Les vacances / Каникулы. Книга для чтения на французском языке. София де Сегюр

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Les vacances / Каникулы. Книга для чтения на французском языке - София де Сегюр Littérature classique (Каро)

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pour nous reposer les mains et l’esprit.»

      Et ils partirent en riant et en sautant.

      Léon les regarda s’éloigner et dit:

      «Ils ne ressemblent guère à des gens fatigués.»

      Au même instant Camille et Madeleine se rapprochèrent avec inquiétude de Léon et de Jean.

CAMILLE

      J’ai entendu les branches craquer dans le buisson.

MADELEINE

      Et moi aussi; entendez-vous? On s’éloigne avec précaution.»

      Pendant que Léon reculait en s’éloignant prudemment du buisson et des bois, Jean saisissait le maillet de Jacques et s’élançait devant ses cousines pour les protéger.

      Ils écoutèrent quelques instants et n’entendirent plus rien. Léon alors dit d’un air mécontent:

      «Vous vous êtes trompées; il n’y a rien du tout. Laisse donc ce maillet[21], Jean; tu prends un air matamore[22] en pure perte; il n’y a aucun ennemi pour se mesurer avec toi.

MADELEINE

      Merci, Jean; s’il y avait eu du danger, tu nous aurais défendues bravement.

CAMILLE

      Léon, pourquoi plaisantes-tu du courage de Jean? Il pouvait y avoir du danger, car je suis sûre d’avoir entendu marcher avec précaution dans le fourré, comme si on voulait se cacher.

LÉON, d’un air moqueur

      Je préfère la prudence du serpent au courage du lion.

JEAN

      Il est certain que c’est plus sûr.»

      Camille, qui pressentait une dispute, changea la conversation en parlant de leur cabane. Elle demanda qu’on choisît l’emplacement; après bien des incertitudes, ils décidèrent qu’on la bâtirait en face de celle de Jacques. Ensuite ils allèrent chercher des pièces de bois et les planches nécessaires pour la construction. Ils firent leur choix dans un grand hangar où il y avait du bois de toute espèce. Ils chargèrent leurs planches et leurs piquets sur une petite charrette à leur usage; Léon et Jean s’attelèrent au brancard, Camille et Madeleine poussaient derrière, et ils partirent au trot, passant en triomphe devant Jacques, Marguerite et Sophie, qui couraient dans le pré après les papillons; ceux-ci allèrent se ranger en ligne au coin du bois et leur présentèrent les armes avec leurs filets à papillons, tout en riant d’un air malicieux. Jean, Camille et Madeleine rirent aussi d’un air joyeux; Léon devint rouge et voulut s’arrêter; mais Jean tirait, Camille et Madeleine poussaient, et Léon dut marcher avec eux.

      Bientôt après, la cloche du déjeuner se fit entendre[23]; les enfants laissèrent leur ouvrage et montèrent pour se laver les mains, donner un coup de peigne à leurs cheveux et un coup de brosse à leurs habits.

      On se mit à table: M. de Traypi demanda des nouvelles des cabanes.

      «Marchent-elles bien, vos constructions? Êtes-vous bien avancés, vous autres grands garçons? Quant à mon pauvre Jacquot, je présume qu’il en est encore au premier piquet. Hé, Léon?

LÉON, d’un air de dépit

      Mais, non, mon oncle; nous ne sommes pas très avancés; nous commençons seulement à placer les quatre piquets des coins.

M. DE TRAYPI

      Et Jacques, hé, où en est-il?

LÉON, de même

      Je ne sais pas comment il a fait, mais il a déjà commencé comme nous.

MARGUERITE

      Dis donc aussi qu’il est bien plus avancé que vous autres, grands et forts, puisqu’il cloue déjà les planches des murs.

M. DE TRAYPI

      Ha! ha! Jacques n’est donc pas si mauvais ouvrier que tu craignais hier, Léon?»

      Léon ne répondit rien et rougit. Tout le monde se mit à rire; Jacques, qui était à côté de son père, lui prit la main et la baisa furtivement. On parla d’autres choses; de bons gâteaux avec du chocolat mousseux mirent la joie dans tous les cœurs et dans tous les estomacs. Après le déjeuner, les enfants voulurent mener leurs parents dans leur jardin pour voir l’emplacement et le commencement des maisonnettes, mais les parents déclarèrent tous qu’ils ne les verraient que terminées; ils firent alors ensemble une petite promenade dans le bois, pendant laquelle Léon arrangea une partie de pêche.

      «Jean et moi, dit-il, nous allons préparer les lignes et les hameçons[24]; en attendant, allez, je vous prie, mes chères cousines, demander des vers au jardinier; vous les ferez mettre dans un petit pot pour qu’ils ne s’echappent pas.»

      Camille et Madeleine coururent au jardin, où leurs cousins ne tardèrent pas à les rejoindre[25]; en quelques minutes le jardinier leur remplit un petit pot avec des vers superbes, et ils allèrent à la pièce d’eau, où ils trouvèrent Jacques, Marguerite et Sophie, qui avaient préparé un seau pour y mettre les poissons et du pain pour les attirer.

      La pêche fut bonne; vingt et un poissons passèrent de la pièce d’eau dans le seau qui était leur prison de passage; ils ne devaient en sortir que pour périr par le fer et par le feu de la cuisine. La pêche était déjà bien en train, et l’on ne s’était pas encore aperçu que Jacques s’était esquivé. Madeleine fut la première qui remarqua son absence,mais elle ajouta:

      «Il est probablement rentré pour arranger ses papillons.

      – Les papillons qu’il n’a pas pris», dit Marguerite en riant, à l’oreille de Sophie.

      Sophie lui répondit par un signe d’intelligence et un sourire.

      «Qu’est-ce qu’il y a donc? dit Léon d’un air soupçonneux. Je ne sais pas ce qu’elles complotent, mais elles ont depuis ce matin, ainsi que Jacques, un air riant, mystérieux, narquois, qui n’annonce rien de bon.

MARGUERITE, riant

      Pour vous ou pour nous?

LÉON

      Pour tous; car, si vous nous jouez des tours[26] à Jean et à moi, nous vous en jouerons aussi.

JEAN

      Oh! ne me craignez pas, mes chères amies: jouez-moi tous les tours que vous voudrez, je ne vous les rendrai jamais.

MARGUERITE

      Que tu es bon, toi, Jean! Marguerite en allant à lui et lui serrant les mains. Ne crains rien, nous ne te jouerons jamais de méchants tours.

SOPHIE

      Et nous sommes bien sûres que vous nous permettrez des tours innocents.

JEAN, riant

      Ah! il y en a donc en train? Je m’en doutais[27]. Je vous préviens que je ferai mon possible pour les déjouer[28].

MARGUERITE

      Impossible, impossible; tu ne pourras jamais.

JEAN

      C’est ce que nous verrons.

LÉON

      Voilà près de deux heures que

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<p>21</p>

ce maillet – деревянный молоток

<p>22</p>

tu prends un air matamore – ты похож на хвастуна

<p>23</p>

se fit entendre – послышался

<p>24</p>

préparer les lignes et les hameçons – готовить удочки и рыболовные крючки

<p>25</p>

ne tardèrent pas à les rejoindre – не преминули к ним присоединиться

<p>26</p>

si vous nous jouez des tours – если вы с нами сыграете шутку

<p>27</p>

je m’en doutais – я так и думал

<p>28</p>

je ferai mon possible pour les déjouer – я сделаю все, чтобы их разоблачить