Roulette Russe. May Freighter

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Roulette Russe - May Freighter

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se massa les tempes dans l'espoir d'apaiser sa douleur. Son mal de tête était similaire à celui qu'elle avait eu après sa première cuite. Le jour de son seizième anniversaire, lorsque Laura avait parié qu'elle pourrait boire plus qu'elle. Son amie avait tout même réussi à gagner son pari.

      - Je suis désolée. Je... je n’étais pas moi-même. C'était comme si…

      - Pas besoin de t'excuser. Je dois y aller. Nous nous occuperons des dégâts que tu as causé plus tard, dit-il avant de redisparaître.

      Helena rampa hors du lit. Les paroles cinglantes de Michael lui faisaient mal au cœur. Elle savait que ce qui s'était passé était de sa faute, mais elle ne l'avait pas fait exprès.

      Elle sortit de sa chambre pour aller se chercher de l'aspirine. Arrivée dans le couloir, elle vit la lumière du salon allumé à l’étage en-dessous et elle s'arrêta. Tout le monde avait cours demain matin, ce n'était donc pas logique que quelqu'un soit encore réveillé à cette heure de la nuit.

      Son mal de tête oublié, elle se dirigea vers l'escalier sur la pointe des pieds et jeta un coup d’œil par-dessus la rampe. Elle craignait que ce soit un vampire qui l'attendait. La rationalisation chassa l'idée idiote de la possibilité qu'un imposteur pourrait la localiser. Les cordes avaient créé un lien, mais ce n'était pas un capteur, ou du moins c'est ce qu'elle espérait.

      Les marches en métal glacé lui piquaient la plante des pieds. À mi-chemin, elle se dit qu'elle devrait s'acheter des pantoufles dès qu'elle en aurait l'occasion. Elle se maudit d'avoir pensé que ça aurait pu être un monstre suceur de sang en apercevant Andrew. Il était assis sur le canapé avec un livre ouvert sur les genoux.

      - T'es encore réveillé ? demanda-t-elle.

      Andrew tourna brusquement la tête dans sa direction.

      - Mon Dieu, tu m'as foutu une de ces trouilles, Epine ! Tu sais très bien que j'ai le cœur fragile.

      Helena roula des yeux. Il était dingue de sport, il jouait dans plusieurs équipes à l'université. Elle n'avait jamais compris ce qui pouvait pousser des personnes à courir après un ballon avec des vêtements trempés de sueur. Contrairement à lui et à Laura, elle détestait le sport et tout ce qui y était associé.

      Andrew ferma son livre et le posa sur la table basse. Elle n’aurait jamais cru qu’il lirait ce genre de livre. Elle pensait qu’il lirait des bandes dessinées ou des magazines pornographiques, mais surtout pas un livre sur les finances.

      Il avança d'un pas lent vers elle et lui souleva la tête tendrement.

      - Tu es pâle, tu devrais te remettre au lit.

      Elle se rappela soudain de sa conversation qu’elle avait eue plus tôt avec Laura et sentit ses joues rougir. Elle recula d'un pas sans le réaliser.

      Andrew se gratta l'arrière de la tête et balança son poids d'une jambe à l'autre.

      - Ah, Laura t'a déjà parlé de… euh… de ça.

      L’esprit d’Helena s’emballa alors qu’elle essayait désespérément de trouver les bons mots. Avait-elle besoin de lui donner une réponse maintenant ou avait-elle le temps de réfléchir ? Pourrait-elle trouver assez de courage pour lui répondre ?

      - Helena, je ne t'ai pas posée la question moi-même parce que je ne voulais pas te mettre la pression, ou peut-être parce que je suis un lâche. Je ne sais pas. Ce que je sais, en tout cas, c'est que je t'aime depuis presque le début.

      Son sourire ringard habituel avait disparu. Il avait l’air sincère. Elle sentit un resserrement au cœur, comme s'il allait s'arrêter de battre en prévision de ce qui allait arriver.

      - Andrew, je... je ne sais pas.

      Ses cheveux tanguèrent sur son front en s’approchant d’elle.

      - Prends ton temps.

      Elle eut le souffle coupé lorsqu'elle réalisa la couleur verte de ses yeux et la douceur de son visage rasé. Elle lutta contre l'envie de lui toucher la joue.

      - Promets-moi d'y réfléchir, lui dit-il.

      Elle avait la bouche sèche. Au lieu de lui répondre, elle lui fit un signe de tête rapide.

      Avec un sourire d’enfant, Andrew lui tapota la tête comme il le faisait souvent à Laura.

      - Ne te couche pas trop tard, Épine.

      Elle fronça des sourcils. Il était redevenu lui-même en une fraction de seconde, alors qu'elle était toujours perdue dans ses pensées.

      Helena posa sa main sur son cœur excité et s'imagina ce que ce serait de sortir avec lui. Bien qu’il semblait ne pas être un étudiant sérieux, le voir lire ses cours avant le début du trimestre lui apprenait qu’il était tout sauf incompétent. C’était la première fois qu’elle découvrait ce côté sérieux de sa personnalité. Et, la façon dont il l'avait regardée ce soir était différente. Il ne plaisantait pas et ça lui faisait peur.

      *****

      Au déjeuner, elle alla rejoindre Laura dans un café du campus, rempli de plaisanteries joyeuses et de conversations bruyantes. Helena avait fait de son mieux pour les ignorer. Elle ferma les yeux pour apprécier le parfum du macchiato dans ses mains, fraîchement préparé. Depuis son réveil ce matin, elle se sentait frileuse.

      Laura soupira.

      - Est-ce que tu m'écoutes au moins ?

      Helena leva les yeux vers son amie qui mordait dans son sandwich au jambon fromage. Des miettes de pain tombèrent sur sa chemise en voile bleu marine et Laura les retira d'un mouvement de la main.

      - Je vois que te parler de ma journée t'ennuie à mourir, alors parle-moi de la tienne.

      - Rien de spécial ! Des cours, des nouveaux profs et beaucoup de monde.

      En inclinant sa tête sur le côté, Laura reprit :

      - Avec moi et Andrew comme tes meilleurs amis, je pensais que tu avais appris comment te faire un ou deux amis. Qu'est-ce que t’attends ?

      Helena essaya de penser à une excuse assez bonne pour se débarrasser de Laura. Les arguments qu'elle pourrait utiliser semblaient insignifiants.

      - Tu vois, tu n’arrives même pas à trouver d’excuses !

      Helena leva les mains en signe de défaite.

      - Très bien, je te promets d’essayer demain.

      Laura posa son sandwich dans son assiette et la dévisagea.

      - Demain ?

      - Oui, c’est quoi le problème ?

      - Rien, à part que tu parles comme un fumeur qui dit qu’il va arrêter de fumer en s’allumant une cigarette.

      Avec un long soupir, elle scruta la foule. Les étudiants étaient dispersés en groupes, partageant leurs expériences du premier jour de cours. Elle s’apprêtait

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