Transgression. Victory Storm
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Éprouvée et anéantie par ce que je venais de subir, je pris mon trolley et me dirigeai vers la sortie, sans même accorder un regard à Easton et ses amis qui commencèrent à se moquer de ma fuite.
J’avais envie de pleurer et je sentais grandir en moi la peur d’avoir commis une terrible erreur en acceptant cette proposition de venir en Oregon.
J’étais déjà dehors et sur le point d’appeler un taxi quand je vis ma mère arriver au volant d’une nouvelle voiture. Et quelle voiture ! Une Maserati de la dernière génération, l’absolu opposé de l’épave que mon père prenait pour aller travailler, quand elle démarrait.
– Alice, excuse-moi de ne pas être venue te prendre à la gare des bus, s’excusa-t-elle de suite en me serrant fort dans ses bras.
Je ne répondis pas et elle comprit immédiatement que je n’étais pas d’humeur à lui pardonner.
– Tu es déjà entrée ? me demanda-t-elle.
– Oui. J’ai rencontré Easton, ton beau-fils, répondis-je irritée, prête à lui révéler l’accueil humiliant et obscène auquel il m’avait contrainte au moment même où le garçon en question arrivait et nous interrompait.
– Easton, encore une fête ? Tu as oublié ce que t’a dit ton père la dernière fois ? dit ma mère d’un ton de reproche si indulgent et doux qu’il me donna envie de casser ce qui me tomberait sous la main.
– Je l’ai organisée pour fêter l’arrivée de ta fille. J’espère qu’elle a apprécié, répondit-il en me lançant un coup d’œil provocant qui me fit bouillir.
– Non, je n’ai absolument pas apprécié ! lançai-je sans me laisser intimider. – Je déteste les fêtes et je déteste les garçons arrogants et imbus d’eux-mêmes qui se prennent pour des dieux sur Terre, libres de faire ce qu’ils veulent et qui n’ont aucun scrupule à mettre les autres mal à l’aise.
– Eh, eh, les jeunes ! s’alarma ma mère, inquiète. Il est clair que vous êtes partis du mauvais pied mais je vous rappelle qu’à partir d’aujourd’hui, nous serons une famille. Vous devez vous entendre, compris ? Mitchell et moi tenons vraiment à ce que nos enfants aient une relation paisible et amicale. Nous avons aussi insisté auprès du doyen de l’université pour que vous soyez dans le même dortoir mixte afin de rester l’un près de l’autre.
– Fantastique, je sifflai acide.
– Alice, je comprends qu’accepter ce déménagement n’a pas été facile pour toi. Mais je voudrais que tu mettes tes problèmes de côté et que tu essaies de t’entendre avec Easton. Il est né et a grandi ici. Il connaît tout le monde et a beaucoup d’amis. Je suis sûre qu’il saura te mettre à l’aise, le défendit-elle.
J’étais prête à faire une scène. Ma mère était à peine arrivée, elle ne savait pas pourquoi j’étais en colère, mais elle avait déjà décidé que j’étais fautive et non Easton.
J’aurais voulu leur hurler tout mon mépris et ma rancœur au visage mais je ne pouvais pas oublier que j’avais accepté de vivre en Oregon et de fréquenter une université payée par son nouveau fiancé.
C’était le prix à payer pour mon choix.
***
EASTON
Comment savourer la satisfaction d’avoir humilié et mis en rogne celle que mon père voulait que je considère comme ma nouvelle petite sœur, alors qu’elle continuait à me regarder d’un œil mauvais et ne semblait pas vouloir céder face à ma position privilégiée ?
Dès l’instant où je l’avais vue, j’étais resté hypnotisé par son attitude fière et détachée, malgré la fatigue qui se lisait sur son visage.
L’aura intouchable et inviolable qui émanait d’elle m’avait mis hors de moi, au point de la choquer et de l’embrasser sans équivoque, devant tout le monde, puis la laisser seule, exposée à la moquerie des autres.
La fête, c’était mon arène et j’étais le gladiateur. Jamais je ne permettrais à une fille de pénétrer sur mon territoire sans lui en faire payer les conséquences.
J’étais certain que le message était passé, mais ses yeux verts ne se soumettaient pas et ses cheveux cuivrés étaient comme des flammes brûlantes prêtes à se jeter sur quiconque approcherait.
Elle aurait pu être séduisante sans ces taches de rousseur disgracieuses sur le visage, surtout sur le nez et les pommettes, et si elle n’avait pas semblé aussi frêle, comme une poupée.
– Easton, pourquoi tu ne montres pas à Alice la chambre que nous lui avons préparée pendant que je cherche les domestiques et que je mets fin à cette fête avant que ton père n’arrive ? me demanda gentiment Helena, la mère d’Alice.
D’habitude, je serais parti sans explication mais Helena était toujours aimable avec moi et m’avait souvent défendu face à mon père. J’acceptai donc et m’écartai pour laisser passer notre nouvelle invitée. Comme un gentleman.
Dommage que cette conne soit passée si près que son trolley roula sur mes pieds nus.
J’aurais parié que c’était voulu et son sourire en coin prouvait clairement qu’elle avait grandement apprécié sa petite et stupide vengeance.
Encore cette air fier et hautain !
Mon Dieu, qu’est-ce que la détestais !
J’aurais dû la jeter dans la piscine au lieu de me contenter de mouiller ses vêtements aux endroits où mon corps humide touchait le sien.
Je me promis de tout faire pour lui rendre la vie infernale. Au moins jusqu’à ce que l’on parte pour l’université dans deux jours.
Après, je la ferais disparaître de mon radar. Sa seule présence avait le don de me faire exploser.
Je chassai la douleur de mon pied et suivis la demoiselle en lui indiquant les escaliers vers l’étage.
Sa chambre était au fond du couloir, proche de la mienne.
Elle ouvrit la porte sans dire un mot.
– Bienvenue en enfer ! je m’exclamai pour l’intimider, m’esquivant quand elle passa devant moi avec sa valise pour entrer.
Elle me lança un énième défi.
– L’enfer, c’est mon habitat naturel. Toi, veille à ne pas t’y brûler, répondit-elle de façon effrontée.
Je la menaçai.