La Cité Ravagée. Scott Kaelen

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу La Cité Ravagée - Scott Kaelen страница 19

La Cité Ravagée - Scott Kaelen

Скачать книгу

grand-chose d'autre cette nuit", dit Maros. "Pas même dormir."

      "Ça, je peux le comprendre."

      Maros sortit de la poche de son gilet un parchemin qu'il déplia et qu'il posa sur la table. "Le contrat entre votre mère et les Sabreurs de la Guilde porte sur la recherche d'un joyau funéraire qui appartenait à la famille Chiddari."

      "Oui, oui. Et il y a cinq cents des dari d'argent de ma mère qui sont dans vos coffres."

      Maros hocha la tête. "Réservés aux sabreurs qui ont remporté le contrat."

      "Ce qui nous amène à notre problème." Voyant Diela s'approcher de la table, Randallen étouffa un soupir.

      "Voilà, patron." Diela déposa un pot de café fumant devant Maros. Il avala une goulée du chaud breuvage, soupira d'aise et la remercia d'un hochement de tête.

      La jeune serveuse partit poursuivre son travail. Randallen leva un sourcil. "Le problème ?"

      "Comme je vous le disais hier soir, un contrat n'expire pas en cas de décès du client." Maros fit une pause pour avaler une gorgée de café. "Je suis vraiment désolé pour votre mère. Elle semblait—"

      "Je suis dans cette taverne depuis bien trop longtemps déjà," dit brusquement Randallen. "Alors, s'il vous plaît, épargnez-moi vos platitudes et finissons-en avec cette affaire. Vous avez en votre possession une somme d'argent qui se trouve être la plus grande part des économies de toute la vie de ma mère. Comprenez-vous ce que cela signifie ?"

      "Je commence à comprendre, en effet."

      "Cela signifie que, en tant que fils et héritier unique de ma chère mère, je me retrouve tout à coup sans héritage. Ça va pas le faire. J'ai une femme et deux filles. J'ai pris soin de ma mère aussi longtemps que j'ai pu. Quand je mourrai, ma femme et mes filles recevront ce que j'aurai réussi à amasser au cours de ma vie, tout comme je mérite de recevoir les économies de ma mère."

      Maros étudia ses propos en plissant des lèvres. "Selon les termes et les conditions des contrats de la guilde," dit-il avec prudence, "les paiements ne sont remboursés que dans les cas où le contrat n'a pas été exécuté. Auquel cas, les quatre-vingt-dix pour cent sont remboursés au bénéficiaire."

      "Ah."

      "En effet. Mais je dois vous avertir, et je crains que cela soit l'aspect qui vous déplaira le plus..." Maros prit le contrat de la table et le rapprocha de son visage, plissant des yeux en déchiffrant sa propre écriture jusqu'à ce qu'il trouva la partie qu'il cherchait. Retournant le document, il le plaça devant Randallen et tapota du doigt le paragraphe en question. "Voyez là ? Vous remarquerez que votre mère n'a désigné aucun bénéficiaire. Techniquement, cela signifie que je ne suis pas obligé de vous reconnaître comme tel. Toutefois—"

      "Quoi ? Avez-vous au moins tenté de lui faire désigner quelqu'un ?"

      Maros lui fit un sourire glacial. "Si un client souhaite désigner un bénéficiaire, il peut le faire, mais ce n'est pas une partie essentielle de l'accord. Si votre mère avait dans l'idée de vous désigner, elle avait toute latitude pour le faire."

      "L'ingrate..." Les joues de Randallen rougirent de colère pendant qu'il déchiffrait le parchemin.

      "C'est une situation difficile," dit Maros. "Je vous le concède. Nous avons donc parlé de votre problème, mais vous devez vous rendre compte que pour chaque pièce, il y a deux faces." Il se pencha et dit à voix basse. "J'ai trois braves gens qui risquent leur vie à s'aventurer dans un endroit où personne n'a mis les pieds depuis des siècles, un des rares lieux à Himaera qui porte le symbole de la Tête de Mort. Mes sabreurs - ma famille - sont partis pour la Cité Ravagée chercher l'héritage de votre mère. Les possibles dangers, vous serez d'accord avec moi, y sont inimaginables." Il pointa un doigt en direction du parchemin. "Ce contrat est l'assurance contre la mort de mes compagnons pendant cette mission. Vous avez perdu votre mère. C'est regrettable. Mais si mes sabreurs ne reviennent pas des Terres Mortes—"

      "Ça n'est pas mon problème ! Personne ne les a contraints à prendre le contrat."

      "Maître Chiddari." Maros se leva et domina la table de toute sa hauteur. "Vous avez une sale tendance à m'interrompre. Si vous ne l'aviez pas fait, vous m'auriez déjà entendu dire que j'envisageais de vous considérer comme bénéficiaire à la place de votre mère. Notez bien que j'ai dit envisager. Que je le fasse ou non, tout dépend de vous. Et tel que je vois les choses, vous avez une option. Si mes compagnons reviennent avec l'héritage – et ils le feront si cet héritage existe ou ils perdront la vie en essayant de le faire – je vous conseille de l'accepter gentiment. S'il ne reviennent pas—"

      "C'est inacceptable !" Le visage de Randallen frémissait de rage refoulée. "J'exige que vous—"

      Maros serra les poings, ce qui fit craquer ses jointures, et les posa sur la table. Le bois craquant sous son poids était le seul bruit que l'on put entendre dans la salle. "Vous n'exigez rien des Sabreurs de la Guilde, petit homme. Encore une incartade de mauvais goût de votre part et, non seulement j'omets de vous ajouter comme bénéficiaire de ce contrat, mais je vous jette à travers les portes de la taverne. Ne me mettez pas le dos au mur."

      Maros prit une inspiration pour se recomposer, content de voir Randallen déglutir. Le message semblait être passé.

      "Réfléchissez," dit Maros, de nouveau à voix basse. "Le joyau sera à vous. Je ne sais s'il vaut plus, ou moins, que les économies de votre mère, mais je parierais que ça s'en approche. Si vous voulez vraiment de l'argent, rendez-vous service et vendez cette maudite chose. Je suis sûr que vous trouverez preneur à la Baie de Brancosi. Je peux même vous mettre en contact avec quelques acheteurs potentiels, moyennant finances, bien entendu."

      Bien qu'il ait ravalé sa colère, la défaite se lisait dans les yeux de Randallen, qu'il abaissa vers la table. "Je crains que vendre le joyau ne soit pas une option."

      "Pourquoi pas ?"

      "Parce que," dit Randallen en lâchant une expiration hésitante, "Mère était catégorique, elle voulait l'avoir à elle à sa mort. C'était la seule raison pour laquelle elle voulait tant cette maudite chose. J'espérais qu'avec sa disparition..."

      "Donc, vous essayiez de récupérer l'argent pensant que le contrat était annulé, c'est ça ?"

      "Peut-être." Le visage de Randallen était de pierre.

      "Eh bien," dit Maros en haussant des épaules, "je suis désolé de vous dire que ça n'est pas le cas. Peut-être que cela avait échappé à votre mère, mais le contrat tient toujours. Le joyau sera à vous et vous serez libre d'en disposer."

      Randallen secoua la tête. "Eh bien, non. Elle ne voulait pas seulement que ce soit en sa possession avant de mourir."

      "Vous voulez dire qu'elle voulait être brûlée avec ?" Maros éclata de rire. "Si ça vous chante de jeter quelque chose de cette valeur sur le bûcher funéraire, ça vous regarde."

      "Oh, c'est pire que ça. Bien pire. Vous voyez, cher ami, ma défunte mère veut que ce truc soit jeté en terre. Pour quoi faire ? Pour qu'il soit déterré dans cent ans par quelque prospecteur chanceux ? Elle, elle n'y gagnera rien, et moi, certainement pas non plus !" Randallen reprit son souffle. "C'est un foutu gâchis."

      Maros haussa les

Скачать книгу