N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi. Ana Escudero

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N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi - Ana Escudero

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étage, fit mine de regarder les jupes, mais au bout de quelques minutes, elle monta au dernier étage, où se trouvait une cafétéria. Elle s’approcha du comptoir, demanda un café au lait et s’assit à une table libre. Pendant que refroidissait un peu le café, elle fit défiler les messages sur son portable.

      Le Créditeur, assit à une table proche, caché de la vue de Vivian, vit comment elle tapait sur le clavier de son portable. Il vit alors une personne s’approcher de la table, et déposer discrètement une enveloppe dans la poche de la veste de Vivian. Tout de suite après, la jeune femme prit sa veste, et après avoir aspiré la fin de son café, sortit de la cafétéria sans faire attention au Créditeur qui l’observait pensivement. Avant de sortir du centre commercial, elle acheta un porte-monnaie au rez-de-chaussée au cas où on se serait étonné qu’elle revienne les mains vides. Le Créditeur la suivait tranquillement, sachant qu’il ne pouvait que difficilement la perdre de vue.

      Enfin, Vivian prit le chemin du retour. Le Créditeur l’observait encore quand elle s’arrêta au croisement situé juste devant ses bureaux, attendant que le feu change de couleur. C’est alors qu’un conducteur perdit le contrôle de son véhicule et s’élança directement vers les passants qui s’étaient arrêtés au feu. Le temps parut s’arrêter alors que les roues de la voiture tournaient à une vitesse ultrasonique et que Vivian vit la voiture s’approcher sans être capable de réagir. La voiture heurta le trottoir et renversa ainsi quelques personnes qui tombèrent, dont Vivian. On entendit beaucoup de cris et de plaintes tandis que d’autres passants s’approchaient pour secourir les blessés. Personne n’était gravement blessé, mais quelqu’un appela quand même une ambulance. Rapidement, on entendit des sirènes, et quelques minutes après, la police et les secours étaient sur les lieux.

      Le Créditeur observait au loin comment un ambulancier s’occupait de Vivian qui avait une entaille à la tête qui saignait abondamment.

      — Je ne veux pas vous faire peur, madame, lui dit l’ambulancier, mais le sang est abondant. Vivian le regarda avec dédain sans répondre.

      — Il va falloir aller à l’hôpital, continua l’ambulancier. Pour faire quelques tests.

      — Ce n’est pas nécessaire, je vais bien, affirma Vivian en essayant de se relever.

      — C’est pour votre bien. Cela ne durera pas longtemps.

      — Merci, mais non. J’ai des affaires à régler, rétorqua-t-elle en faisant quelques pas vers ses bureaux.

      C’est alors qu’elle mit la main dans la poche de sa veste et remarqua que l’enveloppe ne s’y trouvait plus. Son visage perdit toutes ses couleurs pendant un instant, mais elle retrouva vite son esprit et le sang froid qui la caractérisait - mais néanmoins pas assez rapidement pour que le Créditeur ne le remarque pas de là où il était. Elle se retourna pour voir si l’enveloppe n’était pas au sol, mais avec les blessés, les ambulanciers, la police et les curieux, il était impossible de voir quoi que ce soit. Au fur et à mesure qu’elle regardait autour d’elle, elle s’énervait contre elle-même : jamais elle n’avait fait de crise de nerfs ou commis une telle erreur.

      L’ambulancier, qui ne l’avait pas quitté des yeux, s’approcha d’elle et lui dit :

      — Au moins, entrez un moment dans l’ambulance pour que je vérifie votre entaille. Elle risque de nécessiter des points.

      Vivian le regarda avec moins de suffisance, et avec un simple mouvement de tête, accéda à la demande de l’ambulancier. Pendant qu’on soignait Vivian, un autre ambulancier amenait d’autres blessés à l’hôpital dont notamment le conducteur de la voiture. Le Créditeur, dissimulé, remit dans la poche de sa veste le portable avec lequel il avait pris quelques photos de ce qu’il s’était passé, autant des lieux de l’accident que de ses protagonistes.

      Un quart d’heure plus tard, Vivian sortait de l’ambulance après avoir promis d’aller à l’hôpital après son travail ou même avant si jamais elle se sentait nauséeuse ou avait mal à la tête. Elle avança vers ses bureaux tout en regardant sa montre, qui lui rappela qu’elle avait perdu beaucoup trop de temps - un temps qu’elle ne pourrait récupérer et qui lui ferait perdre quelques gains. La perte de l’enveloppe était un terrible contre-temps, mais elle espérait le résoudre au plus vite. Elle trouvait toujours le moyen de sortir gagnante de n’importe quelle situation - comme preuve, son mariage avec Peter, sur lequel elle repensa sans raison apparente. Elle regarda à nouveau l’heure : Peter et Alexis devaient déjà avoir terminé leur consultation. Elle prit alors son téléphone dans un geste instinctif. Elle chercha dans ses contacts le numéro de Peter mais s’arrêta au dernier moment. Le Créditeur, attentif à la moindre action de Vivian, souffla, sans s’en rendre compte, de soulagement.

      Vivian entra ensuite dans l’édifice et disparut de la vue du Créditeur. Quelques minutes après, elle était assise à son bureau, les doigts sur le clavier de son ordinateur et une idée dans la tête, ou mieux dit, un objectif : l’enveloppe et son destin. Son esprit suspicieux lui soufflait que peut-être l’accident n’était qu’un coup monté pour lui substituer l’enveloppe. Elle tapota nerveusement ses doigts sur la table du bureau, calculant quel serait le prochain pas à effectuer. D’un côté, elle était sûre que si elle informait le Créditeur, il retrouverait l’enveloppe, c’était certain. Elle était assez proche du Créditeur pour savoir qu’il ne connaissait pas la curiosité et que jamais il ne regarderait ce qui se cachait dans l’enveloppe, ce qui n’était pas forcément le cas des autres subalternes qu’elle avait sous la main. Mais c’était pourtant quelque chose qu’elle devait faire seule.

      Ce que Vivian ignorait, c’est que le Créditeur, une fois que tout fut revenu dans l’ordre sur les lieux de l’accident, s’approcha et chercha minutieusement, bien que discrètement, l’enveloppe. Puis, il chercha une piste qui lui indique le prochain pas à suivre, l’enveloppe cachée dans sa veste. C’est alors que son portable sonna. Il le laissa sonner plusieurs fois avant de finalement se décider à le prendre pour voir qui l’appelait. De cette manière, il savait que celui ou celle qui l’appelait deviendrait nerveux, et qu’il serait ainsi au contrôle de la conversation. Mais il fut surpris : Peter ne l’avait encore jamais appelé, il était même étonné qu’il ait son numéro.

      — Salut, qu’est-ce qu’il se passe ? lui demanda-t-il.

      — Où es-tu encore ? cela fait plus de deux heures que tu es parti! exagéra-t-il.

      — Il y a eu quelques imprévus, mais je serai bientôt de retour. Je te manque, c’est ça petit frère ?

      — J’ai montré la photo d’Alexis à tous les passants et j’ai demandé à Sultan d’aboyer si jamais ils mentaient.

      — Très intelligent, petit frère. Je suis surpris, commenta-t-il alors qu’il continuait à observer l’immeuble dans lequel se cachait Vivian.

      — Personne ne l’a vu et Sultan n’a pas aboyé, mais je ne vois pas comment c’est possible. Pour moi, il est sénile, dit-il et aussitôt Sultan aboya, offensé.

      — Tu as demandé si quelqu’un avait vu une voiture s’éloigner rapidement ? Ou si quelqu’un avait vu quelque chose d’étrange, d’inhabituel ?

      — Non. Attends un moment, je vais aller demander.

      Peter arrêta alors une dame pour lui poser des questions, puis une autre, et une autre, tandis que le Créditeur était encore en ligne.

      Pendant ce temps, dans le bureau de Vivian, sa secrétaire interrompit les pensées

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