnue, une peine qui l’obligea à délaisser le jouet qu’il avait dans les mains et, s’asseyant dans un coin de la pièce, il commença à penser à ses parents. Il se souvint du conseil que lui répétait toujours sa mère : ne jamais se séparer d’eux. Mais parfois il ne pouvait pas faire autrement. C’était la curiosité qui l’avait poussé à se séparer de la sécurité que lui offrait son père. Cette même curiosité le poussa à parcourir du regard la pièce dans lequel il se trouvait en ce moment. En plus des différents jeux et jouets qui étaient dispersés dans la pièce, il y avait une chaise et une table sur laquelle se trouvait quelque chose recouvert par un torchon. La curiosité joua une fois de plus avec l’enfant et il écarta le torchon pour découvrir une part de gâteau au chocolat avec un verre de lait. Alexis n’avait pas de montre et ne savait pas combien de temps était passé depuis son rendez-vous chez le dentiste, mais en voyant le gâteau, il eut l’impression que cela faisait des siècles qu’il n’avait pas mangé. Rapidement, il s’assit à la table, prêt à manger cet appétissant gâteau.

      Dix minutes après, il avait les mains et le visage tachés de chocolat et une moustache blanche. Il bailla à deux ou trois occasions de manière incontrôlée tout en fermant les yeux, et même s’il ne voulait pas dormir ici, il se rendit vite compte qu’il n’arrivait pas à garder les yeux ouverts. Il descendit de la chaise et se blottit sous la table, les jambes repliées contre lui.

      Quelques secondes plus tard, il dormait.

      Peu de temps après, entra de nouveau Mickey Mouse, qui repéra la table et s’accroupit pour voir Alexis. Il le tira avec prudence pour ne pas lui faire mal jusqu’à le faire sortir de sous la table. Il le prit entre ses bras et, traversant la pièce, le déposa dans un lit caché à la vue par un paravent. Puis, il le borda et sortit de la pièce, tentant de faire le moins de bruit possible, même s’il savait que l’enfant n’allait pas se réveiller pendant un moment.

      Dehors, Batman l’attendait, et, en le voyant, jeta la cigarette qu’il était en train de fumer.

      — Maintenant, nous disposons de quelques heures de libres, dit Batman. Je déteste jouer les baby-sitters.

      Mickey Mouse se contenta de hausser les épaules, il commençait à connaître son compagnon d’infortune.

      — Ne fais pas ça… tu sais que je n’aime pas, dit Batman. Je ne t’aime d’ailleurs pas non plus, l’ami.

      Mickey esquissa la moitié d’un sourire derrière son déguisement puis fit mine de quitter son masque. Batman arrêta son mouvement avec violence et regarda autour de lui pour vérifier s’il y avait ou non beaucoup de personnes autour d’eux. Mickey stoppa son mouvement, mais il avait envie de quitter ce masque aussi vite que possible, car cela commençait à l’agacer.

      — Attends que l’on soit dans la voiture. Nous sommes trop exposés ici. Quelqu’un pourrait retenir nos visages, commenta Batman tout en commençant à se diriger vers la sortie du parc d’attractions.

      Quelques minutes après, ils arrivèrent à la voiture, et en la voyant, Batman jura : une roue était crevée.

      — Maudits gamins! cria-t-il tout en frappant avec rage le capot de la voiture.

      Épisode 8 — Un voyage improvisé

      Vivian resta un bon moment distraite : d’abord à cause de la perte de l’enveloppe, puis à la suite de la visite de l’homme qui lui avait faite une demande plutôt particulière. Mais Vivian était avant tout une femme d’affaires, et plus exactement, une femme d’affaires pratique qui évaluait les pour et les contre de chaque situation d’une manière instinctive grâce à son expérience dans les affaires. Ainsi, sans même plus réfléchir que le strict minimum, elle calcula le prochain pas à faire, plus par instinct que par un cheminement rationnel.

      D’abord, elle indiqua à sa secrétaire qu’elle ne voulait être dérangée sous aucun prétexte. Ensuite, elle décida de traiter la demande de l’inconnu comme s’il s’agissait d’une affaire de plus : en évaluant mentalement les possibles avantages et désavantages que la requête pouvait engendrer. Ce n’était pas de l’argent qu’il lui avait demandé, ni même un travail, c’était quelque chose d’encore moins matériel. Et Vivian, qui se laissait seulement guider par ses sentiments en ce qui concernait sa famille, pensa qu’elle pouvait faire une exception en accédant à la demande de l’inconnu. Elle devait passer plusieurs coups de fil et exiger quelques faveurs. Elle décrocha le téléphone pour réaliser une série d’appels.

      Dix minutes plus tard, l’affaire était lancée, et elle pensa qu’il était bientôt l’heure de manger et qu’elle pourrait revenir chez elle : même si elle n’avait pas pour habitude de le faire, elle sentait soudain le besoin d’être proche de son fils. Est-ce l’instinct maternel qui la fit penser à son fils à ce moment même ? Est-ce cet instinct qui lui souffla d’appeler la maison pour s’intéresser à l’état de son petit après sa consultation chez le dentiste ?

      Elle prit le téléphone, appela la maison, et attendit patiemment que quelqu’un décroche.

      — Résidence Clarke, entendit-elle Frans répondre.

      — Frans, c’est moi. Passe-moi Peter.

      — Madame, votre mari ne se trouve pas en ce moment entre nos murs, répondit Frans de son langage soutenu.

      Vivian regarda l’heure et répondit :

      — Ce n’est pas possible. Ils avaient rendez-vous à neuf heures. Où est-ce qu’ils peuvent être ?

      — Je ne sais pas, madame, répondit stoïquement le majordome.

      — Fais-moi la faveur de me prévenir quand ils arrivent. Il est capable d’avoir emmené mon fils manger un hamburger dans son ancien quartier.

      — Comptez sur moi, madame, et il raccrocha après les remerciements de Vivian.

      L’intention suivante de Vivian fut d’appeler le portable de Peter, mais elle préféra finalement appeler celui du Créditeur.

      Le portable du Créditeur sonna, et celui-ci le sortit de sa poche pour voir qui l’appelait. Il devait répondre, et décrocha donc.

      —

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