Désir Fatal. Amy Blankenship

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Désir Fatal - Amy Blankenship

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avait eu la bonne idée de brûler les vêtements volés qu’elle avait portés.

      Elle attrapa le robinet et augmenta la température de l’eau. Pour elle, se détendre était un luxe dont elle n’avait pas pu profiter depuis qu’elle avait quitté Vincent et toute la horde de démons qui étaient après elle.

      Vincent… même son prénom avait éveillé en elle des sentiments de culpabilité et elle fronça tristement les sourcils. Elle l’avait rencontré quelques jours après avoir reçu une maquette de l’énorme musée où son grand-père l’avait envoyée. Il se trouve qu’ils avaient tous les deux étés envoyés par des personnes différentes pour aller voler la même chose.

      Ses lèvres tremblèrent lorsqu’elle repensait à tout ça… les yeux effarés de Vincent et ses airs de beau gosse, quand il la surprit en train d’entrer dans la même pièce secrète dans laquelle il était. S’ils avaient essayé de se battre pour savoir lequel d’entre eux était arrivé en premier et qui méritait le butin, ils auraient certainement alerté les gardes lourdement armés qui étaient juste au bout du couloir. Ces derniers les auraient certainement chassés, ou pire… ils auraient également pu leur tirer dessus.

      Après s’être contemplés quelques temps, ils arrivèrent finalement à trouver un compromis et décidèrent qu’ils pourraient se mettre ensemble pour tenter de prendre l’objet. Et en y repensant, elle se rendit compte que Vincent s’en serait bien sorti d’une autre manière… il avait seulement accepté de faire tandem avec elle parce qu’il l’avait bien voulu.

      Une fois qu’ils furent sortis du musée, ils furent soudainement entourés de cinq démons aux yeux sombres qui étaient entrés dans le corps de cinq officiers de police du coin.

      Debout dans la lumière des feux clignotants des voitures de police, les mains en l’air, avec cinq paires de fusils pointés sur eux, elle pensait qu’ils ne s’en sortiraient pas vivants. Jusqu’à ce que Vincent remette à l’un d’eux l’objet volé en échange d’une énorme mallette remplie d’argent.

      Par la suite, Vincent lui proposa de partager cet argent. Il lui demanda également de faire affaire avec lui. Sans penser aux conséquences, elle avait accepté en pensant qu’elle pourrait obtenir encore plus de choses pour son grand-père en utilisant les relations de Vincent, qui étaient de nouveaux collectionneurs assez agressifs.

      En même temps, elle était contente d’avoir enfin trouvé un partenaire pouvant être aussi sournois qu’elle. Et le fait qu’il soit super sexy n’était pas non plus une mauvaise chose, avec son petit accent anglais lui donnant l’impression qu’il flirtait avec elle en permanence.

      Elle secoua la tête à cette pensée naïve et se massa les cheveux avec du shampooing. Elle avait seulement accepté cet arrangement par cupidité, mais aussi parce qu’il était sacrément sexy… ses deux faiblesses.

      Après une nuit torride, tout comme la plupart des jours qui suivirent, Vincent lui en avait dit un peu plus au sujet du réseau clandestin auquel il appartenait. Elle comprit rapidement que devenir partenaire avec lui signifiait qu’elle était aussi partenaire avec tout un réseau de puissants démons.

      Grâce à son grand-père, elle savait des choses sur les démons, mais cela ne voulait pas dire qu’elle leur avait déjà fait face. Et même si elle savait d’emblée dans quoi elle allait s’embarquer, et que cela l’avait rendue nerveuse, elle avait malgré tout ignoré ce sentiment et avait attendu avec impatience toute la frénésie dont Vincent lui avait parlé.

      Ce soir-là, il l’avait emmenée à la rencontre du maître démon de ce réseau… un vieil homme qui avait cent dix ans et qui s’appelait Masters, ce qu’elle trouvait très drôle à l’époque.

      Quand le vieux démon rejeta froidement son invitation dans le réseau de voleurs et qu’il tenta de la tuer sur place, elle perdit son sens de l’humour. Si Vincent n’avait pas pris la balle devant elle, elle serait morte. Elle pensait qu’il était mort mais il s’était secoué en grognant parce que la balle était entrée en lui, lui envoyant un jet de sang sur le visage.

      C’est à ce moment-là qu’elle comprit que Vincent ne pouvait pas être tué, peu importe ce qu’on lui faisait. Tout en se disputant avec le démon aux yeux noirs pour la protéger, il s’était arraché la balle de l’épaule, expliquant qu’il cherchait depuis des années un partenaire et que c’est elle qu’il avait choisie.

      Vu que Vincent était son voleur préféré, Masters avait accepté à contrecœur, mais seulement s’il pouvait la désigner comme l’une de ses sous-fifres, ce qui lui donnait le droit de la tuer si jamais elle s’écartait du droit chemin ou essayait de quitter le groupe.

      Alors, Vincent l’avait regardée calmement par-dessus son épaule ensanglantée en lui demandant :

      - C’est soit ça, soit il ne te laissera pas sortir vivante de cette pièce. Es-tu d’accord avec cette entente ?

      Son grand-père lui avait appris à ne jamais passer d’accord avec un démon, mais elle n’était pas assez stupide pour être en désaccord avec celui qui était devant elle. Comme elle avait regardé dans ses yeux noirs, elle savait qu’il la tuerait et l’oublierait très vite.

      Une fois qu’ils eurent quitté l’immense domaine de Masters, elle se retourna pour pouvoir mieux observer Vincent, pensant qu’il était lui aussi un démon… ou, du moins, une sorte de démon hybride, et qu’il ne l’avait pas prévenue. Elle jugea utile d’informer ce beau salaud qu’elle lui était reconnaissante de lui avoir sauvé la vie, mais qu’elle avait pour principe de ne pas coucher avec les démons.

      Vincent la prit alors doucement par les épaules et lui demanda de regarder attentivement le sang qui avait taché sa chemise… du sang rouge. S’il avait été un démon, il aurait été noir. Une fois qu’elle se fut calmée, il expliqua ses… circonstances inhabituelles, en disant qu’il était complètement humain, dans tous les sens du terme, mais que des anges l’avaient maudit.

      Elle n’était pas certaine d’avoir compris ce qu’il entendait par « anges » puisqu’il ne voulait pas s’étendre là-dessus, mais elle avait bien gardé en tête que Vincent ne pouvait pas mourir. Non, en fait… il pouvait mourir, mais il ne restait pas mort longtemps. Il avait même déboutonné sa chemise pour lui montrer que sa blessure avait déjà cessé de saigner et guérissait rapidement.

      Lacey compatit, car elle avait appris à mieux le connaître, comprenant qu’il avait vécu tellement longtemps qu’il s’ennuyait, qu’il n’avait peur de rien, et qu’il se sentait seul… mais aussi, très en colère d’être encore en vie alors que tous ceux qui comptaient pour lui étaient morts.

      Elle et Vincent avaient conclu plusieurs accords concernant leur partenariat et leur amitié. La première était qu’elle n’essaierait pas de s’enfuir parce que même s’il ne pouvait pas mourir, Vincent était presque sûr qu’elle le pouvait et qu’elle le ferait une fois que Masters l’aurait rattrapée. L’autre accord était qu’ils continuent leur relation sans condition, chose qu’elle avait énormément appréciée.

      Ce n’est pas qu’elle ne l’aimait pas… parce qu’elle l’aimait. Mais il était plus comme son meilleur ami, ce qui était une bonne chose depuis le moment où il avait admis avoir perdu la capacité de donner son cœur il y a des siècles. Pour lui, tomber amoureux de quelqu’un ne ferait que de l’attrister parce qu’il devrait voir cette personne vieillir et mourir… le laissant seul au bout d’un certain temps. Et cela, elle le

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