Roulette Russe. May Freighter
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- Elle est dans deux de mes modules.
Laura se retourna sur son siège pour jeter un coup d'œil rapide. Un sourire troublant étira ses lèvres roses.
- Je crois qu’on a trouvé ta cible.
- Maintenant ? Tu veux que je lui parle, maintenant ?
- A quoi bon reporter à demain, Épine. Va la chercher.
Réticente, Helena se leva et vérifia que son pull n'était pas taché. C’était bon, il était propre. Elle redressa sa posture et grogna intérieurement. Tout ira bien.
Des yeux brun chocolat la virent arriver. Helena avait les mains moites et se les essuya sur son jeans. Elle pensait qu’elle s’était approchée d’elle bien trop vite. S'arrêtant à deux mètres d'elle, elle s'éclaircit la gorge.
- Salut, je m'appelle Helena Hawthorn, et nous sommes…
- ... dans le même cours de mythologie. Je m'appelle Nadine Smidt.
Elles se serrèrent la main et Helena eut un trou de mémoire.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
- Ah, oui, c'est vrai !
Helena désigna Laura.
- Veux-tu t’asseoir avec nous ? On a presque fini, mais ce serait super si tu te joignais à nous.
Le visage de Nadine s'illumina.
- Je vais aller me chercher quelque chose à boire et je vous rejoins.
Se dirigeant droit vers la table, Helena savait à quoi s'attendre. Laura avait déjà le regard disant « Je te l'avais dit ! ». Les choses s'étaient mieux déroulées qu'elle ne l'avait prévu. Peut-être que Laura avait raison après tout, il suffisait tout simplement de se présenter. Cette idée poussa Helena à se reprendre. Elle avait beaucoup de secrets qu'elle cachait à sa famille et à ses amis. Cela ajouterait une personne de plus à sa liste des gens qui ne la connaissaient pas vraiment.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? Je croyais que tu serais contente de te faire une nouvelle amie.
La voix inquiète de Laura ramena Helena à la réalité.
- Je le suis. Désolée, je pensais à une dissertation que j'ai à faire.
Laura haussa un sourcil. Lorsque Nadine les rejoignit, Laura se leva en faisant presque tomber sa chaise.
- J'avais complètement oublié ! dit Laura en rangeant ses affaires. J'ai du travail à faire. On se reverra à l’appart.
Elle fit un clin d'œil à Helena et se tourna vers Nadine.
- Ravie d’avoir fait ta connaissance.
Comme si ses cheveux bouclés blond-fraise étaient en feu, Laura sortit du café en trombe, laissant Helena seule. Nadine n'avait pas l'air du tout gênée, elle s’installa sur une chaise et se mit à siroter son thé vert.
Helena était sur le point de dire quelque chose, mais elle réalisa bien vite que c’était stupide. Elle décida donc de garder le silence.
Au bout de quelques minutes, Nadine décida enfin d’interrompre le silence :
- Pourquoi as-tu choisi de me parler, moi en particulier ?
- Que veux-tu dire ?
La fille posa sa tasse dans son plateau avec l'élégance d'une dame, une chose qu'Helena n'avait jamais vu auparavant.
- Il y a d'autres personnes ici qui sont dans le même cours que nous. Alors pourquoi m’avoir choisie moi et pas quelqu’un d’autre ?
Elle réfléchit et haussa les épaules.
- Tu es la première personne que j'ai reconnue et, j'ai pensé que nous pourrions devenir amies.
Nadine lui lança un regard méfiant.
- Tu aimerais qu’on soit amies ?
- J'aimerais bien, oui.
Cachant son visage derrière sa tasse, Nadine ne répondit pas. En deux gorgées rapides, elle but sa boisson, récupéra ses affaires et lui fit ce sourire charmant qui arrivait toujours à énerver Helena.
- Je crois que j'ai un cours. Désolée de ne pas pouvoir rester plus longtemps…
En fixant la chaise où sa camarade de classe était assise il y a à peine quelques secondes, Helena se dit qu’elle devait avoir une sorte de pouvoir mystique à repousser les gens ou qu'elle n’était pas du tout douée pour se faire de nouveaux amis. Elle se pencha sur la table.
*****
Sa journée de cours terminée, Helena se rendit au centre-ville pour distribuer son CV. L’endroit où elle serait embauchée lui importait peu, elle voulait juste trouver un boulot. Même si Laura et Andrew lui avaient assurée que ce n’était pas urgent, elle refusait de dépendre d'eux. Elle ne voulait dépendre de personne d’ailleurs. Pas même de Michael.
Maintenant qu’elle y pensait, elle ne l’avait pas revu depuis leur dispute. Est-ce qu'il s'était fait passer un savon par ses supérieurs anges pour l’avoir emmenée dans leur royaume ?
Elle s'arrêta aux feux de circulation de Dame Street, les épaules affaissées. Le soleil s'était déjà couché. Combien de temps lui restait-il avant que ces vieux bâtiments ne soient réclamés par la nuit ?
Sur le trottoir opposé, un homme vêtu de noir se détachait des autres piétons. Il n'avait pas plus de trente ans, devina-t-elle. Il était grand et il portait une veste en cuir et un jeans serré. Le vent soufflait dans ses cheveux couleur corbeau. Ses lèvres charnues sensuelles s’étirèrent en un demi-sourire et elle nota que ses yeux bleus perçants la fixaient.
Elle sentit une chaleur lui monter aux joues et elle baissa les yeux.
Elle traversa la rue en évitant tout contact visuel, jusqu'à ce qu'elle se cogne dans quelqu'un.
Deux grandes mains la rattrapèrent par le bras pour la stabiliser. Son touché lui avait fait ressentir une sensation de picotement se répandre le long de son membre. Elle s’excusa et releva les yeux pour réaliser que c'était le même beau mec qu’elle avait aperçu plus tôt. Elle s’était trompée, ses yeux étaient couleur bleu-brun avec un effet hypnotique.
Elle sentit une piqûre douloureuse à la poitrine et une étrange énergie lui titilla l'estomac.
Elle s'éloigna de lui d’un pas rapide. Ce qu’elle avait senti était très étrange et elle avait appris de toujours s'éloigner des choses anormales, sauf de Michael qui lui avait juré que sa mission était de veiller sur elle.
Elle regarda par-dessus son épaule à plusieurs reprises pour s'assurer que l’homme ne l’avait pas suivie. Dès qu’elle tourna au coin de la rue, Helena se tapa le front. Qui suivrait une cinglée qui s'est enfuie comme un animal effrayé ?
Elle