La Cité Ravagée. Scott Kaelen

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La Cité Ravagée - Scott Kaelen

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est."

      Demelza pencha la tête, ses larmes s'écoulant sur la fourrure du sarbek mort. "Je n'étais pas en danger. Elle était mon amie. Vous ne pouviez pas voir ça ?" Elle se releva et fit face à Eriqwyn. "J'ai pas d'amis au village, non ?" dit-elle d'un ton accusateur. "Y a personne là-bas qui m'aime."

      Eriqwyn prit une inspiration. "Ce n'est pas vrai, Demelza."

      "Si, c'est vrai. Et vous le savez, parce que vous êtes de ceux qui m'aiment pas. Je le vois, vous savez ? Je suis pas stupide."

      Eriqwyn ne trouva rien à dire. C'était vrai, elle n'aimait pas cette fille, sans pouvoir se l'expliquer. Et c'était aussi vrai pour beaucoup au village. Mais elle apercevait là une facette de Demelza qu'elle n'avait jamais vue auparavant. La mort du sarbek avait ému la jeune fille à un point qu'Eriqwyn n'avait pas imaginé.

      "Tu ne peux pas faire de ces prédateurs sauvages des amis," dit -elle. Mais malgré toutes les années de formation qu'elle avait acquises, sa déclaration manquait de fermeté. Est-ce que le sarbek était vraiment sur le point d'attaquer ? Eriqwyn n'en était plus tout aussi sûre.

      "Peut-être pas vous," sanglota Demelza. "Je ne tue que pour manger, pas parce que je crois que je vais me faire attaquer, et pas parce que ça me plaît."

      Eriqwyn fut indignée. "Ça ne me plaît pas !"

      Demelza lui lança un regard noir puis s'enfuit en courant vers les bois.

      Eriqwyn posa son arc contre la pierre d'autel et laissa échapper un long souffle. Elle se tourna vers le sarbek, empoigna la flèche plantée dans son flanc et la délogea. Avec un chiffon qu'elle gardait dans une poche retenue à sa taille, elle en essuya la tête et la remit dans son carquois puis, immobile, elle regarda la créature morte. Peu importait la raison, le sarbek était mort et, dans les plaines désertes du Plateau de Scapa, on ne pouvait rien gaspiller. Avec un haussement d'épaule, elle dégaina son poignard, s'agenouilla et se mit au travail.

       Chapitre Cinq

       Complications Contractuelles

      Alors qu'il se penchait vers le tonneau de Saltcoast Tan en grimaçant, Maros soulagea sa jambe blessée en faisant passer le poids de son corps sur son autre jambe. Il attrapa le rebord en fer du tonneau de bière, banda ses muscles et souleva le tonneau. D'une poigne aussi solide que l'objet en métal qu'il avait en main, il tint le tonneau plaqué contre son torse et, verrouillant sa prise, le maintint fermement. S'appuyant sur sa mauvaise jambe, il fit un pas en avant. Une douleur lui traversant le côté de la jambe lui fit proférer un juron ; la brise soufflant dans l'arrière-cour de la taverne lui rafraîchit la peau qui s'était couverte de sueur.

      "Maudite jambe," grommela-t-il. Il fut un temps où je pouvais porter ce tonneau sans le moindre effort. Maintenant, ça me fait grogner et suer comme un porc en rut, sans même parler de cette maudite charrette.

      Il sentit une envie soudaine d'envoyer un coup de pied à sa charrette mais il se retint ; ce serait bien inconséquent de perdre son sang-froid pour vingt gallons de sa bière préférée. D'un autre pas périlleux, il se rapprocha de l'arrière de la charrette. Il déposa son fardeau sur les planches à côté du tonneau de Carradosi Pale de moindre taille et d'un baril encore plus petit de Vorinsian Redanchor.

      Frottant son ventre arrondi, il poussa un soupir et secoua la tête. "C'est plus que jamais Maros la Montagne, ces jours-ci," marmonna-t-il. "Maudite soit cette créature qui a planté sa foutue dent dans mon genou." Il fit le tour de la charrette en boitant et s'arrêta pour masser le côté endolori de sa jambe.

      Ah, si je pouvais tuer cette lyakyn encore une fois ! Lui aplatir ses dents et lui arracher ses mâchoires de sa tête... Ce serait aussi satisfaisant que la première fois. Il soupira et secoua la tête. Ouais, mais rien ne me fera plus jamais marcher comme avant.

      Soulevant le long bras de la charrette, il boita et grogna jusqu'à ce qu'il eut traversé l'arrière-cour plongée dans les ténèbres de la nuit et atteint la porte de derrière. Une fois là, il se mit à décharger les tonneaux vers le Camelot Solitaire.

      La taverne était calme. À part quelques sabreurs assis à l'une de leurs tables habituelles, il n'y avait que quelques citadins clairsemés dans la salle commune. Maros avait laissé le jeune barman Jecaiah rentrer plus tôt voir sa femme ; il avait aussi permis à deux autres serveuses de rentrer plus tôt. Avec son stock de tonneaux pleins maintenant rangés sous le bar à côté de ceux déjà ouverts, Maros posa le baril de Redanchor sur le dessus du comptoir, prêt pour le lendemain, ou pour le jour d'après pour les clients aux goûts plus onéreux.

      Il attrapa son tabouret et sortit en claudiquant de derrière son comptoir pour se rendre vers la table des sabreurs, et s'assit avec eux, le dos contre le mur.

      "Mais qu'avaient-ils donc en tête ?" disait Alari. "Dix pour cent à se partager pour les trois d'entre eux," elle hocha la tête en direction de Maros, "moins la part du patron et de la boîte ; c'est pas mal mais ça ne les mènera pas loin."

      À côté d'Alari, le novice dont elle avait la charge ricana. "Ils auraient dû prendre une flopée de petits boulots comme tu me l'as conseillé car d'ici un mois, peut-être un peu plus, il n'y en aura plus.

      Maros regarda le jeune homme, le sourcil froncé. "Kirran, c'est tout à fait l'attitude à adopter pour un novice, surtout si tu veux le rester pour le restant de tes jours de sabreur."

      "Oh, désolé, patron."

      "Ne le sois pas. Ces petits boulots, quelqu'un doit bien les faire et, pour le moment, je ne vois que toi."

      Kirran pinça les lèvres et ne dit plus rien.

      De l'autre côté de la table, Henwyn éclata de rire. "Le patron t'a bien eu, là." Il prit une gorgée de vin. "Sérieusement, patron, tu penses que ce contrat en vaudra la peine ?"

      Maros grommela. "Ton avis vaudra bien le mien, Hen. En vérité, je me pose des questions sur les motivations de cette Chiddari. C'est un paquet d'argent qu'elle a proposé mais il y a quelque chose qui me chiffonne dans cette affaire. Tu as déjà rencontré, toi, quelqu'un qui manifeste tant d'intérêt pour une babiole qu'elle n'a jamais vue ? À son âge ?"

      Henwyn haussa les épaules et regarda en direction d'Alari. "Moi, j'aurais pris le contrat rien que pour les dix pour cent. C'est déjà une somme considérable. À vrai dire, je m'en veux de ne pas avoir été là quand tu l'as épinglé au tableau. Je l'aurais arraché. Un mois tout seul dans le désert ? Ah ouais, j'aurais bien pris ça."

      "Tout seul ?" La fille à ses côtés le regarda d'un air abattu. "Et tu ne m'aurais pas emmenée pour me montrer les ficelles du métier ?"

      "Bah." Henwyn sourit à travers sa barbe rasée de près. "Ne le prends pas mal, jeune fille, mais tu ne fais pas encore la différence entre tes seins et tes orteils, au stade où tu en es. Tu n'es pas encore prête à ne faire qu'un avec la terre pour autant de temps."

      Elle lui jeta un regard froid. "Je connais le désert," dit-elle, puis elle tourna la tête ailleurs.

      Alari se racla la gorge. "Tu en penses quoi de la légende ?" demanda-t-elle. "J'espère juste que tes amis sont bien préparés, c'est tout."

      "Je

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