La Main Sur Le Cœur. Shanae Johnson
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Читать онлайн книгу La Main Sur Le Cœur - Shanae Johnson страница 4
« Comment ça s’est passé ? demanda Dylan. Qu’est-ce que le docteur a dit ? »
Avant que Fran ne puisse répondre, Maggie passa la tête par la porte. Tous les chiens se tournèrent vers elle, queue battante et langue pendante. Dylan suivit le mouvement. Il garda la langue dans sa bouche, mais son sourire s’élargit.
« Mon cœur, n’oublie pas de récupérer les médicaments de Bonbon quand tu iras en ville. »
Dylan attira sa femme dans ses bras. Il déposa un baiser dans le creux entre sa joue et son nez. Maggie sourit dans son étreinte. Elle tourna la tête et son regard atterrit sur Fran.
Fran aurait voulu détourner les yeux, mais son regard s’abreuvait de cette affection qu’il ne recevrait probablement jamais lui-même.
« Fran, tu es rentré, dit Maggie. Qu’a dit le docteur ? Il y a eu du changement ? »
C’était aussi pour cela que Fran ne pouvait pas se mettre en couple. Maggie n’était même pas sa partenaire, et pourtant ses yeux brillaient d’espoir. L’espoir qu’il ait miraculeusement guéri. Il était peu probable que cela arrive un jour. Il avait déjà de la chance d’être encore en vie.
Fran secoua la tête et se prépara à recevoir leur compassion et leur bonne volonté.
« J’ai entendu parler de quelques spécialistes, dit Dylan. On ira les voir.
— Et je continuerai à prier pour toi, dit Maggie. On ne va pas laisser tomber. »
Bonbon se frotta à la jambe de Fran, qui se pencha pour donner son attention au chien tandis que ses amis essayaient en vain de lui sauver la vie.
« En attendant, continua Dylan, il faut que tu commences à te chercher une épouse. Il ne nous reste plus beaucoup de temps si on veut tous rester au ranch. »
Fran ne chercha pas à discuter. Dylan était son supérieur hiérarchique et n’hésiterait pas à lui donner des ordres. Même si Fran ne se sentirait pas obligé de suivre cet ordre-là. Il préféra donc hocher la tête et changer de conversation.
« Reed m’a dit qu’il avait pas mal de succès sur une application de rencontres, dit-il.
— C’est complètement dingue, dit Dylan. Mais à situation désespérée, mesures désespérées, pas vrai ?
— Je vous retrouve tout à l’heure. »
Fran se retourna pour partir, Bonbon à sa suite, puis se tourna une dernière fois vers Maggie.
« Ça ne te dérange pas qu’il m’accompagne ?
— Pas du tout, répondit Maggie avec un sourire. Il faut juste l’empêcher de trop s’exciter. Et surveiller qu’il ne mange rien qu’il ne soit pas censé manger.
— Comme d’habitude, » conclut Fran pour rassurer la propriétaire du chien.
Ils descendirent le chemin ensemble. Le ranch s’étendait autour d’eux. Fran aperçut Xavier sur le dos de l’un des chevaux de thérapie. Les chevaux aidaient les soldats à renforcer les membres qu’ils avaient perdus, mais le seul fait de se trouver sur leur dos leur redonnait aussi une sensation de puissance. Le tour de Fran viendrait le lendemain. Il aurait aimé pouvoir aller plus vite qu’un simple trot. Mais, dans son état, il devait se montrer prudent.
Au lieu de chevaucher aux quatre vents, Fran passait beaucoup de temps dans les jardins. Le travail de la terre était bon pour le corps, mais aussi pour l’esprit. Voir des plantes pousser grâce à ses soins lui mettait du baume au cœur.
« Fran, attends-moi ! » l’appela Reed.
Reed sortait de la salle à manger de la grande maison dans laquelle ils prenaient la plupart de leurs repas ensemble, même si chaque pavillon disposait de sa propre cuisine. Il agitait son téléphone de sa main valide. La manche de sa chemise était roulée et épinglée à son coude, là où s’arrêtait son avant-bras, qu’il avait laissé derrière lui dans une explosion en Afghanistan.
« Regarde-moi ça. »
Reed mit son téléphone sous le nez de Fran.
« Déjà cinquante réponses. »
Sur l’écran défilaient les photos de nombreuses femmes. C’était le docteur Patel qui leur avait parlé de cette application, qui avait été conçue par un membre de sa famille. Le psychologue avait participé à la mise au point de l’algorithme.
« Et elles veulent toutes te rencontrer ? demanda Fran.
— Pas simplement me rencontrer. Elles veulent m’épouser. Dire qu’on pensait que ça allait être compliqué ! »
Reed tenait son téléphone dans le creux de la paume, balayant les profils à droite et à gauche du bout du pouce. Cet homme ne laissait pas grand-chose le ralentir ou l’abattre, et surtout pas un membre manquant.
« T’épouser ? De parfaites inconnues veulent t’épouser ? Elles sont au courant pour… tu sais quoi ? »
Reed cliqua sur sa photo de profil. Elle le montrait clairement. Il était en uniforme, avec un bras en moins.
« La seule chose qu’une femme aime plus qu’un homme en uniforme, c’est une âme blessée qu’elle pense pouvoir guérir. »
Fran soupira, mais pas parce que Reed se comportait comme un blaireau. Fran savait que son ami s’attendait vraiment à trouver l’amour dans cette affaire. Reed était quelqu’un d’optimiste, parfois presque trop.
« Cette appli calcule la compatibilité jusqu’à quatre-vingt-dix-neuf pour cent. Si je n’arrive pas à trouver la femme de ma vie là-dessus, c’est qu’elle n’existe pas. J’en ai sélectionné cinq. Je suis compatible à quatre-vingt-dix-huit pour cent avec celle-là. »
Reed lui montra la photo d’une jolie femme. Le portrait était bien composé, comme celui d’un mannequin. Elle était blonde avec des yeux vert pâle, et un petit peu trop de maquillage au goût de Fran.
« Elle est pour ainsi dire parfaite, dit Reed. Je l’ai invitée à prendre un verre ce week-end. Mais elle n’est pas en ville, elle devrait rentrer à la fin du mois. »
Fran ne savait pas vraiment que dire. Il n’arrivait pas à déterminer s’il devait retirer Reed de la liste des soldats à caser, ou s’il devrait au contraire le surveiller d’encore plus près pour s’assurer que son avenir était réellement établi. Fran était déterminé à voir tous les autres hommes bien installés et autorisés à rester au ranch après son départ. Peut-être que ces histoires de mariage arrangé pouvaient fonctionner, surtout si toutes les personnes impliquées savaient dès le départ dans quoi elles s’engageaient.
Reed continua à détailler à Fran tous les traits de cette femme. Mais quelque chose d’autre avait attiré son attention. Sean