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âgé soupire d’un air gêné, j’imagine que cette conversation entre le docteur et Roark n’est pas la première. « Vingt-quatre heures seraient souhaitables, Conseiller. Vous n’étiez pas totalement guéri la dernière fois. »

      Roark sourit. « C’est trop long. Je peux pas laisser ma femme sans protection si longtemps. »

      J’ouvre la bouche pour protester mais Seton me prend de court. « Je la protègerai au péril de ma vie, Roark. Je resterai à ses côtés. Tu as ma parole. »

      Roark regarde son ami, je vois que sa décision est prise. « Elle est toute ma vie, Seton.

      — Je sais. »

      Roark hoche la tête et se tourne vers le docteur. « Vingt-quatre heures, pas une minute de plus.

      —Excellent. Vous prenez la bonne décision, monsieur. » Les mains du docteur s’affairent deux fois plus vite qu’auparavant autour de Roark, avant que ma tête de mule de mari ne change d’avis. J’ai pas vraiment hâte de le voir s’endormir si longtemps mais ça en vaut la peine si c’est pour se rétablir complètement.

      « Gara. »

      Un couvercle transparent coulisse au niveau du visage de Roark, suivi d’une vive lumière. Il me regarde, ses paupières se ferment, le processus de guérison est amorcé.

      Une fois Roark entièrement endormi, tout le monde se tourne vers moi. Et Noah.

      Bon sang. J’ai l’impression de passer sous un microscope. Je porte un jean et un T-shirt enfilé avant de partir à l’aéroport, tout maculé du sang de Roark lorsque j’ai utilisé la baguette ReGen. Miranda se racle la gorge et je recule vers elle. J’avais complètement oublié sa présence. Elle dévisage Seton, bouche bée, il rompt la tension ambiante et se dirige vers nous. Je n’ai passé que deux jours sur Trion, pas très longtemps mais plus que Miranda, bien sûr. Pourtant, je n’ai pas peur. Je suis contente d’être là.

      « Vous devez être Natalie. » Sa voix grave est agréable, comme s’il avait peur de nous. Miranda nous dévisage tour à tour. Je hoche la tête pour lui faire comprendre que tout va bien et m’adresse à Seton. « Oui, je suis Natalie. Voici Miranda. »

      Il s’incline et met un genou à terre devant moi. Miranda pose sa main sur mon épaule et Noah se fige dans mes bras, il dévisage cet homme avec curiosité. « Je suis Seton, ma Dame. Je jure de vous honorer et de vous protéger, vous et votre fils, au péril de ma vie. »

      Je reste sans voix, ne sachant que répondre. Il s’agit d’un rituel officiel, je ne sais que dire.

      « La coutume veut, ma fille, que tu acceptes sa proposition et que tu l’autorises à se relever. » Une voix féminine et rassurante me parvient de derrière. Je me retourne et aperçois une femme d’un certain âge vêtue de crème et or, un homme qui ressemble à Roark en plus vieux se tient derrière elle, il est aussi sauvage et imposant que son fils.

      J’humecte mes lèvres, me retourne vers Seton, qui reste genou à terre, tête baissée. « Merci, Seton. J’accepte, euh, tu peux te relever. »

      Seton se lève et se poste devant moi, il est plus grand que Miranda et moi, tout comme Roark. Mais il ne m’intéresse pas. Je le connais. C‘est un ami de Roark, le seul homme auquel je peux me fier sur cette planète. Le savoir à mes côtés me donne la confiance nécessaire pour affronter le couple âgé—mes beaux-parents—désireux, ou pas, d’avoir une belle-fille extraterrestre.

      « Et mon fils ? » dit-elle à Seton en voyant Roark dans le caisson.

      Elle n’a pas besoin d’en dire plus, Seton lui explique l’étendue de ses blessures et la durée de son séjour dans le caisson.

      « On a appris ce qui s’était passé, vous nous donnerez de plus amples détails. Ultérieurement. »

      Je ne peux qu’acquiescer, contente qu’elle se préoccupe de l’état de santé de son fils et s’intéresse à la nature de ses blessures.

      Je me retourne avec Noah dans les bras, le père de Roark m’adresse un large sourire. Il est derrière sa femme, tout à fait à son aise. Il jette un œil au caisson dans lequel son fils entame son processus de guérison et me regarde avec tendresse. La mère de Roark me dévisage de la tête aux pieds, les bras croisés sur sa poitrine, en train de décider si je réussis oui ou non l’examen de passage.

      Oui, c’est ma belle-mère. Il ne manque qu’une musique de film d’horreur.

      Elle avance sans me quitter des yeux. Je garde la tête droite sans baisser les yeux. Je ne vais pas me laisser intimider par une extraterrestre de cinquante balais, toute belle-mère soit-elle. Non. Justement parce que c’est ma belle-mère. Si je fais preuve de faiblesse, elle m’en fera voir des vertes et des pas mûres toute ma vie. J’ai lu et vu tous les films d’horreur. Je sais très bien comment ça se termine.

      « Vous devez être la mère de Roark.

      — Je suis Tracen. Roark est mon fils. Elle regarde brièvement Noah. Vous devez être Natalie, la femme de Roark.

      — Oui. » J’ignore où elle veut en venir. Roark m’a dit que sa mère l’avait poussé à s’inscrire au Programme des Epouses car il devait se marier, avoir une descendance. D’après ce qu’il m’a dit, il avait accepté et trouvé la femme idéale. Moi. Rien ne dit que les parents de Roark acceptent que leur fils ait épousé une Terrienne. Je ne sais pas s’ils voudront d’un petit-fils à moitié extraterrestre. Ma propre mère n’a pas voulu entendre parler de Noah, j’ignore ce qui va se passer.

      La mère de Roark avance et me prend dans ses bras. Elle sanglote, me serre si étroitement avec Noah que mon fils commence à s’agiter.

      « Soit la bienvenue, ma fille. C’est un jour béni, nous gagnons une fille et un petit-fils. Tu nous as ramené Roark, Natalie de la Terre. Je ne te pourrais jamais assez te remercier pour ce miracle. Bienvenue. Bienvenue dans notre famille. » Sa voix se brise, elle colle sa joue baignée de larmes contre la mienne.

      Je reste figée avec Noah tandis qu’elle nous enlace en pleurant. C’est gênant, je jette un œil à Roark endormi dans le caisson, j’aurais bien aimé qu’il se réveille et vole à mon secours.

      L’immense père de Roark s’avance et enlace son épouse, moi et Noah, je me sens immédiatement en sécurité et protégée. « Bienvenue ma fille. » Sa voix grave et rauque ressemble tant à celle de Roark que même Noah se fige.

      « Je— Merci. » Je ne sais pas quoi dire, comment réagir. Je ne m’attendais pas à ça. D’abord, Seton qui s’agenouille devant moi comme si j’étais une princesse et maintenant, ça.

      J’aimerais bien qu’ils me lâchent. Mais ils n’en prennent pas le chemin. Ils me gardent aux bras de longues minutes, comme s’ils voulaient s’imprégner de leur nouvelle fille et de leur précieux petit-fils. Leur amour est palpable. Ça doit être ça, l’amour. Je n’ai jamais ressenti d’émotion aussi intense de la part de mes propres parents. Jamais. Ni quand je rentrais à la maison pour les vacances d’été, ni pour l’obtention de mes diplômes au collège et lycée, ni pour la naissance de Noah. Jamais.

      Ça m’a manqué.

      Je

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