Désir Fatal. Amy Blankenship

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Désir Fatal - Amy Blankenship

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d’un air accusateur, il se contenta de sourire et de hausser les épaules en disant :

      - Désolé les gars.

      Il pouvait dire qu’ils savaient qu’il n’était pas désolé du tout vu la façon dont ils le dévisagèrent, mais à vrai dire, il ne s’en souciait pas du tout.

      Les ignorant, il se retourna et laissa son regard parcourir le magasin pour tenter d’y trouver le vieux bonhomme ou sa petite-fille.

      Nick se plaça debout sur toute sa stature et glissa une main dans la poche de son trench où la doublure de la poche était découpée, lui donnant un accès facile à d’autres choses cousues dans le cuir. Il avait là tout un petit arsenal discret d’armes qu’il n’hésiterait pas à utiliser sans attirer l’attention des autres clients.

      Il suivit l’homme qui se dirigeait vers le comptoir et remarqua qu’il ne regardait rien d’autre dans le magasin. Nick avait l’impression que l’étranger n’était pas là en tant que client et que ses chiens de garde démoniaques qui le regardaient à travers la fenêtre n’étaient pas un bon signe pour le retour de Gypsy dans le monde des affaires.

      L’étranger regarda curieusement Gypsy qui sortait de l’arrière-boutique une boîte en main pour se rendre à l’autre comptoir où une femme l’attendait.

      Nick changea de place, pour se mettre entre Gypsy et cet homme étrange qui la regardait.

      - En quoi puis-je vous aider ?

      L’homme le regarda une fois de plus d’un air ennuyé. Il détestait s’adresser au videur du magasin, mais il n’était pas intimidé non plus. Il fouilla dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir une enveloppe.

      - Je ne suis qu’un messager et ne veux aucun mal à qui que ce soit. J’ai une invitation pour le propriétaire de cet établissement.

      Nick saisit l’enveloppe, mais l’homme la lui retira pour la remettre dans sa veste.

      - Elle est uniquement à l’attention du propriétaire, lui dit l’étranger avec un accent anglais et un haussement de sourcil élégant.

      Nick inspira profondément mais ne sentit qu’une odeur d’humain. Il se retourna et se pencha contre le comptoir, regardant en arrière les deux démons qui regardaient l’étranger avec des yeux sombres.

      - Vous êtes en étrange compagnie, pour un humain, commenta Nick qui ne s’attendait pas à obtenir de réponse de sa part. Il n’en eut pas, d’ailleurs.

      Gypsy regarda par la fenêtre et vit les deux hommes fixer le magasin au lieu d’y entrer. Elle tourna immédiatement son regard en direction de Nick, le trouvant avec un homme qu’elle n’avait jamais vu avant.

      Il arborait une soyeuse chevelure d’ébène légèrement bouclée qui lui atteignait presque les épaules et une épaisse boucle d’oreille en or. Ses joues bronzées étaient nues, mais il avait une moustache et un bouc bien rasés de même largeur, ce qui fait que ses lèvres parfaites semblaient encadrées. Et la perfection ne s’arrêtait pas là : elle avait remarqué ses longs cils foncés par-dessus son regard brun sombre qu’elle jugea comme étant langoureux.

      Elle était sûre qu’il séduirait sans problème n’importe quelle femme qui croiserait son chemin. En fait, ce gars était vraiment trop beau et si ces derniers jours lui avaient appris quelque chose, c’était bien que les vrais humains ne l’étaient jamais autant. Cela la rendit d’autant plus nerveuse alors qu’elle essayait de finaliser au plus vite sa transaction avec sa cliente. S’énervant de plus en plus, elle regardait par-dessus le comptoir la jolie fille qui venait régulièrement dépenser de l’argent dans son magasin puis soupira de satisfaction quand cette dernière lui tendit un gros billet en lui disant de garder la monnaie.

      - Merci, dit Gypsy en souriant et en remarquant qu’une liste d’articles chers et difficiles à trouver était mélangée aux billets. Elle regarda la cliente tout en réalisant qu’elle était certainement au courant de l’afflux soudain des démons, sinon elle ne ferait pas de demandes aussi étranges, mais elle n’avait pas le temps d’en discuter maintenant avec elle.

      - Je vous appellerai quand les articles arriveront, l’informa-t-elle en hochant la tête comme si elle avait simplement commandé une boîte de chocolats.

      Alors que la cliente s’en allait avec sa boîte d’articles douteux, Gypsy regarda Nick qui faisait face au beau gosse et qui semblait le jauger dans un terrible face à face.

      - Puis-je vous aider ? demanda-t-elle en arrivant de l’autre côté du comptoir.

      L’étranger détourna les yeux de Nick et lui sourit :

      - J’espère que oui. Est-ce que par hasard, le vieil homme qui dirige cette boutique est ici ?

      Le sourire poli de Gypsy s’évanouit, mais elle avait déjà répondu à cette question des milliers de fois depuis qu’elle avait repris les rênes du magasin.

      - Je suis navrée, mais il est décédé il y a plus d’un mois.

      Elle perçut une tristesse silencieuse se glisser dans les yeux de l’homme et cela la mit plus à l’aise. Avec ce genre de réaction, il n’était sûrement pas là pour lui causer des ennuis.

      - Alors, peut-être que sa petite-fille est disponible ? demanda calmement l’homme.

      - C’est moi. Je peux faire quelque chose pour vous ? demanda poliment Gypsy.

      L’homme fronça légèrement les sourcils dans sa confusion, mais son sourire reprit rapidement le dessus :

      - Peut-être. On m’a dit de donner ça au propriétaire.

      Il glissa l’enveloppe de sa poche pour qu’elle la voie. Avec Monsieur Je-Tire-Plus-Vite-Que-Mon-Ombre juste à côté d’eux, il se méfiait en pensant que celle-ci pouvait lui être arrachée à tout moment.

      - En fait, je suis à moitié propriétaire avec une partenaire, l’informa Gypsy avec fierté, maintenant que Lacey était de retour.

      Un instant, son interlocuteur eut l’air de contempler quelque chose, mais il finit par poser l’enveloppe sur la surface vitrée du comptoir en la faisant glisser vers elle.

      Avant même que Gypsy ne puisse l’atteindre, Nick l’intercepta d’un réflexe rapide et l’ouvrit. Il parcourut des yeux l’épais morceau de feuille dorée avant de regarder à nouveau l’étranger. L’homme lui lança un regard de tueur.

      Si Gypsy n’approuvait pas l’attitude protectrice de Nick envers elle, l’expression figée de son visage l’incitait à ne pas exiger cette enveloppe. Vu la façon dont les choses se passaient en ce moment, elle avait deviné qu’il s’agissait d’une menace de mort… même si, pourtant, elle était très curieuse de pouvoir lire la lettre.

      Nick s’approcha de l’autre côté du comptoir où se trouvait Gypsy et enleva son 9 millimètres de dessous sa chemise. Il maniait le pistolet aussi bas derrière le comptoir de manière délibérée afin que personne d’autre dans la pièce ne puisse le voir, sauf l’homme qui se tenait juste en face. Le pouls de l’homme resta stable, tout comme sa respiration. Nick en conclut qu’il ne représentait pas une menace, mais il voulait que Gypsy se méfie quand même.

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