Nibiru Approche. Danilo Clementoni
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— La voix est libre, dit-il, en prolongeant jusqu’au sol avec la lame de la truelle la petite fente déjà pratiquée. Allons-y.
Il se glissa en se faufilant dans la déchirure.
— Tu ne pouvais pas le faire un peu plus large, ce trou, non ? grogna le gros, entre deux gémissements, alors qu’il essayait péniblement de se glisser lui aussi à l’extérieur.
— Dépêche-toi. Il faut filer le plus vite possible.
— J’aimerais bien t’y voir. J’arrive à peine à marcher.
— Allez, grouille-toi et arrête de te plaindre. Rappelle-toi que si on n’arrive pas à se tirer, personne ne pourra nous éviter plusieurs années de prison.
Le mot « prison » avait toujours le pouvoir de redonner des forces au gros. Il ne dit plus rien, et souffrant en silence, suivit son compagnon qui se faufilait en catimini entre les ruines.
Ce fut le bruit lointain d’un moteur qui fit douter l’homme de garde. Il regarda un instant sa cigarette maintenant consumée, et la jeta d’un geste vif. Il se glissa sans hésiter dans la tente et ne put en croire ses yeux : les deux prisonniers avaient disparu. Près du fût, la corde jetée en vrac, un peu plus loin, les deux bouts de tissu qu’ils avaient utilisés comme bâillons, et une déchirure dans la toile de tente qui arrivait jusqu’au bas de la paroi du fond.
— Hisham, les gars -hurla l’homme à plein poumons- les prisonniers se sont échappés !
Vaisseau Théos — Le superfluide
La représentation de l’objet que Pétri avait placé dans l’interstice entre Kodon et la Terre avait laissé les deux Humains bouche bée.
— Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ? demanda Élisa, intriguée, en s’approchant pour mieux voir.
— On ne lui a pas encore donné de nom officiel.
Pétri ramena l’étrange objet au premier plan et ajouta en regardant le Professeur :
— Tu pourrais peut-être lui en choisir un, toi.
— Je pourrais toujours essayer, si seulement tu m’expliquais ce que c’est.
— Ça fait longtemps que nos plus grands scientifiques se consacrent à ce projet.
Pétri se croisa les mains derrière le dos, et se mit à marcher lentement à travers la pièce.
— Cet appareil est le résultat d’une série d’études qui excèdent en partie mes propres connaissances scientifiques.
— Et je peux vous assurer qu’elles sont remarquables, ajouta Atzakis, en tapant vigoureusement sur l’épaule de son ami.
— En quelques mots, il s’agit d’une sorte de système antigravitationnel. Il repose sur un principe qui est encore en cours d’étude, comme je vous le disais, mais que je peux essayer de vous résumer brièvement et simplement.
— Je pense que ce sera beaucoup mieux, commenta Élisa. N’oublie pas que nous appartenons à une espèce qui, comparée à la vôtre, peut tout à fait être qualifiée de sous-développée.
Pétri approuva discrètement. Puis il s’approcha de la représentation en trois dimensions de l’étrange objet et reprit tranquillement son explication.
— En géométrie, on définit cet objet comme un tore. L'anneau tubulaire est vide, et ce qu’on pourrait simplement appeler son « espace central » contient son système de propulsion et de contrôle.
— Jusque-là tout est clair, dit Élisa, très impatiente.
— Très bien. Voyons maintenant le principe de fonctionnement de ce système.
Pétri fit pivoter l’image du tore et en montra la partie intérieure.
— L'anneau est rempli d’un gaz, en général un isotope de l’hélium, qui, porté à une température proche du zéro absolu, se transforme en un liquide aux caractéristiques bien particulières. Concrètement, sa viscosité devient pratiquement nulle, et il peut circuler sans générer aucun frottement. Nous appelons cette caractéristique « superfluidité ».
— Là, je m’y perds un peu, dit tristement Élisa.
— En deux mots : quand il est opportunément stimulé par la structure de l’anneau, ce gaz, à l’état liquide, peut se déplacer à l’intérieur, sans aucune difficulté, à une vitesse proche de celle de la lumière, qu’il peut conserver pendant une durée théoriquement infinie.
— Stupéfiant, ne put que dire Jack, qui n’avait pas perdu la moindre syllabe de toute l’explication.
— D’accord, je crois que j’ai compris, cette fois, ajouta Élisa. Mais comment fera cet engin pour s’opposer aux effets de l’attraction gravitationnelle entre les deux planètes ?
— Là, les choses se compliquent un peu, répondit Pétri. Disons que la rotation du superfluide à une vitesse proche de celle de la lumière génère une courbure du continuum spatio-temporel autour de lui, et cela provoque un effet antigravitationnel.
— Pauvre de moi, s’écria Élisa. Mon vieux professeur de physique doit se retourner dans sa tombe.
— Et ce n’est pas le seul, ma chérie, ajouta le colonel. Si j’ai bien compris ce qu’essaient de nous expliquer ces messieurs, là, il s’agit de renverser des théories et des concepts que nos scientifiques ont tenté d’analyser et d’étudier leur vie durant. Le principe d’antigravité a été théorisé plus d’une fois, mais personne n’a jamais réussi à le démontrer totalement. Nous avons devant nous —il indiqua l’étrange objet- la preuve que c’est réellement possible.
— Je serais un peu plus prudent -dit Atzakis, refroidissant un peu l’enthousiasme du colonel. Je suis en devoir de vous informer que cette chose n’a jamais été testée sur des corps aussi grands que des planètes ; ou plutôt, nous avons essayé il y a deux cycles, mais ça ne s’est pas exactement passé comme nous le voulions. Qui plus est, des événements que nous n’avions pas prévu pourraient se produire et...
— Tu es toujours le même oiseau de mauvais augure, réagit Pétri en coupant son compagnon. Le mécanisme a été démontré plus d’une fois. Notre vaisseau lui-même utilise ce principe pour sa propulsion. Essayons d’être optimistes.
— Notamment parce qu’il me semble que nous n’avons pas vraiment d’autres alternatives, sauf erreur de ma part ?