Désir Fatal. Amy Blankenship
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Ils avaient toujours tenu Gypsy à l’écart mais maintenant qu’il était mort, rien ne pouvait l’empêcher de dire au moins une partie de ce qui lui était arrivé. En plus, quand son passé l’aurait rattrapée, elle saurait au moins ce qui lui était vraiment arrivé.
Se sentant calme et apaisée, elle décida de dire à sa cousine quelles étaient les activités annexes de la famille.
- Grand-Père t’envoyait toujours aux ventes aux enchères et dans des endroits sûrs pour récupérer les artefacts qu’il voulait pour sa collection ou pour apaiser sa clientèle. C’était ton travail et tu te débrouillais très bien.
Elle sourit affectueusement à sa cousine avant d’ajouter :
- Mais moi… j’étais douée pour faire quelque chose de complètement différent.
- Où veux-tu en venir ? s’enquit Gypsy en un froncement de sourcils.
Elle avait le pressentiment qu’elle n’allait pas aimer ce que Lacey allait lui dire.
Celle-ci haussa les épaules comme si ce n’était pas si grave :
- Grand-Père t’envoyait chercher les choses qui étaient disponibles et faciles à obtenir… il te suffisait de conclure secrètement des accords grâce à des choses très recherchées ou à d’énormes liasses de billets. Et moi, il m’envoyait faire des choses complètement différentes… et pas si faciles à obtenir.
- Comme quoi ? demanda Gypsy.
- Comme tout plein de choses que personne d’autre ne voulait faire, lâcha Lacey qui vit subitement la mâchoire de sa cousine se relâcher d’un coup.
Chapitre 2
- Il t’envoyait voler des choses pour lui ? La voix de Gypsy se fit déconcertante. J’n’arrive pas à croire que Grand-Père t’ai incitée à faire quelque chose d’aussi dangereux.
- Comment tu penses qu’il a fait pour se lancer dans cette entreprise ? Tout au début, je veux dire ? demanda Lacey avec un léger sourire.
- Je n’ai entendu que des rumeurs, lui confia sa cousine.
Certains des plus hauts gradés des ventes aux enchères clandestines avaient faits certaines allusions au cours de ces dernières années. Elle se contentait d’hocher la tête poliment et de sourire, puis elle balayait vite ces ragots de son esprit car elle ne voulait pas y croire.
Puis elle soupira en concédant :
- Je ne faisais que hausser les épaules en pensant qu’ils s’en prenaient à moi parce que je mettais souvent la main sur des choses que les autres voulaient vraiment.
- En même temps, ils pouvaient être jaloux. Grand-Père était un cambrioleur notoire dans la fleur de l’âge. Il a été en mesure de mettre la main sur beaucoup d’objets de valeur ces dernières années, lui confirma Lacey avec beaucoup de fierté dans la voix. Il était spécialisé dans les objets surnaturels… des vieux livres d’orthographe, des journaux, des peintures et toutes sortes d’objets magiques. On dit même qu’il aurait trouvé le Saint Graal et qu’il l’aurait caché à l’homme qui l’a engagé pour le trouver. Personnellement, j’en doute fort, mais cela ne fait que s’ajouter au mythe qui entoure notre grand-père.
Gypsy prit la parole à son tour :
- Comment est-il resté en vie tout ce temps, à chercher des objets aussi dangereux ?
Lacey répondit en haussant les épaules :
- Qui sait ? Grand-Père s’est fait beaucoup d’ennemis avant de laisser tomber son passe-temps préféré. Personne ne pouvait prouver que c’était lui parce qu’il maîtrisait l’art du vol. Une des premières choses qu’il avait volées était un dispositif de camouflage qui l’a rendu complètement indétectable. Ce qui le protégeait de la plupart de ses ennemis qui le soupçonnaient était le fait que beaucoup de choses qu’ils pensaient qu’il aurait pu voler étaient assez puissantes pour être utilisées contre eux s’ils se vengeaient.
- Un peu comme un dispositif lui permettant de se cacher, répéta Gypsy les yeux écarquillés. Comme la cape d’invisibilité d’Harry Potter ?
- Je ne sais pas... je ne l’ai jamais vu depuis, vu qu’il a disparu avant nos naissances, répondit Lacey. Je suppose que quelqu’un d’autre devait être un voleur encore meilleur que Grand-Père.
- Pas étonnant que ce qui reste de notre famille ait quitté la ville et nous ait prévenus de ne pas traîner avec lui. Je pensais que c’était simplement parce qu’ils croyaient qu’il était fou de croire au surnaturel et de gérer un magasin comme celui-ci.
Gypsy secoua la tête en se rappelant toutes les fois où elle l’avait défendu. Elle ne le regrettait toujours pas. Elle l’avait aimé et c’était tout ce qui comptait pour elle.
- Mais pas du tout ! la contredit Lacey. La famille n’était pas au courant de tout ça, et d’ailleurs, c’était son souhait. Il faisait exprès d’agir bizarrement quand il était avec eux… pour que comme ça, ils lui collent l’étiquette du paria bizarre et qu’ils décident de ne pas être trop proches de lui. De son côté, il ne voulait pas les mettre en danger si quelqu’un le poursuivait.
Les lèvres de Lacey laissaient entrevoir un triste froncement de sourcils tout en pensant au moment où elle avait emménagé avec lui… ici même, dans ce magasin. Ses parents sont morts dans un accident quand elle avait neuf ans, et c’est son grand-père qui est venu la chercher au bout de quelques heures. Il se demandait si cet « accident » en était vraiment un ; il lui avait même avoué son inquiétude une fois qu’elle eut appris la vérité le concernant.
Et la théorie disait que ses parents auraient pu être assassinés à cause d’une babiole paranormale et qu’elle avait été poussée à vouloir se venger. Du coup, évoluer dans un tel milieu lui aurait peut-être permis de tomber sur le ou la coupable. Mais rien ne s’était jamais présenté, et elle était très vite devenue accro à son travail. Il y avait ça… et l’argent qu’elle gagnait, aussi !
- En fait, c’est moi qui voulais le suivre dans cette aventure. Mais lui, il a toujours été contre, se rappela-t-elle. Au bout d’un moment, je l’ai accablé… en partant voler toute seule. Un jour, j’ai tout fait pour qu’il me surprenne en train de le faire, afin qu’il n’ait pas d’autre choix que de m’apprendre comment entrer et sortir sans être vue. Ce n’était pas son idée… et je ne lui ai pas laissé le choix. En fait, il avait deux options : soit de me laisser y aller toute seule et de me faire tuer, soit de m’apprendre ses combines et de croiser les doigts pour que tout fonctionne.
- Je vois, dit Gypsy en hochant la tête, se sentant presque désolée pour son grand-père. Le pauvre, il n’a pas eu de chance par rapport à ça.
- Bon, eh bien… pour être franche, c’est plus ma dernière mission qui m’a complètement dépassée, avoua Lacey. C’était ma faute et Grand-Père n’aurait pas dû autant se reprocher tout ça. Il savait très bien à quel point j’étais têtue et qu’il avait fait de son mieux.
- Oh non, chuchota sa cousine en grimaçant. Mais là, tu es partie pendant